Chapitre 10

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S'il pensait m'effrayer, ce n'est pas le cas. Il y a quelques jours, ça l'aurait été, mais je ne suis plus le même homme. Non seulement j'ai une petite amie, mais en plus je suis capable de faire apparaître des armes. Je contourne le comptoir, l'air dans la salle est si lourd, que je me demande si ce n'est pas mon imagination. Ça sent le souffre, le sang, la moisissure, la pourriture, comme une bonne vieille remontée d'égout.

— Je finis à cinq heures, donc soit tu repasses soit tu vas dire à ton employeur que je suis occupé.

— Tu as choisis de résister, merci, sourit-il, me laissant voir ses canines.

À l'instant où il s'avance, ses doigts griffus prêts à m'éventrer, il se produit simultanément plusieurs phénomènes. Alba apparaît, sortant de son nuage opaque, mais je la vois se déplacer comme au ralenti, je distingue Rory derrière elle, immobile. Le vampire se déplace encore plus lentement qu'Alba, son regard et ses yeux passent lentement de froncés à surpris, je peux voir le mouvement de ses pupilles alors qu'une arme semblable à une hache à deux tranchants, équipée d'une pointe acérée en son bout, se matérialise dans ma main. Je remarque le regard intrigué d'Alba qui me fixe alors que je place la pointe de la hache sur la gorge du vampire.

Ai-je rêvé ?

Le vampire ne bouge plus mais grogne.

Alba ne bouge plus mais me regarde, tête inclinée.

Rory attend derrière Alba, le sourire aux lèvres.

— Qu'est-ce que tu es ? grogne le vampire alors que je le menace toujours.

Si je le savais !

— Celui qui te laisse vivre ou celui qui te tue, c'est ta décision.

Le vampire recule d'un pas.

— Tu as choisi de vivre. Tu vas transmettre un message à ton employeur. Ce café est une zone interdite. Le prochain qu'il envoie mourra. Je te revois, tu mourras.

Le vampire grogne en prenant une posture qui, si j'étais en pleine possession de mes émotions, me ferait fuir. Mais j'ai laissé ma peur en chemin, je crois qu'elle est restée dans mon appartement.

Quand il se retourne, il se retrouve face à Alba qui se met à grogner elle aussi.

— Si tu la touches ou que tu t'approche d'elle...

— Tu me tue, j'ai compris ! crie le vampire en tournant la tête vers moi.

Alba se décale sans dévier son regard, Rory tient la porte, laissant le vampire sortir.

Dans la seconde, Alba est sur moi, son nez contre mon cou, me reniflant.

— Je ne perçois aucun pouvoir.

Rory s'approche, levant mon bras pour me montrer la carotte que je tiens en main.

— D'abord un concombre, maintenant une carotte. Tu nous prépare une salade, Noah ?

— Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive, Alba, dis-je en la serrant contre moi, alors qu'elle se met à gronder en m'enlaçant.

— Bien, je vais vous laisser Maîtresse.

— Non, Rory. Reste, dit-elle en se détachant difficilement de moi. Explique à Noah ce que tu as fait.

Et Rory me raconte les recherches qu'il a entreprise à mon sujet, posant des questions à des créatures que j'aurais dû deviner exister, si les vampires existent. Les réponses sont pour l'instant invariables. Ils vont se renseigner, mais mon cas intrigue. Je suis déshydraté aussi je vais me servir à boire pendant qu'Alba et Rory s'installent à une table. J'apporte du café à Rory avant de m'asseoir avec eux, buvant un grand verre d'eau.

VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant