02. Pour Carlos.

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Elias

Mon doigt tape frénétiquement sur mon bureau. La pièce sombre n'améliore pas mon mal de tête alors j'attrape mon verre de whisky. Je bois le liquide ambré en espérant qu'il m'aide à tenir le reste de la journée.

Leurs regards me font soupirer. Ils attendent depuis plusieurs minutes que je prenne la parole. Aucun d'entre eux ne parlera avant que je ne le fasse mais je sens leurs impatiences, leurs questions et leurs besoins de réponses.

— Voilà ce qu'on va faire, commencé-je. Il faut qu'elle se livre à nous.

— Elias, on ne peut pas la torturer ! réagit immédiatement Matteo.

Un seul regard de ma part le fait taire. Le silence prend place le temps que je remplisse de nouveau mon verre.

— Nous allons la laisser se livrer d'elle-même. C'est ce qu'il aurait voulu.

La mention de Carlos m'écorche la langue et je bois plusieurs gorgées, tentant d'apaiser la douleur de mon cœur. Les trois autres têtes se baissent, la réalité est bien trop douloureuse.

— Alba, tu es la plus sentimentale, rapproche-toi d'elle, soit amie avec elle ou peu importe. Elle doit trouver du réconfort dans sa situation, tu dois être ce réconfort.

La concernée hoche la tête mais je vois dans son regard une peur. Je fronce les sourcils.

— Un problème ? demandé-je.

— Aucun, me répond-t-elle immédiatement.

— Mmh.

Je bois quelque gorgée de whisky, ressentant la délicieuse brûlure de l'alcool couler dans ma gorge.

— Quant à toi, dis-je en me tournant vers Min-ho. Tu...restes comme tu es.

Il sourit et pouffe légèrement, fier. Alba lui lance un regard mauvais puis secoue la tête.

— Elle devrait venir, ajoute Alba.

Nous y voilà. Quel est donc son problème ? Je hausse un sourcil, mon dos s'adossant sur le siège en cuire.

— Pandora, reprend-t-elle. Elle devrait pouvoir venir demain.

Mon sourcil retombe et mon mal de tête augmente. Je n'ai pas besoin d'une gamine dans mes pattes. Surtout demain.

— Pourquoi ça ? demandé-je d'une voix cassante.

J'aimerai qu'elle abandonne mais je connais Alba alors je sais qu'elle ne le fera pas si facilement. Je jette un rapide coup d'œil à Matteo et comprend vite qu'il est d'accord avec elle. Min-ho la regarde, le regard perplexe. Il est plus dubitatif.

— Il l'aimait, me répond-t-elle comme une évidence. Elle devait l'aimer aussi. C'est son droit d'être présente.

— Je me fiche de ses droits, sifflé-je.

— Elias, me coupe Matteo. Alba a raison.

Évidemment. Je lève les yeux au ciel et Matteo se lève.

— On s'en portera garant, tu ne la remarqueras même pas. N'est-ce pas ?

Alba acquiesce vivement, Min-ho quant à lui penche la tête sur le côté. La jambe repliée sur l'autre, il soupire.

— Ne me mettez pas dans vos emmerdes, souffle-t-il.

— Min-ho, siffle Alba. Soit gentil pour une fois.

— Je ne suis pas gentil, lui répond-t-il sur le même ton. Personne ici ne l'est. Ne l'oubliez pas.

Je retiens un sourire mais le regard réprobateur de Matteo me fait soupirer une nouvelle fois.

Chrysanthème Noir | T.1 & T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant