Vampire

Chapitre 27

Je ne sais pas si je rêve, si je suis encore dans une autre dimension, mais j'entends la voix de Shoney qui continue de me parler, de guider ma conscience vers l'éveil.

— Shoney, balbutiais-je en tendant la main.

— Regarde ma petite déesse, papa t'appelle, entends-je.

Je trouve assez de force pour ouvrir les yeux et regarder Alba assise dans un fauteuil à côté de moi, tenant la plus belle des petites filles dans ses bras.

— Salut, dis-je d'une voix faible.

— Chhhhh, repose-toi, tu es épuisé. Nous ramener t'a demandé énormément d'énergie. Tout va bien, tout le monde est rentré sain et sauf. Regarde ta fille comme elle est belle.

— Magnifique, comme sa mère. Et quel joli prénom. Tu remercieras Shoney et Morrigan, sans la chanson nous serions perdus.

— C'est déjà fait, mon amour.

— Comment se nourrit-elle ? demandais-je à la fois inquiet et curieux.

— Elle a puisé un peu dans ton énergie et beaucoup dans la mienne. Repose-toi, ce soir nous devons nous nourrir tous les deux, tata Gwen s'occupera de Shoney.

— Tata Gwen ? demandais-je en souriant.

— Cela te pose un problème, Noah ? demande Gwen en s'approchant, en déposant une bise sur ma joue avant de m'enlacer.

— Pas du tout, qui d'autre que toi peut être sa tata ?! Tu fais partie de la famille, Gwen, dis-je faiblement en fermant les yeux, alors que la fatigue m'emporte.

Je me sens soudain en pleine forme, ouvrant les yeux, en réalisant que je ne suis plus dans mon lit. Je me trouve dans un temple sur une île, j'entends des mouettes piailler, je sens le soleil sur ma peau, l'air salin, c'est agréable, reposant. Une femme est assise sur une rambarde, dos à un pilier rectangulaire, dans une robe blanche avec un liseret bleu sur le bas. L'architecture est différente de celle de la Grèce ou de la Rome antique, ici pas de colonnes rondes, mais plutôt des rectangles en forme de T avec une base évasée. Il y a un côté Stonehenge dans le style.

— Bonjour, Noah.

Je reconnais instantanément cette voix.

— Bonjour, déesse Shoney, dis-je en m'approchant, prenant appui sur la rambarde et en regardant la mer. C'est agréable ici, si paisible.

— Oui, très. Tu es épuisé, tu devrais te reposer, dit-elle en me souriant, son visage d'un blanc d'albatre, aux cheveux dorés, ondulant au gré du vent, n'est que la toile encadrant ses yeux d'un bleu profond.

— Vous m'avez appelé, Ma déesse ?

— Non, tu es venu chez moi de toi-même, me sourit-elle.

— Mais... comment ? Je ne sais pas où je suis.

— Nous nous sommes liés, Noah. Je t'ai guidé pour que tu retrouves ta route, mais tu as aussi trouvé la mienne.

— Excusez mon intrusion, je suis arrivé ici en étant inconscient.

— Je sais, regarde dans la vasque, dit-elle en pointant la vaste vasque au centre de la rotonde où nous sommes. Approchant, je me vois endormi, Alba qui berce le bébé à côté de moi. Je veille sur vous depuis ici, poursuit Shoney.

— Merci, Ma déesse.

Elle me regarde en souriant. Il y a encore quelques jours j'ignorais son existence, son nom, et aujourd'hui elle était plus importante pour moi que ne l'a jamais été le dieu de mes ancêtres.