J'ai du monde ce soir, je me demande pourquoi, c'est lundi, demain est un jour comme les autres. Pourquoi y a -t-il autant de monde alors que je préférerais être tranquille pour réfléchir à mon problème. J'ai hâte que l'heure tourne pour que tous ces clients s'en aillent. En même temps, ça me tient occupé. C'est vers vingt-trois heures que je peux enfin souffler. Il ne reste que mon agent secret qui savoure son café avec sa part de tarte. Quand il s'en va, je reste seul, même mon insomniaque n'est pas là. Je passe le balai, nettoie les tables, fais la vaisselle. Physiquement je suis là, mon cerveau lui enquête, creuse, gratte, mais aucun souvenir ne remonte.
Je regarde l'heure, dépité. Minuit vingt. Ça va être long jusqu'à cinq heures.
— Salut.
Je passe la tête hors de la cuisine, surpris.
— Bonsoir, Alba. Vous allez bien ?
— Oui. Et vous ?
— Ça va, fatigué mais ça va. Installez-vous, je vous prépare un thé tout de suite, dis-je en m'essuyant les mains avec un torchon.
Je prépare son thé comme toujours, avec de l'eau à la juste température et lui apporte.
— Je peux vous poser une question qui peut vous sembler curieuse ?
— Oui, dit-elle en refermant son livre.
J'hésite, je vais avoir l'air bizarre.
— Les livres que vous lisez n'ont pas de jaquette ?
Alba me regarde, surprise, comme si elle s'attendait à une autre question.
— Ce sont des classiques, d'anciennes éditions. J'aime l'odeur du papier.
— Est-ce que vous avez déjà perdu la notion du temps ? demandais-je en m'asseyant. Je ne me souviens de rien de ce que j'ai fait en quittant le travail vendredi, jusqu'à cet après-midi. J'ai un trou de soixante-douze heures dans ma vie. Quelqu'un se souvient m'avoir vu vendredi soir, mais moi, rien.
— C'est étrange, oui, malheureusement, cela ne m'est jamais arrivé, je me souviens de tout ce que je fais et où je vais, depuis toujours. êtes-vous coupable d'un crime et c'est pour votre défense au tribunal ? demande-t-elle, paume en coupe, son visage posé et souriant.
— Euh, non, je ne crois pas avoir commis de crime.
Bon, il y a bien la batte de baseball et le support à couteaux, mais il n'y a pas de traces de lutte chez moi.
— Vous pensez que mon cerveau me protège en ayant effacé le souvenir d'un crime que j'aurais commis ?
— C'est une excellente défense, si la police vous recherche, restez sur cette ligne, sourit-elle à nouveau.
— Ce n'est pas drôle, Alba, murmuré-je.
— Pardon, Noah. Je sens bien que vous n'êtes pas un criminel. Peut-être étiez-vous simplement très épuisé. Vos horaires de travail, plus votre travail d'écrivain, c'est beaucoup. Physiquement, il est possible que votre corps ait décidé que c'était assez.
— Oui, vous avez probablement raison. Merci pour votre écoute. Je vous laisse à votre lecture.
Il ne faut pas longtemps pour que la porte s'ouvre à nouveau, mon insomniaque est en retard ce soir, je lève la main pour le saluer mais il ne me regarde pas, et se dirige directement vers la table d'Alba. Je les regarde discuter, surpris. Ils n'avaient jamais montré le moindre signe qu'ils se connaissaient, étant toujours installé à des tables éloignées l'une de l'autre. En même temps, ils viennent ici ensemble la nuit, qu'est-ce que je m'étais imaginé ? Qu'elle et moi c'était possible ? Je ne sais rien d'elle à part son prénom. Je ne suis qu'un rêveur, j'ai une imagination débordante.
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Vampire
VampireAlba est unique. Depuis plus de 1000 ans, elle a réussi à échapper aux vampires et autres créatures surnaturelles qui veulent la posséder. Qu'est-elle ? Nul ne le sait, mais tous la cherchent afin de s'approprier ses pouvoirs et sa puissance. Mais e...