Un bruit de de fracas provint de la pièce d'à côté. L'homme en costume pourpre leva les yeux de son ordinateur par-dessus ses lunettes en demi-cercle. Tout ce vacarme, cela ne pouvait être que lui. L'homme soupira puis quitta son bureau pour aller voir ce qu'il se passait.
La scène qui apparut devant lui était complètement burlesque. Un cercle s'était formé autour de deux personnes. Le premier n'était qu'un simple stagiaire visiblement apeuré ; le second un immense colosse aux longs cheveux blonds et à la peau cuivrée. Ce dernier ne pouvait assurément pas passer inaperçu, d'autant plus qu'il avait une voix forte, aussi puissante que tout un orchestre.
- You guy just stained my top with your stupid coffee!
- J-j-je suis d-désolé mais je ne parle pas anglais, bégaya le stagiaire.
- Qu'est-ce donc que ce charivari ?L'attention du colosse se reporta sur l'homme en costume pourpre qui venait de les interrompre. Un large sourire se dessina sur son visage lorsqu'il l'eût reconnu. Instantanément, le solide gaillard se dirigea vers lui, reversant au passage tous ceux qui étaient sur son chemin, comme s'ils n'avaient été que de vulgaires quilles.
- Hey what's up Two? cria-t-il de son accent australien. How you doin' man?
L'homme à lunettes s'empourpra. Dès que l'autre fut à sa hauteur, il l'attrapa par le lobe de l'oreille pour le faire se baisser à son niveau et le réprimander à demi-voix, de façon à ce que les autres ne pussent entendre.
- Ecoute-moi bien espèce de crétin ! Ici c'est Docteur Philippe Dequin, compris ? Si tu continues tu vas griller ma couverture. Tu sais à quel point c'est dur d'intégrer INTERPOL ?
- Ok, sorry man, dit le colosse tout penaud.
- Et connais-tu l'expression « A Rome, fais comme les Romains » ?
- I don't understand.
- Parle français balourd !Il avait levé la voix pour prononcer cette dernière phrase, ce qui eut pour effet de faire tomber le silence sur l'assemblée. N'y prêtant pas attention, il conduisit le colosse dans son bureau à l'abri des regards circonspects et des oreilles indiscrètes.
- Je suis désolé Philippe, je...
- Les individus que nous recherchons sont trois fées, le coupa Dequin. Une grande femme blonde, un homme roux frisé plutôt musclé, et une personne de genre indéterminé avec de longs cheveux noirs. Tu peux les retrouver, Five ?Ce dernier, décontenancé par la vitesse d'exposition du docteur, resta figé quelques instants avant de reprendre ses esprits. Il acquiesça alors et s'assit en tailleur à même le sol. Les mains sur les genoux, les yeux fermés, il semblait se plonger en pleine méditation. Après de longues minutes de silence, il prit finalement la parole.
- Je les ai ! Dans un petit village... pas très loin de Lyon. Tous les trois sont dans le même bâtiment. C'est une boutique... attends je vois la devanture ! C'est... Le Temps des Fleurs.
- On ignorait la peur.
- What?
- On y va !Quelques dizaines de minutes plus tard, les deux acolytes arrivèrent devant le lieu repéré par Five plus tôt. Ils échangèrent un regard entendu et rentrèrent dans le magasin de fleurs. Celui-ci était coquettement agencé, de façon à ce que l'on eût l'impression de se retrouver dans une prairie à l'aube du printemps. Les couleurs, les formes et les effluves des compositions florales étaient semblables à celles que l'on pouvait trouver dans des coins de nature isolés, sauf qu'on était à l'intérieur, et en pleine civilisation.
Au milieu de ce décor enchanteur, trois silhouettes dévouées à leur tâche se dessinaient. Les trois individus qu'ils étaient venus chercher. L'australien resta planté au niveau de l'entrée tandis que le docteur s'approchait du comptoir où il fut accueilli par le large sourire d'une belle blonde élancée.
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Lorem Ipsum
Short StoryNouvelles sans lien ni ordre écrites pour divers ateliers et concours d'écriture