Chapitre 6

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— Noah ?

J'entends à peine mon nom, je ne suis pas vraiment là, mais en train de fouiller ma mémoire.

— Noah ?

Je vois son visage alors qu'elle est à genoux devant moi.

Alba ?

— Que fais-tu ici, es-tu malade ? Blessé ?

— Je ne sais pas, j'ai des pertes de mémoire.

— Viens, suis-moi, ne reste pas ici, dit-elle en se redressant, me tendant la main.

— Tu travailles ici ? demandais-je, curieux, découvrant enfin quelque chose à son sujet.

— Oui, répond-elle simplement, me laissant deviner que ma question est stupide au vu de son uniforme d'infirmière et que je dois me contenter de cette réponse.

Je la suis à travers les couloirs jusqu'à arriver à un petit bureau où une plaque est glissée dans un support « Meredith Blanca ». Alba ouvre la porte et m'invite à m'asseoir.

— Dis-moi ce qu'il t'arrive, demande-t-elle en s'installant derrière son bureau.

Elle est si différente de celle que je vois au café chaque nuit, si belle aussi.

— Je ne suis pas sûr, vu que ma mémoire me joue des tours, il me semble t'avoir parlé de mes pertes de mémoire.

— Oui, en effet, je t'avais dis que c'était probablement dû à la fatigue entre tes horaires au café et ton travail d'écrivain.

— Oui. Ça recommence, je ne me souviens pas d'hier. J'étais au travail et puis plus rien jusqu'à ce que je me réveille ce matin.

— Oui, tu as fait un malaise hier, tu t'es évanoui. L'autre client, tu sais le jeune toujours sur ton téléphone, il t'a raccompagné chez toi, je suis resté pour m'occuper de tout au café.

— C'est toi qui a parlé à mon patron ?

— Oui. Ah, pardon, je ne savais pas comment justifier ma présence, alors j'ai dis que j'étais... enfin que nous étions ensemble.

— J'aurais pu tomber sur pire, souriais-je.

— Oui, je trouve aussi, rigole-t-elle.

Ses yeux pétillent, je suis complètement accro au son de sa voix, de son rire. J'aime ses yeux et son regard. Réalisant où je me trouve, en train de fantasmer sur Alba sur son lieu de travail, je me redresse en la remerciant. Elle me sourit en se levant à son tour, mais je n'ouvre pas la porte. Même ici, elle m'apparaît toujours si fragile, m'approchant, je me colle contre elle, rivant mon regard au sien, tout en y cherchant ces paillettes qui m'obsèdent, et nous mêlons enfin nos souffles alors que mes lèvres rejoignent les siennes.

— Noah... murmure-t-elle alors que nous nous détachons brusquement.

— Pardon, Alba, je...

— Je sais, dit-elle simplement, posant sa main sur ma joue. La sensation m'est familière, douce et agréable. Des flashes me parviennent, elle et moi sous d'autres cieux. Alba m'inspire, me donne envie d'écrire.

— Je dois y aller, dis-je en ouvrant la porte et en reculant dans le couloir, avant de fondre sur elle, prenant son visage en coupe et l'embrassant tendrement puis en me retournant, disparaissant rapidement dans les couloirs de l'hôpital à la recherche de la sortie.

Je rejoins la station de taxis, le ciel s'obscurcit de plus en plus, me faisant réaliser que j'ai passé la journée dans la salle d'attente, un petit vent se lève aussi j'accueille avec le sourire la protection de l'habitacle du taxi. Donnant mon adresse, je me cale au fond de la banquette et je regarde la route, essayant de ne pas perdre le fil de mes pensées.

VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant