Esclave du passé ( Law x Oc )

Chapitre 26

Alice était debout et peinait à ne pas tomber. Elle se trouvait au sommet d'une sorte de colline étrange qui était très peu stable mais elle n'arrivait pas à bien voir ce qu'il se trouvait réellement sous ses pieds. La jeune femme observa la pièce dans laquelle elle était, sans savoir s'il y avait vraiment des murs et un plafond.
S'il y en avait bel et bien, ceux-ci étaient sûrement peints dans un noir profond.
Tout était si sombre et elle n'arrivait pas à distinguer grand chose. Cependant, tout ceci lui parut irréel. Elle avait l'impression d'être ici sans vraiment y être. La jeune femme comprit alors rapidement, elle était sûrement dans l'un de ses rêves, ce qui ne lui plut pas vraiment. Soudain, Alice eut l'impression de sentir une odeur pestilentielle qui l'obligea à se couvrir le nez. C'était comme si elle était entourée de cadavres en décomposition. Ses mouvements brusques lui firent perdre l'équilibre et la jeune femme dégringola brusquement l'étrange colline sur laquelle elle se trouvait. Comme il s'agissait d'un rêve, elle ne ressentit aucune douleur mais ce ne fut pas vraiment agréable non plus.

Alice finit enfin par atterrir face contre terre dans un grognement. Elle remarqua rapidement que le sol était mouillé et recouvert d'eau peu profonde. Cependant, le liquide lui parut tiède et trop épais pour être vraiment de l'eau. La jeune femme se releva rapidement alors que le sol fut soudainement éclairé par une faible lueur blanchâtre d'une provenance inconnue. Elle écarquilla alors ses yeux et retint un cri d'effroi.
Ce qu'elle avait pris pour de l'eau était en réalité une immense marre de sang se répandant sur le sol. Alice tenta précipitamment de passer sa main sur son visage pour retirer le liquide pourpre et poisseux mais elle constata que cela n'arrangeait rien puisque ses mains en étaient déjà recouvertes.
La jeune femme tenta de respirer calmement, se répétant constamment qu'il ne s'agissait que d'un rêve.

Elle se tourna machinalement vers la colline qu'elle venait de dégringoler et son sang ne fit qu'un tour. Ce n'était pas un relief banal. Quelques minutes plus tôt, elle se trouvait en réalité en haut d'une pile de cadavres d'où venait probablement l'odeur nauséabonde et le sang sur le sol. Les yeux bleus d'Alice ne purent se détourner de la vision d'horreur qui se trouvait en face d'elle. Les corps d'hommes et de femmes étaient tous empilés tandis que leurs yeux vitreux regardaient dans le vide, dépourvus de la moindre lueur de vie. Mais ce qui horrifia surtout la jeune femme fut le fait qu'elle connaissait ces gens.

– Ce n'est pas réel... C'est un cauchemar... Se répéta-t-elle incessamment d'une voix paniquée.

Alice recula et elle se mit à courir le plus vite possible pour s'éloigner de la pile de cadavres dont elle connaissait les visages de chaque personne. L'écho de ses pas faisant clapoter le sang retentit dans la pièce qui semblait infinie. Après une longue course qui lui parut interminable, la jeune femme s'arrêta enfin en posant ses mains sur ses genoux pour reprendre son souffle. Elle voulait que ce cauchemar cesse.

Soudain, Alice entendit des pas se rapprochant d'elle et elle se tourna vivement vers leur source. Un jeune homme lui ressemblant comme deux gouttes d'eau se trouvait là, avec elle. Ses cheveux noirs étaient ébouriffés dans tous les sens tandis que ses yeux bleus dépourvus d'émotions regardaient la jeune femme. Sa joue droite était traversée par une grande cicatrice.

– Larry ? Dit-elle d'une voix faible.

Son frère jumeau continua de la fixer sans sourciller. Lui qui était habituellement si joyeux, il paraissait à présent froid et distant.

– Pourquoi est-ce que tu es partie ? S'exclama-t-il enfin d'une voix blanche, morte.

Alice le fixa avec incompréhension en ne sachant ni quoi dire ni quoi faire.

– Pourquoi est-ce que tu m'as abandonné ? Continua Larry avec tristesse.

La jeune femme secoua frénétiquement sa tête de gauche à droite. Le visage de son frère devint soudainement plus dur, comme s'il était en colère. Ça ne lui ressemblait pas.