Chapitre 21

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Gwen s'était réfugiée dans une zone industrielle isolée et plus ou moins abandonnée. Dans sa fuite, elle avait perdu une chaussure, et elle agitait devant elle un morceau de bois récupéré sur sur palette cassée. Alba se place immédiatement devant Gwen, récupérant la lance pour tenir les assaillants à distance, tandis qu'un sourire carnassier s'épanouit sur mon visage.

Je sens le Berserker en moi jubiler quand la hache se matérialise et que je me lance sur le groupe. À la seconde où je vois une arme, je lance le bouclier qui apparaît dans ma main pour qu'Alba se protège. Je la vois porter des coups de lance et je suis amoureux de ma farouche guerrière. Deux hommes se lancent sur moi armé de battes de baseball, et l'effet d'entraînement fait que les autres décident de s'y mettre aussi. Je laisse le contrôle au Berserker qui est reconnaissant, enfin je crois, mais l'image qu'il m'envoie ensuite me le confirme, me prouvant qu'il s'adapte à mon langage. Un emoji avec un sourire, je pense qu'il cherche à me faire comprendre qu'il est content. Je le regarde alors qu'il parre, qu'il frappe, ne tuant pas dans l'immédiat, faisant durer le plaisir. Alba est parvenu à bout de ses assaillants, protégeant toujours Gwen, mais reste aux aguets. De mon côté, le temps de l'amusement est terminé, le dernier corps s'affale au sol. Ce sont principalement des humains et quelques vampires. J'aurai préféré en garder un ou deux en vie afin de savoir pour qui ils travaillent et régler le problème à la source. Mais mon Berserker n'est pas du genre à s'encombrer de ses questions. Je retourne auprès d'Alba, les mains dans les poches en sifflotant, la faisant sourire.

— Tout va bien de votre côté ? demandais-je, ignorant la vingtaine de cadavres autour de nous.

— Très bien, répond Alba alors que la lance et le bouclier disparaissent.

— Je me sens totalement impuissante, soupire Gwen. J'ai perdu ma force et ma vitesse.

— Tu as gagné en humanité, philosophe Alba. Tu as gagné deux amis.

— Merci d'être venus à mon aide, je ne m'en serais pas sortie, bougonne Gwen en s'éloignant des corps à la recherche de sa chaussure.

— Où comptais-tu aller ? demandais-je.

— Déjà sortir de Los Angeles, et m'éloigner des centres urbains importants.

— Ton signalement a déjà été transmis, d'autres vampires savent que tu es redevenu humaine. Ils vont continuer de te chercher, m'excusais-je.

— Je vais changer de nom, de couleur de cheveux et m'établir dans un petit coin sans me faire remarquer.

— Tu devrais envisager de changer de continent, ce serait déjà plus sûr pour toi, pense Alba à voix haute. Viens avec nous, si tu veux, bien entendu.

— En Écosse ? Mais...

— La maison est grande, Gwen. Et tu seras en sécurité, répliquais-je.

— Et si notre enfant est humain, il aura besoin d'une humaine près de lui.

— Ah ! s'exclame-t-elle en mettant sa chaussure.

— Fait-le pour nous, alors. Si nous voulons avoir une vie normale, quoi de mieux que de partager notre quotidien avec toi.

— Je vais vous déranger, perturber votre intimité.

— Alors tu es d'accord, sourit Alba. Noah, tu veux bien nous emmener voir la maison ?

Gwen cherchait à s'isoler de la civilisation et elle est comblée. Le style de la maison lui plaît, moins la réaction d'Alba quand elle lui dit qu'elle est née en Irlande, la regardant en plissant des yeux avant d'éclater de rire.

— Tes ancêtres n'étaient pas très gentils avec mon peuple, mais je suppose que c'est chose du passé. Alors, ça te tente de venir vivre ici avec nous ?

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