Chapitre 30

2.1K 366 48
                                    

Maïmouna 2005

Nous nous retrouvons dans une chambre peinte en rose avec un petit lit de princesse plein de peluches, des jouets dans un coin de la chambre ainsi qu'une une petite armoire.

La petite porte une robe rose avec des fleurs jaunes, un énorme nœud à l'arrière, de petits choux retenus par des élastiques multicolore comme coiffure, des chaussettes rose pâle à ses petits pieds. Elle dormait paisiblement, un pouce entre ses minuscules lèvres rose.

- C'est elle, c'est elle docteur, c'est ma fille. Dis-je avec enthousiasme. Vous l'avez retrouvé. Merci, merci, merci. Dis-je en pleurant. Alhamdoulillah. Bébé, maman est là.

Comme si elle avait senti ma présence, elle ouvre les yeux et les tortille. Elle pleure alertant une femme qui vient la prendre dans ses bras pour la calmer.

- Je suis là, maman est là bébé, ne pleure pas. Lui chuchote-t-elle

Aussitôt nous sommes comme expliquer de la chambre par une force invisible.

- Qu'est-ce qui vient de se passer ? Où est ma fille ? Savez-vous au moins où elle se trouve ?

- Calmez-vous madame. Nous allons tenter une nouvelle connexion, je n'ai pas eu le temps de la localiser.

A plusieurs reprises nous avons tenté en vain. J'ai pensé à elle de toutes mes forces, mais aucun moyen de la revoir.

Pendant plus d'un mois nous avons continué quand le docteur descendait du travail. A cause de moi et mon problème, il passait de moins en moins de temps avec sa famille, alors qu'il rentrait en étant sur les rotules et quand il était au travail, je sillonnais la ville, pénétrant dans toutes les pièces des maisons qui étaient sur mon chemin, même les restaurant et entreprises, je ne laissais rien au hasard.

Heureusement que je ne sentais pas la fatigue

Dépitée, j'étais assise devant la porte du docteur quand sa femme sort accompagnée d'une jeune femme, chacune tenant un énorme plateau qu'elles apportent aux gardiens, à quelques mètres de la maison, sa fille attachée à son dos.

- Salam Alaykum, Faye Na Nga def, ana sa dome Ndèye (bonsoir Faye comment allez-vous je ne vois pas votre ami)

- Comme d'habitude il est en retard. Sûrement en train de dormir ou de regarder le journal télévisé.

- Il ne changera jamais. Voici votre dîné. J'espère qu'il sera à votre goût. Leur dit-elle.

- Madame Sall, kham Nga ni ndokh sakh sognou ko diokhone mou nekh. Lo togoul nékhoul, Sénégal Bamou dadj ya fi dakk thiéré mboum, Penda Mbaye sakh yako dakk thiep (Mme Sall vous êtes un cordon bleu. Vous faites le meilleur couscous à la sauce mboum, votre riz au poisson n'en parlons pas). Que Dieu vous rétribue ce que vous faites pour nous. Votre maison n'est pas la seule que nous surveillons dans le quartier et pourtant vous êtes là seule à nous donner à manger chaque soir, sans compter que vous n'amenez jamais le dîner sans le dessert et de quoi nous rafraîchir. Merci beaucoup.

- Je vous en prie Faye, pas besoin de me remercier c'est le moindre que je puisse faire pour vous, c'est vous qui vous occupez de notre sécurité. Je suis certaine que si d'autres ne le font pas c'est juste parce que maman le fait depuis qu'elle habite le quartier.

- Ah, madame, je ne pense pas. Tout le monde n'est pas apte à partager son repas, les gens ne sont plus ce qu'ils étaient avant.

Il n'a pas faux, les gens sont devenus avares, ils oublient que la roue peut tourner à n'importe quel moment, celui qui est aujourd'hui dans le besoin peut se retrouver dans un château et celui qui le minimisait, faire la manche.

TalionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant