Vampire

Chapitre 29

16 ans plus tard.

— Shoney ! Le petit déjeuner refroidit !

Alba s'impatiente et use de ses pouvoirs pour se planter devant la porte de la chambre de notre fille, frappant à la porte mais celle-ci ne lui ouvre pas.

— Ouvre ou je défonce la porte !

— Oh ça va ! répond Shoney en ouvrant, regardant sa mère avec un sourire en coin, descendant les escaliers pour s'installer à table.

Nous ne sommes plus que tous les trois à la maison, mes parents se sont installés en ville et opèrent un cabinet de chiropraxie, Gwen habite aussi en ville, heureuse propriétaire d'un pub. Elle est en couple avec un gars du coin depuis un moment. Cela m'a fait un pincement au cœur, mais elle est heureuse alors je le suis aussi. Nous nous voyons quasiment tous les jours et si Shoney fait tout pour agacer Alba, elle est la plus adorable des filles avec Gwen, peut-être parce que Gwen vieillit, à la différence de nous. Il est révolu le temps où nous présentions Shoney comme notre fille, désormais, Alba et moi sommes son grand frère et sa grande sœur, bientôt elle sera physiquement plus vieille que nous.

— J'ai une sortie avec des amis, je rentrerais un peu tard, marmonne Shovey en vidant ses deux verres de lait et en se goinfrant du copieux petit déjeuner anglais qu'elle engloutit quotidiennement sans prendre un gramme, son métabolisme transformant la nourriture en énergie, prenant même parfois un petit extra en me serrant contre elle.

— Où, chez qui ? demande Alba.

— T'es pas ma mère ! réplique Shoney, la bouche pleine.

— Si, justement !

— Tu ressembles à ma petite sœur, pas à ma mère.

Alba déteste quand Shoney la provoque ainsi, par défi. Elle sait que c'est blessant et le regrette à chaque fois, mais c'est plus fort qu'elle.

— Bon alors, je peux y aller ou pas ?

— Où, chez qui, demandais-je.

— Chez Nora Anderson.

— La fille d'Ayleen, du supermarché ? questionnais-je pour en savoir plus.

— Oui, on va juste faire une soirée entre filles, pas de garçon, ni alcool ni drogue, c'est promis.

— Je peux donc aller là-bas en coup de vent, tu y seras ?

— Oui, papa. Et puis, de toute façon, tu peux me retrouver n'importe où !

— C'est vrai, mais nous préférons que tu nous dises toi-même où tu vas. Allez, viens, je t'emmènes, dis-je en tendant la main alors qu'elle récupère son sac à dos, l'accompagnant dehors, me retournant en faisant un signe à Alba pour qu'elle comprenne que je vais parler à notre fille.

— Pourquoi énerves-tu toujours ta mère, Shoney ? demandais-je doucement alors qu'elle pose sa main sur la pierre de prières, marmonnant un remerciement, puis se collant contre moi.

— C'est juste qu'elle fait tellement jeune, elle ne vieillit pas, répond-elle d'une voix triste.

— Moi non plus, ma puce.

— Mais maman à plus de mille deux cent ans ! Et je n'ai pas de pouvoir, moi !

— Ah, nous y voilà, c'est donc cela le problème ?

— J'aimerais être comme vous, papa.

— Mais tu as un pouvoir, ma puce, tu te nourris de mon énergie, tu es plus forte que les filles et même des garçons de ton âge, tu es plus intelligente, ta tante était un vampire, tu es sous la protection d'une déesse.