Talion

Chapitre 35

ImedAmari 2016

- Allo, tu es où ? dis-je avant même d'entendre sa voix

- Occupé. Me répond-il sèchement

- Rejoins-moi à l'université

- Je te dis que je suis occupé. Par quel trou entends-tu ? Râle-t-il.

- C'est une urgence

- Je m'en fous de ton urgence, démerde-toi comme tu veux, tu es un grand garçon.

- Amy a perdu connaissance, j'ai besoin de toi sur le champ.

Je pense qu'il a raccroché et qu'il est en route, mais je suis sûr qu'il viendra. J'ai remarqué tout de suite qu'il était intéressé par Amy dès qu'il a prononcé son nom. Mon frère n'est pas le genre de personne qui s'intéresse aux filles, il n'a jamais eu de petite amie et n'a jamais amené de fille à la maison. C'est la première fois en vingt ans qu'il mentionne une fille et j'ai vu ses yeux briller quand il me posait des questions sur elle.

Les filles sont en train de paniquer grave.

- Il faut qu'on l'emmène à l'infirmerie, hurle Marie Victoire. Donc elle sait crier celle-là

- Calmez-vous mesdemoiselles. Votre amie est juste sonnée, parole d'un futur médecin. Elle a besoin d'air, beaucoup d'air. Dis-je à l'encontre de la foule qui s'était formée autour de nous, mais personne ne bouge, c'est comme si aucun d'eux ne comprenait le langage humain.

Il faut que je puisse faire ce que j'ai à faire dans la plus grande discrétion. Je demande au propriétaire du lieu si je peux utiliser la terrasse pour que mon amie puisse respirer et sans hésiter il me montre l'accès que j'emprunte, les filles m'emboitant le pas.

Je connais trop bien ce genre de crise, pour savoir qu'elle n'est pas malade loin de là et je dois agir vite avant qu'il ne soit trop tard.

En attendant l'arrivée de mon frère, une fois l'avoir installé sur la banquette, je pose ma main sur chaque côté de sa tête et commence à réciter des versets du coran.

Elle se débat, laisse échapper des cris de douleur que je reçois comme des coups de poignard en plein cœur. Elle m'a tapé dans l'œil depuis le premier jour mais c'est seulement après son petit échange avec la bande de pétasse, oui bande de putes car elles m'ont toutes fait un numéro de charme, c'est depuis l'avoir entendu les remettre à leur place que j'ai décidé de tenter ma chance.

Le plan était simple, devenir son ami, la séduire, la rendre folle de moi et si jamais j'échouais, j'aurais quand même gagné une amie.

Elle se calme après quelques minutes mais n'ouvre toujours pas les yeux.

- Qu'est-ce qu'elle a vraiment ? Qu'est-ce que tu lui as fait ? demande Leila, visage inondé, yeux rouges, de la morve coulant de son nez.

- C'est compliqué mais elle va s'en sortir, fais-moi confiance. Elle ira mieux quand mon frère sera là pour m'aider, seul je n'y peux rien.

- Et il est où ton frère ? Depuis un bon moment que tu l'as appelé et il n'est toujours pas là. Elle souffre.

Je sors mon téléphone et compose son numéro. Il décroche à la première sonnerie.

- J'arrive, je suis au niveau du poste Fann. Vous êtes où exactement.

Je lui explique notre emplacement et même pas cinq minutes plus tard, il était sur les lieux. Il me demande ce qui s'est passé et je lui fais un débrief de la situation. Nous nous mettons au travail et commençons les incantations.