Chapitre 25: Maïmouna

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Depuis ce matin, il m'arrive quelque chose qui me dépasse, je ne sais pas si j'hallucine ou si c'est juste un rêve mais c'est tellement bizarre que je ne sais pas si je dois en parler et prendre le risque de me faire interné.

Après avoir accompagné mon époux jusqu'à sa voiture, je suis montée me doucher et redescendue pour prendre mon petit déjeuner.

Ma fille dans mes bras, je toque à la porte de ma belle-mère et attends qu'elle m'y autorise pour entrer.

- Bonjour maman, comment vas-tu. J'espère que tu as passé une excellente nuit. Lui dis-je en l'embrassant sur la joue. Elle prend sa petite fille qui joue avec son voile

- Très bien, Alhamdoulillah et toi ? Je suppose que ton mari est déjà parti au travail. Tu as mangé ?

- Pas encore mais j'allais justement préparer quelque chose. Que veux-tu pour le petit déjeuner.

- Non, tu ne feras rien du tout, tu es toujours en convalescence. Je vais demander à Sokhna de nous préparer quelque chose rapidement, tu as besoin de te remplumer. Mets-toi à l'aise en attendant.

- Maman je ne suis pas en sucre et je n'étais pas malade, j'ai juste fait une chute.

- Mani togal khar meu (j'ai dit de te mettre à l'aise et attendre que je t'apporte à manger), si tu étais en forme tu n'allais pas tomber.

- Il arrive que l'on tombe par manque d'équilibre ou en s'emmêlent les pieds.

- Ton énorme ventre aurait dû te servir de contre poids et te stabiliser mais comme je viens de le dire tu manques de force, tu dois te nourrir et te reposer. Poses tes grosses fesses là où tu veux en attendant que je revienne

Sachant que je n'aurai pas le dernier mot, j'obéis aux ordres de la reine mère et m'assois sur le bout de lit.

- Euh, Maï chérie, j'ai dit de te mettre à l'aise pas de te comporter comme une étrangère dans ma chambre. Tu peux même jouer au trampoline sur le lit. Me dit-elle, la main sur la poignée de la porte.

- La banquette est plus que confortable maman. Lui répondis-je. Elle secoue la tête et sors me laissant seule la petite lui emboitant le pas.

Je rends grâce tous les jours d'avoir une belle-mère aussi aimante et modeste. Avec elle ce n'est pas l'amour maternel qui me manque, elle en a assez pour nous tous. Elle me traite comme sa propre fille, que même Kiné est parfois jalouse de notre relation, Maach'Allah. Je prie pour que toutes les femmes aient cette même chance que moi.

Quelques secondes après son départ, je commence à somnoler et j'avais comme l'impression de planer.

J'entends des voix au loin et sens des caresses sur ma joue qui me ramène sur terre.

- On dirait que nous avons duré, tu t'es endormi. Sokhna à préparer des œufs au plat, des légumes sautés, du thiakry et une salade de fruits.

- Vous voulez que j'explose. Elles rient et m'aident à m'installer et toutes les quatre mangeons dans une bonne ambiance.

Après le petit déjeuner, Sokhna retourne aux fourneaux pendant que maman et moi discutons de la pluie et du beau temps, la petite concentrée sur son jeu.

Couchée sur le lit de ma belle-mère, ma tête sur les genoux de cette dernière qui me caresse la tête en me racontant les bêtises de mon mari quand il était enfant, mes yeux commencent à s'alourdir et je ne fais que bâiller. Maman rie et mets la couverture sur moi, m'encourageant à dormir.

Ses mains magiques me procurent tellement de bien que je me commence à me sentir légère, si légère que j'ai l'impression de planer dans l'air.

Quand j'ouvre les yeux, je me vois suspendu dans l'air. Je regarde dans tous les sens et quand mon regard se pose en bas, je me vois couchée sur le lit, endormie, la tête sur les genoux de maman qui la caresse toujours .

TalionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant