Chapitre 2: Responsabilité

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Amy 13 mai 2003

Aujourd'hui j'étais debout avant même que l'une de mes tantes vienne me donner des coups. Grâce à la visite de mes parents dans mon rêve, j'étais en pleine forme, rien ne pouvait n'ébranler, j'étais blindée.

Avant même que le coq ne chante, j'avais déjà terminé la moitié de mes tâches, je profitais de ce que la maison soit calme pour lire quelques sourates du livre saint.

C'est fou comme je me sens bien quand je lis ce livre, je me sens libre, forte, aimée, protégée.

Vers huit heures, je vais toquer à la porte de grand-mère pour lui demander l'argent de la dépense.

Cette vieille bique, à son âge et ses multiples belles filles, s'occupe toujours de la finance, une vraie radine.

- Entrez.

Oh seigneur, donnez-moi la force de ne pas la contrarier plus qu'elle ne l'est déjà.

J'ouvre la porte comme une voleuse et avance jusqu'à me retrouver devant mamie, qui se trouvait toujours sur son tapis de prière, égrainant son chapelet. Je parie qu'elle demande à Allah de lui épargner l'épreuve du feu, loin de moi l'idée de juger qui ira ou pas en enfer, mais grand-mère, je suppose qu'elle ne m'appelle pas la fille de Satan pour rien, elle doit avoir engendré le diable. Cette idée me fit rire et me valut un gros chip de sa part.

- Bonjour mame (grand-mère). Comment allez-vous. Avez-vous passé une bonne nuit?

- Epargne-moi ton cinéma. Je suis sûre que tu es là pour te réjouir, fille de satan. Ma main à couper que c'est à cause de toi.

- Je ne comprends pas mame, qu'est-ce que j'ai fait.

- Arrête de faire semblant. Si le regard pouvait tuer, celui de grand-mère plaint de haine m'avait déjà envoyé six pieds sous terre.

- Okay mame, je suis...

- Et arrête de m'appeler mame, je ne serais jamais la grand-mère, d'une chose aussi abjecte que toi.

C'est blessant, oui, mais j'en ai l'habitude et aujourd'hui, je me suis promis que rien ne m'atteindrait.

- Je suis désolée mame d'être un fardeau et une déception pour toi. Je suis venu demander de l'argent pour aller au marché.

- Tchip.

C'est seulement quand elle se leva que je compris de quoi elle m'accusait. La vieille boitait, ce qui ne peut signifier qu'une chose, elle est tombée et s'est blessée à la jambe, j'espère que c'était sous la douche, les chutes sous la douche peuvent être trop douloureuses.

- Que voudrais-tu que je prépare, mame. Lui demandais-je faisant un effort surhumain pour ne pas éclater de rire et l'énerver plus qu'elle ne l'est déjà.

- Du riz au poisson rouge pour le déjeuner et du poisson frit pour mon dîner, pour le reste de la maison du riz au lait suffira. Et jeune fille, je le veux à temps alors évite de traîner sur le chemin.

- Oui mame.

- Hors de ma vue.

-

Ah ma mamie, ce n'est pas l'amour fou entre nous, ah ça pas du tout.

Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi c'est moi qui prépare le repas de toute la famille alors que je suis la fille de Satan.

Au moment où je sortais de la maison, panier en main, ma tante Sokhna, m'interpelle. J'espère qu'elle ne compte pas me coller une tâche aux fesses, je suis pressée là.

- Oui ma tante, que puis-je faire pour vous.

Ah je me demande quand est-ce que j'entendrais cette phrase d'une autre bouche que la mienne, sûrement jamais.

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