Chapitre 29

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Amy

Tata est morte de rire quand je lui narre les scènes de grand-mère et tata Kiné. Elle me dit que j'aurai dû la prévenir pour qu'elle assiste aux spectacles, c'est fou comme elle déteste ces gens parfois je me dis qu'elle les déteste plus que moi je les déteste, son quota d'insultes et malédictions ne s'épuisait guère quand il s'agit de cette famille.

Je lui raconte ce que j'ai vu en touchant la main de ma tante kiné. Elle était tellement choquée que pendant plus d'une minute, sa bouche est restée ouverte et ses yeux aussi gros qu'une saucière.

Elle s'est mise à pleurer pendant un bon moment et me serre contre elle, en me demandant pardon, comme si elle était la coupable de mes maux.

Ensemble, nous discutons de différentes façons de me venger et elle me donne toutes les infos qu'elle avait sur chaque membre de la famille. C'est fou le nombre de secrets qu'il peut y avoir dans une famille.

J'entre dans la chambre, une serviette nouée à la poitrine et retrouve Fantômas devant la fenêtre fixant un point.

- Ahem. Bonjour tonton comment vas-tu. Je vois que tu nous fais enfin grâce de ta présence. Alors mon oncle quoi de beau. Je rêve où il vient juste de me toiser

- Quand je ne suis pas avec toi, j'erre dans les rues pour me vider l'esprit. Aminata, je t'ai fait une promesse qui me pèse lourd, très lourd même. Je sais que ma mère a été odieuse avec toi mais elle reste ma mère et je ne pourrais pas lui faire de mal délibérément, cela m'est impossible. Je sais que je n'ai pas le droit mais je te demande de lui pardonner, elle est quand-même celle qui a mis au monde ton père.

- Je vais me répète, mais tonton, tu n'es pas obligé de rester avec moi. Tu vois bien que je suis bien entourée, j'ai même deux famille maintenant, une ici et l'autre à Ziguinchor. Certes nous avons eu un passé mais je sais que tu n'es pas mauvais, tu agissais juste aux ordres de ta mère. Je te pardonne et je veux que tu reposes en paix. Mon père ne serait pas content de savoir qui tu refuses de t'en aller à cause de moi, il est temps de rejoindre ta dernière demeure tonton, ta place n'est plus parmi nous.

- Mais...

- Pas de mais. Si tu veux me faire plaisir accorde-moi au moins cela, pour une fois dans ta vie.

Il lève la tête vers le ciel et passe une main sur son visage. Je sais qu'une bataille psychologique se passait dans sa tête en ce moment. Je prends mes vêtements et pars m'habiller dans la chambre de ma tante, à cette heure-ci personne n'y est mais je toque au préalable.

Après avoir pris mon petit déjeuner, je reviens dans ma chambre où mon oncle était toujours au même endroit que quand je partais.

Je viens me mettre à coté de lui et lui prend la main. Cela l'a vraisemblablement surpris, à en juger sa réaction mais je ne la laisse pas pour autant.

- Prêt à aller de l'avant. Lui demandé-je. Il hoche la tête et je sourie contente de moi. Quand tu verras mes parents, dis-leur que je vais bien et que je les aime même si je ne les ai jamais les connus.

- Je n'y manquerai pas ma fille.

Il me prend dans ses bras et m'embrasse au front, me regarde tendrement avant de marcher dans la pièce jusqu'à disparaitre.

Il a l'habitude d'apparaitre et disparaitre quand il veut, mais cette fois ci je sais qu'il ne reviendra pas, je ne sens plus son énergie.

- Repose en paix tonton, j'irais te rendre visite au cimetière inch'Allah. Dis-je en effaçant une larme qui s'était échappé. Il va quand même me manquer après tout on a passé quelques années ensemble et je me suis habituée à sa présence.



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