Chapitre 22

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Depuis plusieurs semaines nous vivons une vie simple mais heureuse, nous avons trouvé notre rythme. L'acquisition d'une voiture permet à Gwen d'être autonome, et nous permet de nous déplacer comme des humains avec Alba. Nous avons créé notre foyer, sympathisé avec quelques personnes du village voisins. Les américains n'ont pas la meilleures des réputations, mais ils voient rapidement que nous sommes ici pour y rester, un moment du moins, mais que nous respectons le pays, les traditions, le Loch. Le ventre d'Alba s'arrondit et elle devient plus humaine chaque jour à mes yeux et bien plus désirable. Nous faisons l'amour plusieurs fois par jour, pour le bébé. Et, tous les trois, nous avons hâte d'aller passer l'échographie, voir ce qu'il en est. Suivant ce que verra le gynécologue, je suis prêt à le faire disparaître dans la seconde. Je pousse presque le gynécologue quand l'image apparaît à l'écran, cherchant une hache ou un bouclier, sursautant quand il appuie sur un bouton et que nous écoutons, pour la première fois, les battements de son cœur, Alba me broyant la main.

— C'est un costaud, ses battement de cœur sont puissants.

Avec une mère comme Alba et un père comme moi, c'est une bête de compétition, l'Hercule de ce millénaire.

— Il est en bonne santé ? demande Alba, curieuse.

— Oui, Madame, en parfaite santé.

Alba me regarde en me souriant. J'entends ses pensées.

Son cœur bat, il est humain !

Le mien aussi, lui rappelais-je, je ne suis plus humain.

J'oublie à qui j'ai affaire et son regard m'en dit long sur les sévices que je vais subir dans la chambre, des images me parviennent d'instruments de torture moyenageux, une guillotinne.

Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi, mon pote ! Le Berserker prend de plus en plus de liberté et communique avec moi quand bon lui semble, ce qui est assez déroutant.

Alba semble avoir une grossesse normale, du moins aussi normale qu'elle peut l'être par rapport à notre couple. Tout va bien, aucun ennemi ne nous a trouvé, c'est comme être en vacances, enfin ça l'était.

Un appel de mes parents me surprend, nous ne communiquons pas par téléphone, préférant utiliser des applications, aussi je m'inquiète, craignant un problème. Le problème est réel, puisque c'est une voix que je ne connais pas qui me répond. Le message est simple, je dois livrer Alba si je veux revoir mes parents. J'ai jusqu'à ce soir pour la livrer.

— Mais, nous ne sommes pas à Los Angeles, ni même en Californie.

— Où êtes-vous ?

— En Europe, en Italie, mens-je.

— Je vais vous donner une adresse, vous irez là-bas.

— Non ! affirmais-je d'une voix dure. Vous croyez que je vais la laisser quelque part en Europe sans voir mes parents ? Ce sera un échange. Nous prendrons le premier avion pour Los Angeles, je vous informerai quand nous aurons les billets.

Alba me regarde d'un air triste, se tenant le ventre, Gwen lui tenant la main.

— Cela me donne quelques jours. J'y vais, je sors mes parents de là et j'en termine avec Vasil. Il ne cessera jamais de te chercher.

— Je sais, soupire Alba. Et la mise en garde de Scoarthark ?

— Depuis des semaines nous sommes restés tranquilles, cela a dû rééquilibrer un peu la balance, tentais-je, pour dédramatiser la mise en garde de la grande déesse. Bien, je vais m'isoler et essayer de localiser mes parents, dis-en je m'éloignant.

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