Chapitre 28

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Shoney nous transporte dans son temple, Alba me serre la main, tout comme Shoney serre la mienne, ne me lâchant pas du regard, inquiète. Alba fait le tour du temple du regard, y lisant ce qu'elle parvient à déchiffrer sur des inscriptions.

— Reste ici pour le moment, Alba. Je vais conduire Noah dans un lieu sacré. Si tu as besoin de quoi que ce soit, demande-lui, dit-elle en pointant une mouette qui nous fixe du regard, elle s'appelle Morag.

— Bien, ma déesse.

— Viens, Noah, dit-elle en posant la main sur mon épaule, laissant mon fauteuil roulant vide dans la rotonde, près d'une Alba inquiète.

Shoney me porte dans ses bras alors qu'elle marche dans une caverne, des vagues nous accompagnent, jusqu'à ce qu'elle me dépose dans une cavité en calcaire remplie d'une eau légèrement verte. Les parois de la caverne scintillent, j'ai l'impression que des centaines de boules disco y sont accrochées.

— Il va falloir que tu t'immerges complètement, Noah. Mais avant, dit-elle en recueillant de l'eau qui coule le long de la paroie, bois ceci, demande-t-elle en me tendant ses mains en coupe. Le geste, en lui-même, est terriblement érotique, alors que je bois dans ses mains, les tenant contre ma bouche.

— Bien, Noah. Maintenant, allonges-toi, garde ta tête sous l'eau. Tu as confiance en moi ?

— Oui, Sho... Shoney, arrivais-je à articuler.

— Ne lutte pas, tu pourras respirer dans l'eau. Ton organisme se souviendra, c'est comme pour un bébé. Tu voudras lutter, c'est instinctif, mais souviens toi que je suis à tes côtés, je ne te ferais jamais de mal.

— Oui, dis-je en m'allongeant, un peu inquiet en laissant l'eau recouvrir mon visage, retenant ma respiration malgré moi, avant de me laisser aller, regardant Shoney, agrippant sa main un peu fermement sous la panique alors que le liquide pénètre mes poumons et que j'ai le réflexe de vouloir sortir la tête hors de l'eau, de cracher pour respirer.

— Ai confiance en moi, Noah.

J'entends sa voix, je sens sa main dans la mienne.

— Inspire profondément, laisse l'eau te pénétrer.

Ma déesse.

Ma tête explose littéralement, j'ai l'impression de voir comme à travers un kaléidoscope. Je tourne la tête, regardant Shoney, il me semble voir le monde tourner derrière elle, le soleil céder sa place à la nuit, plusieurs fois, et je vois Shoney apparaître sous différentes formes, à divers âges de la vie puis, lentement, je ferme les yeux. Je suis bien dans ce cocon liquide, je respire normalement, la sensation est familière, agréable, sécurisante.

— Tu as accepté, dit Shoney dans ma tête, la guérison peut commencer.

Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé quand j'ouvre à nouveau les yeux, mais Shoney me tient toujours la main, elle ne m'a pas laissé et m'aide finalement à me relever. La première pensée qui me vient est une illumination.

— Vous avez toujours veillé sur moi, n'est-ce pas ? Tous ces verres d'eau que je buvais, c'était vous, déesse ? Pardon. Je croyais que c'était Gruagach, comme il était le seul à me parler.

— En effet, c'était pour moi. Comme l'eau que tu es en train d'avaler, c'est moi. Ce bassin est celui où je suis apparue, où je suis née. L'eau que tu avales contient mon énergie.

— Merci, ma déesse. Pourquoi ne pas être apparu à moi plus tôt ?

— Tu devais créer un lien avec Gruagach, je ne voulais pas qu'il disparaisse. Parle-moi de Birse.

VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant