Chapitre 23

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Je me suis longuement préparé à l'affronter, tentant d'imaginer par quel moyen le battre. Il est suffisamment intelligent pour avoir réussi à capturer Alba, pour la pourchasser à travers les siècles. Il n'y a qu'une façon pour que je puisse m'en débarrasser mais je ne sais pas si j'y survivrais. J'ai fait mon maximum pour que le Berserker et son totem ne comprennent pas mon plan, pour qu'Alba ne le lise pas en moi.

Maintenant, il est enfin en face de moi.

Je ne dois pas laisser mes émotions prendre le dessus, ni ma curiosité. Il n'a pas le temps de comprendre ce qu'il se passe que je suis déjà sur lui, je note la surprise dans ses yeux, puis la stupeur alors qu'il admire la Terre, je retiens ma respiration, je garde les yeux fermés, je pousse simplement Vasil et je repars, ratant complètement mon arrivée, en plongeant dans le Loch.

Je suis frigorifié quand j'ouvre les yeux, mais ma vue est brouillée, je peine à distinguer la forme qui se tient près de moi.

— Alba ?

— Chuuut. C'est fini.

Je ne reconnais pas la voix qui me parle, je ne vois rien.

— Qui est là ? Où est Alba ?

— Abandonne-toi, laisse le sommeil éternel t'emporter, Noah.

Mais non !

— Je ne peux pas, Alba, mon enfant.

— Cet enfant ne t'appartient pas, Noah, pas plus qu'à Alba. Une morte ne peut enfanter.

— Mais il existe.

— Oui, mais pour moi. Il n'a jamais été votre.

— Qui êtes-vous Sgàthach ou Muireartach ?

— Cela importe peu, l'enfant est mien.

Je me réveille en toussant, je suis frigorifié bien que je sois au plus près de la cheminée. J'ai l'impression d'être entré nu dans un congélateur et d'y avoir passé la nuit, je ne suis pourtant resté qu'une micro-seconde dans l'espace, Vasil lui est en direction du soleil. Si moi je suis gelé, lui est dans quel état ? Quoi qu'il en soit, au terme de son voyage il n'en restera rien. Il me semble que c'est une idée à exploiter. J'enferme des vampires dans un conteneur et je les expédie dans l'espace. C'est moins sanglant, cela doit être moins dommageable pour mon âme. Je vais creuser ça, une fois que je me serais réchauffé.

Putain ! Je suis allé dans l'espace ! Et en jean et chaussures de sport !

Si je veux profiter du spectacle, je vais devoir m'équiper la prochaine fois, un casque intégral avec une visière ultra foncée, des gants et un pull, ça me prend définitivement un pull, ou une combinaison thermolactile. Je ferme les yeux, sourire aux lèvres, planifiant mon prochain voyage pour regarder la Terre de là-haut, bien emmitouflé sous plusieurs épaisseurs de couvertures.

— Noah !

Je n'aime pas l'intonation de cette voix à mon oreille.

— Réveille-toi, Noah !

J'ouvre péniblement les yeux mais un vertige me prend aussi je les referme aussitôt.

Où est-ce que je suis ?

Ouvrant les yeux, je regarde autour de moi, tout est blanc et sent l'antiseptique. J'essaye de bouger la tête, mais je suis sanglé sur une table en métal, la tête bien serrée. Impossible de bouger mes bras et mes jambes. Des médecins en uniforme, avec sarrau, masque et calot sur la tête m'entourent.

— Scalpel, dit celui à ma droite.

— Oh ! Qu'est-ce que vous croyez que vous allez faire là ! dis-je en me débattant, jusqu'à ce que le scalpel glisse sur mon ventre en y traçant un Y. Je hurle à un tel point que j'émerge de mon sommeil, une sueur glacée me coulant dans le dos.

VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant