Chapitre 21

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Bonne dégustation

Maimouna

- Quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe bon sang. Ahmadou si je ne me trompe pas il s'agit de ton beau-frère. Demande papa, le visage renfrogné, l'index et le pouce de chaque côté de sa tête, se massant les tempes.

- Cet enfoiré n'est personne pour moi. Figurez-vous que ce fils de pute harcèle MA FEMME alors qu'il a épousé Ma SŒUR. Depuis un an que ça dure.

- Presque. Le recrifié-je mais je ferme ma bouche quand il me lance un regard noir

- Maïmouna ? Me demande mon père, une phrase sans verbe ni complément mais une phrase qui en dit tout

- Oui papa, Bamba dit vrai répondis-je tout bas, comme un enfant pris en flagrant délit.

- Et pourquoi je ne suis au courant de cela qu'aujourd'hui ?

- Avant d'épouser Kiné il se limitait juste à des regards insistants ou des compliments, puis c'est devenu de petits cadeaux depuis qu'il est revenu de sa lune de miel et dernièrement il est devenu plus osé et essaie de saboter mon ménage.

- Vous êtes viré. Annonce mon père.

- Vous ne pouvez pas me licencier.

- Ah bon. C'est mon entreprise et tous ceux qui y travaillent sont mes employés. La loi me permet de te licencier pour faute grave car tu harcèles une de mes employés, dans mon entreprise.

- Vous n'avez pas de preuves contre moi. Je vais porter plainte pour licenciement abusif.

- La parole de ma fille me suffit amplement. Déguerpis de mon entreprise avec le peu de dignité qu'il te reste.

Il se lève, passe les mains sur son costume et nous regarde un à un. Un regard tellement rempli de haine qu'un frisson me parcourt l'échine.

- Vous me le paierez tous, autant que vous soyez. Il sort en claquant la porte.

Je ne sais plus combien de fois j'ai dû m'excuser de ne pas leur avoir dit ce qui se passait mais c'est tellement devenu un mantra que quand j'ouvre la bouche c'est pour soit dire désolée ou je te demande pardon.

Papa m'a demandé de prendre ma journée, chose dont j'ai vraiment besoin, je ne veux surtout pas avoir à croiser mes collègues de travail après cette scène. Mon mari venait de leur donner de la matière à jaser pendant un bon bout de temps.

Le retour à la maison était gênant, une ambiance de mort régnait dans la voiture, on aurait entendu voler une mouche s'il y en avait une.

A la maison, assises au salon était Kiné, le regard noir, qui me toise dès qu'elle m'aperçoit et ma belle-mère.

- As salam aleykum. Les salué-je

- Alors tu prétends que mon mari est obsédé par toi au point de m'épouser pour être plus proche de toi, tu es vraiment malade ma foi.

- Fatou Kiné! Tente de la calmer sa tante.

- Non tata, je ne suis pas manipulable comme toi et mon frère. Cette femme n'est qu'une pétasse. Yacine a raison de me dire de me méfier d'elle, plus fausse qu'elle tu meurs. Alors tu aimes bien écarter tes jambes pour tout ce qui a une queue bien dure ! Mon frère ne te suffit pas alors tu t'es dit pourquoi pas le mari de la connasse, elle n'en saura rien. Et dire que je te considérais comme une sœur, pendant ce temps tu me poignardais dans le dos, tu n'es qu'un serpent, même un animal vaut mieux que toi. Cet enfant que tu portes est-il vraiment celui de mon frère ?

Paf, paf. Je peux comprendre qu'elle soit en colère mais de là à me dire toutes ces méchancetés jusqu'à insinuer que mon enfant n'est pas celui de mon époux, je ne l'accepte pas.

TalionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant