07. Jefe

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Les yeux d'Elias s'emplissent de larmes alors que je me rapproche de la vitre. Ma main se pose sur celle-ci et la sienne la rejoint. On ne peut se toucher.

— Je refuse que tu te sacrifies, murmure-t-il.

Je n'arrive pas à répondre. Les mots ne veulent pas sortir, ils restent bloqués dans ma bouche alors que je le vois sombrer devant moi.

— Pandora ! hurle-t-il soudainement.

Je ne comprends pas sa soudaine panique, mais lorsque je sens des lèvres sur mon épaule, mon souffle se coupe. Mon corps ne bouge pas, il ne me répond plus.

— Personne ne viendra nous déranger cette fois, murmure Carlos.

Les yeux d'Elias deviennent noir de haine et il se met à frapper le verre. Ses poings s'ouvrent rapidement et son sang vient tâcher la vitre. Carlos continue son ascension jusqu'à mon cou sans que je puisse le repousser.

J'ai envie de hurler, de courir, de m'enfuir, mais je n'arrive même pas à bouger les yeux. Ils restent fixés sur Elias. Mon cœur accélère et une forte envie de vomir me prend lorsque les lèvres de Carlos se déposent sur ma mâchoire.

Je n'arrive plus à respirer et cette vision d'horreur me fait paniquer. Les larmes roulent le long de mes joues, elles m'étouffent. Mon corps tremble violemment alors que l'air de veut plus entrer dans mes poumons.

Elias ne bouge plus. Il m'observe, il observe son frère qui fait glisser sa main sur mon ventre. Et une larme coule de son œil et me tue plus encore. Il charge de nouveau le mur avec désespoir et se met à hurler. Ce hurlement me hante, je l'entend encore et encore. Ce hurlement qui a signé la fin de ma vie et le début de mon cauchemar.

Mes yeux s'ouvrent brusquement et je reprends enfin ma respiration. L'air entre de nouveau dans mes poumons et mon corps me répond enfin. J'essaie d'essuyer mes larmes tandis que mes jambes continuent de trembler.

Je dois me calmer, les caméras ne doivent pas me filmer comme ça. Carlos ne doit pas savoir. Calme-toi, Pandora. Calme-toi. Elias n'est pas là. Tu es seule. Tu. Es. Seule.

"Je serais là à ton réveil, au suivant et encore à celui d'après. Je ne te laisserai plus jamais."

Non, je ne suis pas seule.

Maintenant que j'y pense, il fait sombre, il n'y a pas de constante lumière. Je ne suis plus là-bas.

Ma respiration se calme, mes pleurs aussi, mais mon corps tremble toujours. Je me tourne sur le côté, voulant me rendormir, mais je découvre Matteo sur une chaise. Il dort à poings fermés dans une position qui ne doit pas être confortable.

Je ne suis plus seule.

Un sourire étire mes lèvres et je le regarde dormir jusqu'à ce que mes yeux se referment. Morphée me rappelle et je ne pense plus à rien qu'à Matteo qui reste à mes côtés.

— Non ! hurle-t-il.

J'ouvre les yeux en sursaut et remarque l'agitation du brun. Un cauchemar. Je me lève immédiatement et vient le secouer doucement.

— Matteo ? murmuré-je. Matteo, réveilles-toi. Ce n'est qu'un rêve.

Il se réveille brusquement, le souffle erratique. Ses yeux trouvent les miens et il m'attrape vivement, me bloquant contre son torse.

— Tu es là, murmure-t-il. Tu es là.

— Je suis là.

Je referme mes bras autour de lui et le sert fort contre moi. Je sens son cœur battre à mille à l'heure et le mien le rejoint.

Chrysanthème Noir | T.1 & T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant