Chapitre 27

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Maimouna

Dans la salle d'opération, médecins et infirmiers étaient occupés à nous sauver, mon bébé et moi.

- Il va falloir procéder à une césarienne le plus rapidement possible. Faites appel à sage-femme.

J'étais inconsciente sur la table d'opération, mais je voyais tout ce qui se passait dans cette pièce.

Le visage tuméfié, mon corps ainsi que mes vêtements sont couverts de sang. J'étais endormie sur une table au milieu d'une salle remplie de machines, entourées par des hommes en blouse blanche.

J'en viens à me poser la question à savoir si tout ce que j'ai vécu dernièrement était un rêve car j'ai bel et bien eu cet accident il y a quelques minutes seulement.

Je les regardais inciser ma peau sur plusieurs couches, écarter mes muscles puis percer la poche des eaux. Le médecin introduit sa main dans l'ouverture pour extraire mon bébé, un magnifique petit garçon qu'il pose sur la table et aussitôt que mes yeux se posent sur ce magnifique petit ange, j'oublie mon état.

Ses cris emplissent la pièce, une très belle mélodie. Tout, hormis mon bébé devient flou autour de moi.

Le docteur le nettoie avec un tissu absorbant, frotte ses pieds puis ses mains avant de le donner à la sage-femme.

Cette dernière s'occupe de mon bébé puis fait venir mon mari dans une autre pièce qui lui fait de la peau à peau avant de l'amener à la nurserie.

Je regarde cette merveille qui vient juste de sortir de mes entrailles tirer sur le biberon au lieu de mon sein. Mon cœur se resserre. Ce devrait être son sein qu'il soit en train de sucer de ses belles lèvres roses.

Une fois l'infirmière qui s'occupe de lui partie, je m'approche de plus prêt afin de mieux l'examiner.

Je touche ses petits doigts, son minuscule nez, sa peau si douce, caresse sa jolie bouille toute ronde. Il se met à pleurer et l'infirmière vient le prendre pour le calmer mais il continue de crier à plein poumon, le visage rouge comme une tomate. N'ayant pas le cœur à supporter ses cris, je sors de la pièce et quelques minutes plus tard, les pleurs s'arrêtent.

Son père entre dans la nurserie, accompagné de sa grand-mère, leurs yeux rouges. Il efface du revers de la main les larmes qui caressent la joue et se penche sur le berceau du petit qui dort.

- Il est très beau, maach'Allah, le portrait craché de sa mère. Lui dit ma belle-mère.

Comme le voulait ma meilleure amie, même cela s'est passé dans des conditions tragiques, nos enfants sont nés le même jour mais au lieu de préparer la cérémonie, elle est à l'hôpital en train de veiller sur moi.

- Tu sais que tu es une vraie pétasse. Dit-elle à mon corps endormi. Six jours, six putains de jours que tu te prélasses dans ce lit comme si le temps avait été arrêté. Je te déteste de toute mon âme.

Elle efface une larme et prend ma main dans la sienne.

- Tu sais très bien que je ne peux pas te détester, raison pour laquelle tu fais ta pétasse et continue de dormir alors que nous devrions être en train de préparer la cérémonie du nom de nos deux petits anges. Je ne te l'ai pas dit, mais j'avais fait coudre des tenues identiques pour nous deux.

Elle me caresse la main puis la pose contre sa joue en pleurant de tout son soûl alors que je prie de tout mon cœur pour me réveiller.

- Je donnerai tout pour que tu ouvres tes yeux, s'il te plait Maïmouna, réveille-toi. Je suis passée voir ton fils, il est tellement mignon, un futur tombeur j'en suis sûre, je pense même à leur attacher un morceau à lui et ma fille, ils formeraient un très beau couple.

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