Chapitre 5

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Était-ce prévisible ? Absolument.

Ai-je sous-estimé sa stupidité ? Évidemment.

Ai-je présumé de ma capacité à lui mettre une correction ? Certainement pas.

Aurais-je dû prévoir qu'il ne viendrait pas seul ? Ouais, j'aurais dû, définitivement.

J'étais en train de finir de préparer des salades quand la porte s'ouvre et que je le vois, tout sourire.

— Sortez ! dit-il en effrayant les quelques clients présents, me mettant hors de moi.

— Non seulement tu es suffisamment con pour revenir, mais en plus tu fais fuir mes clients. Tu ne viendras pas dire que je ne t'ai pas prévenu, dis-je alors qu'il s'approche et que je sorte de la cuisine en mettant mon torchon sur mon épaule.

— Tu as un problème entre tes oreilles ? demandais-je en empoignant ma batte posée contre le comptoir, resserrant mes doigts sur la poignée, une vieille sensation me revenant. À l'instant où il fait un geste cherchant à prendre je ne sais quelle arme, le coup de batte le frappe, j'ai essayé de ne pas y mettre trop de force et à le voir s'effondrer au sol, je crains de ne pas avoir mesuré ma force. Je fais le tour du comptoir, me permettant de voir son arme, un pistolet chromé. Je reconnais le colt 1911 pour l'avoir déjà utilisé dans une histoire, mais chromé ? Franchement ! Je redresse instinctivement la tête au moment où la porte s'ouvre.

— Attrapez-le ! crie l'un d'eux alors qu'ils m'encerclent. Ma batte frappe les membres alors que je me baisse et me redresse en tournoyant sur moi-même rapidement. Plusieurs se frottent les jambes, les bras, d'autres sont à terre. Je me suis bien défendu mais quand plusieurs pointent leurs armes sur moi, je n'ai pas d'autres choix que de laisser tomber ma batte au sol, le bois résonnant, quatre ou cinq coups avant de cesser.

— Tenez-le ! dit l'un deux, en s'approchant en boitant, je lui ai manifestement donné un bon coup et cela me fait sourire. Rangeant son arme dans son dos, il m'assène un bon coup de poing dans l'estomac, me pliant en deux, avant de me frapper plusieurs fois au visage, puis il cesse d'un coup.

— Lâchez-le !

Je reconnais cette voix, mais pas son intonation autoritaire.

Alba ?

— Dans une minute vous serez tous morts, alors lâchez-le ! dit-elle d'une voix sourde.

Je m'affale au sol alors que les bras qui me retenaient me laissent tomber.

— Dehors !

— Maîtresse, il faut nous accompagner, le Maître veut vous voir.

— 10, 9, 8...

Alba ne finit pas de compter que les hommes s'enfuient en emportant l'homme dont j'ai fracassé le crâne ainsi que son arme. Je me redresse péniblement, me demandant ce qu'il s'est passé. La seule preuve que tout est arrivé est le sang de l'emmerdeur sur le sol et moi, dans un état pitoyable.

— Ça va Noah ? demande-t-elle de la voix que je lui connais. Désolé, tout est de ma faute. Rory ! Vient m'aider.

De mon œil valide, je vois mon insomniaque entrer en souriant.

— Nettoie ce merdier et retrouve-moi chez lui. Récupère son sac et son ordinateur. Ça va aller, Noah, je te ramène chez toi, murmure-t-elle à mon oreille, me soulevant comme si de rien n'était.

— Mon adresse... porte-feuille... marmonnais-je en me demandant si je n'ai pas la mâchoire cassée.

— Je sais très bien où tu habites, viens.

VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant