Chapitre 26

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Nous nous téléportons derrière elles à l'instant où elles se précipitent vers nous, en poussant deux par-dessus le muret à l'aide de notre lance. Les créatures restantes crient en se retournant, leurs visages hideux sont néanmoins humains, quelque part. Si c'est à ça que ressemble l'après-vie des guerriers morts au combat, c'est assez décevant. Où sont les champs Élyséens ? Celui qui règne en ces lieux manque cruellement de moyen ou cette histoire de félicité dans l'après-vie n'est qu'un immense mensonge. Une créature en décomposition se rapproche de nous, attaquant avec sa lance, mais nous parrons le coup avec la nôtre, poussant le mort-vivant rejoindre ses camarades de l'autre côté du muret. Les deux qui restent nous prennent en tenaille et attaquent simultanément. Nous nous apprêtons à frapper quand la voix de Shoney nous parvient.

Ne touchez pas les créatures, tout ici est vicié. Ne récupérez pas vos armes, elles sont contaminées. Les reprendre vous pervertiront.

Drostan est furieux de devoir rematérialiser des armes en abandonnant les siennes derrière, une partie de son énergie va disparaître.

D'un mouvement de poignet, nous soulevons le mort-vivant et le poussons en bas de la colline escarpée pour finir par fichier la lance dans le crâne du dernier, le poussant aussi, la lance toujours dans sa tête. Birse tapote l'épaule de Drostan avant que nous descendions dans l'ouverture, nous enfonçant dans l'inconnu. Les yeux d'Alba nous avaient conduit dans ce monde, mais c'est l'énergie de notre enfant que nous suivions à la trace en descendant l'escalier en spirale faiblement et étrangement éclairé par des pierres incrustées dans le mur, sous le couvert du manteau brumeux d'Alba. Plus nous nous enfonçons dans les entrailles de la montagne, plus l'air devient pestilentiel. Je voudrais nous éviter ce temps perdu, mais sans point visuel je ne peux pas nous téléporter sans risquer de nous rematérialiser au milieu de la montagne. Je n'aime pas la sensation qui s'empare de nous une fois la dernière marche atteinte, cette sensation d'oppression. L'éclairage dans le couloir est encore plus faible que dans les escaliers, se résumant à un carré situé à plusieurs mètres. Le sol semble recouvert de ce qui pourrait être de l'eau. Est-il complètement immergé ? Impossible de la savoir en restant là où nous sommes. Ça sent le piège grossier, mais c'est le seul accès alors, à moins de remonter et de chercher un autre passage, nous avançons. À l'instant où notre pied effleure la surface, Birse nous tire en arrière, que l'eau remue encore alors que la tête de la créature que nous avons à peine aperçue s'immerge à nouveau.

Bon, je pense que nous avons établi le fait que ce passage est dangereux.

On y va en volant ?

Trop étroit pour mes ailes, analyse Morrigan, écartant les bras et touchant les deux côtés du mur.

J'envisage de rapides et multiples bonds mais nous ignorons si c'est la seule créature. Rien ne me garantit que l'une ne nous surprendra pas lors d'un bond. Je pourrais le vérifier en nous téléportant jusqu'au niveau de la lumière et retour aux pieds des escaliers, mais c'est justement cette lumière qui m'intrigue. Un bruit dans les escaliers nous incite à prendre une décision et je nous téléporte au niveau des lumières, appuyant nos jambes d'un côté du mur, les bras de l'autre, visage vers le sol au cas où un truc viendrait de là, tout en espérant qu'il n'y ait rien en haut et, lentement nous avançons une jambe et une bras à la fois.

En mon for intérieur, et j'espère ne pas communiquer mes craintes aux autres, mais c'est peine perdue vu que nous ne faisons qu'un, mais j'espère que ce n'est pas un cul-de-sac. Je prie les déesses d'Alba et celui qui est devenu mon dieu personnel que ma main ne rencontre pas un mur sur le côté et, forcément, arrive le moment où nous rencontrons du vide. L'improvisation de notre mission est évidente. Est-ce qu'il y a un sol solide sous nos pieds où un puits sans fond ? Mais dans cette position, Morrigan peut déployer ses ailes, elle ne touche pas de mur de la pointe et nous affirme qu'elle peut nous maintenir en vol stationnaire aussi, d'une poussé nous nous jetons sur le côté et, battant des ailes, nous faisons du surplace. Baissant les jambes, elle descend lentement, nous nous tenons tous prêts, mais c'est de la pierre que nous sentons sous nos pieds, nous permettant de souffler. Générant une lance, nous avançons prudemment dans le noir absolu. Une peur enfantine s'empare de moi, mais je sens la main d'Alba dans la mienne, celle de Morrigan dans l'autre, une main de Drostan sur une épaule, et une patte de Birse sur l'autre. Bizarrement, je me demande comment je pourrais vivre sans eux. Je me suis attaché à Drostan et Birse, j'apprécie la présence de Morrigan, cela ne me gêne même plus qu'elle soit dans le corps d'Alba alors que nous faisons l'amour et qu'elle y prenne également du plaisir. Quand la lance tape contre un mur, nous nous arrêtons, il nous semble que le bruit se répercute contre les murs, nous sommes comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Trouvant le côté vide, nous manquons tomber dans des escaliers quand une jambe trouve une marche.

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