Amy
Ça fait bizarre de ne pas avoir tata Maïmouna dans les parages. Je suis heureuse qu'elle puisse enfin s'en aller l'esprit tranquille, retrouver son père et son fils, mais elle me manque, je m'étais habituée à sa présence.
Les cours à l'université ont repris depuis une semaine mais cet idiot d'Amari prend la tangente à la fin des cours, avant même que le professeur ne sorte de la salle. Leïla ne le dit pas, mais cela l'attriste. Aujourd'hui encore, elle semble guetter son arrivée.
- Tu risques de te briser la nuque à force de tendre le cou. Il ne viendra pas
- ...
- I...il d.d.d.doit surement êt...tre oc.c.ocuppé.
- C'est ça. Il n'est pas plus occupé que nous qui sommes ici. Moi par exemple, je dois dépenser la moitié de ce que je gagne en taxi pour arriver à l'heure à mes cours de renforcement et pourtant je suis là. Ecoute, beauté, je sais que tu l'aimes vraiment mais un homme qui te fuit comme la peste ne mérite pas ton amour.
- Vicky Chérie, ton plus grand défaut est l'impatience. Laisse-moi te dire que cet idiot d'Amari a déjà mordu à l'hameçon, il fait juste son timide. Laisse-lui du temps, il viendra de lui-même, promis.
- Arrête m de nourrir ses espoirs, tu ne vois pas qu'elle souffre, la pauvre.
Nous essayons de changer de sujet pour remonter le moral de notre amie, en vain, walahi Imed Amari va m'entendre.
Le lendemain, je le vois qui entre dans la salle comme un voleur et s'assoit au fond, croyant que je ne l'avais pas remarqué. A une dizaine de minutes de la fin de l'heure, je sors en douce et l'attends dehors
- Imed Amari. Tonné-je. Il fait semblant de ne pas m'entendre, le salop, en plus il hâte le pas, court presque.
Il se fond dans la masse d'élèves pour m'échapper mais s'il croit que rien que cela suffit à me décourager, il doit être vraiment bête. Déterminée, je cours aussi vite que mes jambes me le permettent et le rattrape juste au moment où il montait dans le bus. Je le prends par le col de sa chemise et le tire hors de la voiture.
- Aminata Bodian, tu veux me tuer ! S'écrie-t-il attirant les regards sur nous.
- Ce n'est pas l'envie qui me manque. Arrête de me regarder de la sorte, tu ne me fais pas peur même si tu fais le double voire le triple de mon poids.
- Tu sais que tu es suicidaire ! Qu'est-ce que tu me veux ?
- Que tu sois un homme et que tu portes tes couilles. Si tu ne ressens rien pour elle, dit le lui une bonne fois qu'elle passe à autre chose. Je ne sais pas ce qu'elle te trouve alors que des mecs plus beaux que toi lui font la cour. Ne sois pas un frein à son bonheur. Mieux vaut être franc avec elle et la faire pleurer, que de lui donner de faux espoirs, au moins elle pourra donner la chance à un autre.
Il tourne les talons et sans va sans piper mot, je sais que ma dernière phrase l'a fait tiquer, espérons qu'il agisse enfin.
- Diank ya ngui bakh, fane lagnouy dem (tu es canon ma belle, où va-t-on). Me demande Maya toujours excitée.
- Iman doit passer donc moi j'ai un rendez-vous galant sur la terrasse, pendant ce temps tu restes là sagement ou tu fais ce qui te plaira, mais attention, rien qui ne puisse nuire. N'oublie pas que tu es en punition.
- Tchip, même pas drôle. Karim dafa fok ni xalé la, moumay khass sama kanamou nawlé, Asma dima rétane ak niawayam (Karim m'a foutu la honte devant mes semblables et cette mocheté d'Asma se moquait de moi)
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Talion
General FictionL'avenir d'une personne découle d'un sombre monde animé par les forces spirales du destin avec lisière des ondes, qu'elles soient positives ou négatives. Dans certaines sociétés, l'avant venu d'un être peut se proclamer en désavantage et tordre so...