16. Choix difficile.

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Je sens que quelque chose ne va pas. J'entends les gens courir et crier des ordres depuis deux heures. À chaque fois que je suis sortie de ma chambre, on m'a ramenée ici de force. Ils en auraient apparemment reçu l'ordre. Je fais donc les cent pas dans cette pièce, me demandant quand est-ce que ça se calmera.

Je me ronge les ongles en me faisant les pires scénarios, peut-être que je suis trop paranoïaque. Après tout, ça ne serait pas étonnant qu'ils veuillent me garder enfermée et je ne connais pas leur travail, peut-être qu'ils sont souvent pressés comme ça.

Pourtant, une voix hurle dans ma tête et je ne peux la faire taire. Elle me hurle qu'il se passe quelque chose de grave, que je suis en danger.

Soudain, un énorme bruit résonne et je perds l'équilibre sur le sol tremblant. Ma tête se cogne contre le sol, je me relève difficilement et grogne en me massant le crâne.

Je m'approche de la porte qui s'ouvre sur un homme inconnu, et, en voyant un corps à ses pieds, je comprends que cet homme n'est pas avec Elias. Il avance vers moi, le visage impassible, tandis que je recule, regardant autour de moi, à la recherche de n'importe quoi qui pourrait me servir à me défendre.

— Je ne vais pas te faire de mal, dit-il en levant les mains en l'air, signe d'innocence.

Mais sur sa main droite, je remarque un tatouage. Un tatouage de chrysanthème.

— Laissez-moi tranquille ! m'écrié-je.

De la fumée entre dans ma chambre avec une odeur de brûlé et j'entends des cris. L'homme se rapproche lentement de moi et les battements de mon coeur augmentent avec chacun de ses pas.

— Reculez ! ordonné-je.

Il fait un pas de plus vers moi, mais un coup de feu retentit et il s'écrase contre le sol. Je lève la tête et voit Antonio se tenir dans le cadre de ma porte, une arme à la main. De l'espoir anime de nouveau mon cœur et je cours vers lui.

— Viens, il ne faut-

Mais avant qu'il puisse finir sa phrase, une poutre s'écrase sur son corps. Je me laisse tomber à côté de lui, je ne peux voir que son bras et essaie de l'appeler, mais sans réponse. J'essaie de tirer son bras, de relever la poutre, mais je peux à peine la toucher. Ma peau est brûlée par la chaleur et je remarque le feu envahir le couloir. Je repousse mon envie de laisser ma peur m'envahir et pleurer, il faut absolument que je sorte.

La poutre m'empêche de passer par la porte et je sais que la porte de la salle de bain qui amène à la chambre d'Alba est fermée à cause de mes escapades de tout à l'heure. Je grogne en me tournant vers ma seule sortie possible : la fenêtre. Je cours jusqu'à elle en toussant, sans réussir à trouver de l'oxygène. Je l'ouvre rapidement et regarde dehors. Un rebord se trouve à un mètre plus bas. Je ferme les yeux un instant, priant pour que j'y arrive, avant de passer une jambe après l'autre, m'asseyant sur le rebord de la fenêtre. Je me retourne lentement à l'aide de mes bras, me retrouvant le ventre contre le mur et laisse mon corps descendre, gardant mes jambes collées le long du mur pour être sûre de ne pas manquer le petit rebord.

Arrivée au niveau de ma poitrine, mes bras commencent à trembler à cause du poids de mon corps. Heureusement, mes pieds butent sur quelque chose et j'arrive à me tenir dessus. Tant que je suis sur la pointe des pieds, je peux y arriver.

Je relâche le rebord de la fenêtre et essaie de m'accrocher à n'importe quoi sur le mur. Je décale lentement mon pied sur la droite et arrête de respirer quand je manque de partir en arrière. Je me reprends rapidement et essaie de calmer mon cœur qui a failli s'arrêter de battre pour de bon.

Je décale mon pied gauche vers la droite et réitère ces mouvements encore et encore. Je sens la chaleur des flammes et une fumée noire qui se répand rapidement au-dessus de moi. J'arrive presque à la prochaine fenêtre, alors que de la sueur coule le long de mon front et que mes pieds commencent à trembler à force de tenir sur leurs pointes.

Chrysanthème Noir | T.1 & T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant