21. Combat mortel.

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— Les tasses sont encore chaudes, déclare une voix depuis le salon.

Mon cœur tambourine violemment dans ma poitrine pendant que mon oreille reste attentive au moindre indice.

— Alors ? résonne la voix dans le téléphone.

— Cinq ou... peut-être six, je réponds dans un murmure. Je ne sais pas s'il y en a d'autres dehors.

— Ok, répond Elias d'une voix grave. Reste où tu es et ne raccroche surtout pas.

Je ne réponds pas, mon cœur tambourine dans ma poitrine et lorsque j'entends des pas se rapprocher du cellier je vais me coller au mur. Ma respiration devient rapidement saccadée et je couvre ma bouche pour minimiser les bruits que je pourrais faire. La peur s'immisce dans tout mon corps et attend la moindre chose pour faire éclater la crise de panique.

Les morts hantent mon esprit et je ne peux que me demander si je vais les rejoindre d'ici les prochaines minutes. La mort plane au-dessus de ma tête, attendant mon heure qui approche à grands pas.

— Quelqu'un approche, murmuré-je.

— Bordel, mais qui vit dans une baraque aussi grande, sérieux ? râle une voix beaucoup trop proche, me faisant violemment sursauter.

J'entends Elias frapper quelque chose, sûrement le volant de sa voiture. Il jure et insulte les voitures devant lui. Je cherche n'importe quoi qui pourrait m'aider, mais il n'y a rien d'autre que de la nourriture. De la putain de nourriture.

— Arrête, résonne une nouvelle voix, si t'avais l'argent, tu vivrais dans cette baraque.

L'homme rit alors que son collègue part un peu plus loin. Il ouvre la porte d'à côté et je sens que mon cœur va lâcher à tout moment.

— Tu m'entends toujours ? demande Elias. Il faut que tu trouves n'importe quoi qui pourrait le blesser au cas où il entrerait.

Je laisse un souffle tremblant sortir de ma bouche et les larmes me montent aux yeux. Je ne veux pas qu'il entre, je ne veux pas avoir à me défendre. J'en ai marre de devoir me battre pour vivre.

— Tu vas y arriver. J'ai besoin que tu sois forte, sweetheart. Je sais que tu l'es, tu me l'as montré à plusieurs reprises.

Je reprends une grande inspiration alors que l'homme sort de la pièce d'à côté. Je regarde tout ce qui est dans la pièce et me mords la lèvre. Bordel, il n'y a rien de lourd ni de tranchant. Mes yeux se posent sur un objet et je le saisis en maudissant le monde entier. C'est ma seule chance.

Je me glisse derrière une étagère pour le prendre par surprise et ouvre la petite bouteille en plastique. J'essaie de réguler ma respiration et d'écouter les paroles encourageantes d'Elias.

En entendant les pas s'approcher, je suis obligée de poser le téléphone sur l'étagère et tente de contrôler mes tremblements.

La porte s'ouvre en grand, laissant entrer une lumière vive. Il est là. Il est entré.

Si je ne fais rien, je meurs. Alors autant tenter quelque chose.

J'inspire un bon coup et, quand il arrive face à moi, il n'a pas le temps de me voir que j'appuie sur la bouteille en plastique et projette le produit sur son visage.

Il sursaute avant de jurer face à la douleur du citron dans ses yeux. Je profite qu'il se les frottent pour arracher son arme de son pantalon et le viser avec. Lorsqu'il arrive à entre-ouvrir ses yeux meurtris, il analyse la situation et un rictus se forme sur ses lèvres.

— Rends-moi mon arme, ma jolie, ordonne-t-il en faisant un pas vers moi.

— Reste où tu es, je lui ordonne fermement en resserrant ma prise sur l'arme.

Chrysanthème Noir | T.1 & T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant