Chapitre 24

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Couchés dans notre lit, je caresse le ventre d'Alba. Elle, comme moi, sent la différence. De s'être nourri en m'avalant a été différent. Jamais elle n'avait réagi comme cela et, même si elle apprécie que je lui fasse l'amour de façon traditionnelle, c'est l'humaine en elle qui l'apprécie le plus, tout comme la Morrigan. Désormais, elle préfère m'avaler. L'énergie ingérée la recharge à bloc, comme jamais. Les trois mois où je n'étais pas là sont effacés. Notre enfant apprécie clairement le changement de régime alimentaire. Je m'inquiète cependant de savoir comment il se nourrira une fois né puis une idée émerge. S'il pouvait se nourrir en absorbant celui ou celle qui veut nous le voler.

— Mais qu'elles seraient les implications s'il tuait un Dieu ? demande Alba.

— Ça m'avait manqué que tu lises dans mon esprit, Alba.

— Je suis connecté comme jamais à toi, je ressens tout, même Drostan et Birse.

— Tu connais leurs noms ? demandais-je, surpris.

— Ils viennent de me le dire. Birse est beau. Je n'avais pas conscience que tu les voyais comme ça, Pour celle qui est en moi, c'est plus une sensation, elle ne me parle pas. Mais toi, oui. Tu interagis avec eux comme s'ils étaient réellement là.

— Mais ils le sont Alba. Je le sens quand je les touche, je sens sa langue quand Birse me lèche.

— C'est étrange. Oh ! Le bébé a bougé ! dit-elle en posant sa main sur son ventre, m'invitant à faire de même.

Je ferme les yeux et me concentre, Drostan et Birse font de même. Je perçois sa présence, celle d'Alba.

Bonjour, nous sommes tes parents, nous veilleront toujours sur toi, pensais-je, voulant désormais me battre pour que l'on ne nous l'enlève pas. Alba sourit et croise ses doigts dans les miens.

— Je t'aime, dit-elle.

— Si c'est un garçon, on pourrait l'appeler Rory ?

— J'aime beaucoup. Et si c'est une fille ?

— Shoney ?

— Shoney Scota, il faut respecter les deux déesses. Et ce sera Rory Greg, pour respecter Gruagach.

— Absolument.

— Je dois me reposer, le bébé me demande beaucoup d'énergie. Je vais dormir un peu.

— Tu... dors ?

— Oui, depuis quelques semaines, cela m'a surprise au début, je n'ai pas dormi depuis ma mort. Je me sens un peu plus humaine.

— Dors, je suis là. Tu sais où est mon ordinateur ?

— Dans le tiroir du haut, tu vas écrire ?

— Je vais essayer.

— Je me languis de te lire mon amour, dit-elle en fermant les yeux.

Je la regarde pendant un moment avant de me téléporter à la porte en entendant du bruit, avant de l'ouvrir, découvrant Gwen derrière celle-ci.

— Alba s'est endormie ? demande-t-elle, d'une voix affectueuse.

— Oui.

— Elle m'a fait peur la première fois. Depuis, je veille sur elle la nuit.

— Merci Gwen, tu es la meilleure des amies.

— Tu m'as sauvé la vie, donné une vie. Je veille sur elle, sur toi. Veiller sur ses nuits est normal, rien de ce que Alba vit n'est normal, je la protège comme je peux.

— Va te reposer, Gwen, je suis là, dis-je en la serrant dans mes bras, avant de la raccompagner à sa chambre, mon bras autour de sa taille, avant de déposer une bise sur son front.

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