Chapitre 19

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Nous nous promenons encore un peu, jusqu'à ce que le village s'éveille, et comme je suis déshydraté, nous nous dirigeons vers un petit restaurant, jouant aux touristes. La femme sert un thé à Alba qui plonge son nez dans sa tasse en soupirant tandis que je vide deux verres d'eau coup sur coup.

— Vous êtes en visite dans la région ?

— En fait, je voulais voir où était née une de mes ancêtres.

— Votre famille est originaire d'ici ? Quel est le nom de votre ancêtre ? Avez-vous encore de la famille ici ? demande la femme en souriant. Excusez-moi, j'adore la généalogie. J'ai retrouvé des cousins qui vivent en Australie.

— Elle s'appelait Alba Mhaigh, mais cela remonte à loin, ma grand-mère ne se souvenait pas de grand-chose.

— Désolée, cela ne me dit rien. Mais vous pourrez regarder dans les archives de la ville, nous avons une histoire assez complète qui remonte jusqu'à 1382. Après ce ne sont que des légendes. — Merci, Madame, oh non, nous allons manquer nos amis pour continuer notre voyage. Merci infiniment pour le thé et l'eau. Je n'ai que des dollars, ça vous va ? s'excuse Alba.

— C'est offert par la maison, votre famille est d'ici, alors c'est cadeau.

— Merci Madame, que Shoney veille sur vous avec la bénédiction de Scota.

— C'est vraiment gentil, rougit la femme, alors qu'Alba me prend la main, et la salue une dernière fois en sortant.

— Emmène-moi loin d'ici, vite !

Alba s'assoit au bord du Loch en pleurant, elle ne la voit pas, mais notre future maison est un peu plus loin sur sa droite. Je me doute de la raison de son chagrin, aussi je me place dans son dos, l'enlaçant, ma joue contre la sienne.

— Il y a longtemps que tu n'as pas prononcé ton nom, n'est-ce pas ?

— Alba Mhaigh, la jeune Alba, c'est mon nom. Une blague de mon père, l'Écosse venait d'être créé, le nom de ce pays est Alba. Je ne l'ai pas prononcé depuis des siècles. Excuse-moi, les émotions m'ont envahies.

— Ne t'excuse pas. Peut-être que l'Écosse ce sera trop dure moralement pour toi. Nous pouvons aller ailleurs.

— Non, la maison que nous avons regardée sera très bien. Emmène-moi la voir, s'il te plaît.

— Celle près d'un Loch ?

— Oui.

— Pas aujourd'hui, Alba, une jeune femme pleure sur notre terrain.

Elle se retourne immédiatement, fixant la maison, le Loch, inspirant un long moment en fermant les yeux.

— Oui, je veux vivre ici.

— Bien, alors entamons les démarches, puisque nous sommes là.

L'agent immobilier était ravi de nous voir et le fut encore plus en prenant les informations bancaires d'Alba que j'inscris sur la fiche qu'il nous fait remplir. Nous étions pressés d'acheter et les fonds ne posaient aucun problème. Nous eûmes droit à une visite de la maison. C'est vieux, en pierre et en bois, mais le cachet rustique me plaisait énormément. Alba le voyait, ressentait mes émotions et elle ne cessait de me sourire. Nous n'avions pas besoin de tout cet espace, la cuisine ne nous servirait à rien, tant que j'avais de l'eau, mais la chambre principale était agréable avec sa vue sur le Loch et les montagnes. Le salon et sa cheminée monumentale serait agréable pour que je puisse écrire, si je me remets à l'écriture, je n'ai rien écrit depuis des jours, je n'en étais plus là.

— Tu pourras faire ton bureau ici, propose Alba en montrant un grand espace dans le salon, j'ai envie de te lire, Noah.

Que l'on soit en phase et qu'elle lise si facilement en moi me perturbe énormément, c'est comme ne plus avoir d'intimité. Elle entend chacune de mes pensées.

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