Chapitre 11

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Alba est allongée contre moi, me souriant, une main caressant mon corps. Je me sens différent. J'ai conscience de ne plus être humain, si je l'ai jamais été. Je dois avoir une conversation avec mes parents.

— À quoi tu penses ? demande Alba.

— Au fait que je t'aime, dis-je en déposant une bise sur son front. Je me sens... mieux.

— L'effet va durer deux ou trois jours. C'est la première fois que tu te nourris, ton corps va s'ajuster. Tu peux te nourrir autant de fois que tu le désire, Noah, je suis à toi, je t'appartiens.

— Je te nourrirais avec plaisir sans jamais me lasser, Alba. C'est étrange comme sensation, j'ai l'impression d'être capable de tout.

— C'est l'euphorie de la première fois. Ton cerveau découvre de nouvelles informations sur ton corps et ce qui l'entoure.

— Je vais passer voir mes parents, tu viens ? Je vais te présenter, affirmais-je, voulant leur faire savoir que je ne suis plus célibataire.

— Comment ça, tes parents ? demande-t-elle, curieuse.

Trop tôt ? Pourtant, elle veut vivre avec moi.

— Eh bien, ils vont découvrir ton existence à un moment ou à un autre, autant te présenter tout de suite. Ma mère est très Noël, elle va te harceler pour que tu sois là.

— Oui, d'accord, mais je ne comprends pas, tes parents ? Tu as des parents ?

Euh, oui, comme tout le monde.

— Bien sûr. Toi aussi... avant... tu avais des parents, non ?

— Oui. Mais tu n'es pas supposé en avoir.

Ah ?

— Comment ça, je ne suis pas supposé avec des parents ? Tout le monde à des parents.

— Au vu des pouvoirs qui sont tien, j'y vois une intervention des Dieux, et ils ne peuvent utiliser l'enfant d'une famille. L'enfant doit être sans famille pour ne pas perturber l'ordre établi.

— Donc un orphelin ou un être sur le point de mourir, comme toi ?

— En effet.

— Bien, allons voir mes parents pour en avoir le cœur net ! dis-je en sautant hors du lit.

— Rory a des informations pour moi, dit-elle en fermant les yeux. Il va bientôt arriver. Pars devant, je te rejoindrais.

Notant l'adresse sur un papier je lui tend, la faisant sourire.

— Je sais où tu es, Noah, je n'ai pas besoin de l'adresse, dit-elle en prenant tout de même le papier, en pliant en deux. Mais c'est gentil de te comporter avec moi comme si j'étais humaine. C'est comme lorsque tu me fais l'amour, tu es tendre, affectueux. C'est humain, et j'apprécie.

— Je t'aime Alba, dis-je en souriant.

— J'aime ça aussi, que tu dises ces mots.

— Je le pense.

— C'est ce qu'il fait qu'ils sont précieux à mes yeux. Pars, j'arrive dès que j'ai fini avec Rory.

Je me penche pour l'embrasser, j'ai encore envie d'elle, de lui faire l'amour.

— À tout à l'heure, dis-je en récupérant mes clés et lui en tendant une. Tu es chez toi, Alba, tu entre quand tu veux, c'est ta clé.

— Merci.

Mes parents tiennent un cabinet chiropratique, avec une bonne clientèle. Grâce à eux j'ai un bon maintien, je n'ai pas de scoliose et au moindre problème d'articulation, de tendinite, ils s'occupent de moi comme la chose la plus précieuse de leur univers. Cela à son côté pratique il faut bien le reconnaître. En entrant dans le cabinet, je salue la réceptionniste puis je m'installe et j'attends qu'ils finissent avec leurs clients. Quand ma mère passe et me voit, elle est surprise, je viens rarement et normalement je dors à cette heure-ci.

VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant