Chapitre 76

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Maggie s'était ensuite penchée pour préciser à voix basse à son homme : "Mais ne le tuez pas."

En regardant l'homme de Maggie avancer vers lui, Kieran était vraiment stressé. Il reculait et marmonnait : "Qu'est-ce... qu'est-ce que tu fais ? Je t'ai dit que mon père était Stefan Donovan. Si tu..." Mais l'homme ne l'écoutait pas du tout. Kieran, désespéré, se mettait à crier : "Vite ! Arrêtez-les, protégez-moi !" Il avait toujours été un bon combattant lui-même, mais ils étaient trop nombreux.

En tant qu'employés de Kieran, ses vingt hommes, même s'ils étaient effrayés, affichaient quand même des visages durs et essayaient de le défendre. Aussitôt qu'ils avaient bougé, tous ceux de la partie adverse qui attendaient encore à l'extérieur s'étaient précipités dans le restaurant, l'air féroce et prêts à se débarrasser d'eux à tout moment. Peu importe à quel point les hommes de Kieran étaient intrépides, ils étaient toujours aussi intimidés. Ils reculaient finalement, libérant l'espace entre les hommes de Maggie et leur employeur.

En voyant ça, Kieran était sidéré, il n'aurait jamais imaginé que ses hommes abandonneraient le combat avant même d'avoir essayé. Il était rempli de colère et d'inquiétude, il commençait à avoir des sueurs froides. Ces gens n'en avaient visiblement rien à foutre de son nom de famille. Alors que ses jambes heurtaient une table à reculons, le chef de Maggie lui mettait une gifle humiliante, qui répandait immédiatement une vive douleur dans ses plaies. L'homme lui assenait tout de suite une autre gifle dans l'autre sens, si forte que cette fois, il finissait par terre. La moitié de son visage était écarlate. Il criait, réclamait, essayant toujours de leur faire entendre raison.

"Tu ne sais que te cacher derrière ton père ? Ton père n'est rien. Ouvre les yeux et regarde autour de toi ! Tu ne réalises même pas à qui tu as affaire ?" supposait le géant en attrapant Kieran par le col pour le secouer.

Ce dernier n'avait toujours pas perdu sa combativité pour autant, et regardait cet homme, pourtant immense, avec un air de défiance.

Le géant, excédé, se mettait aussitôt à frapper Kieran jusqu'à ce qu'il arrête enfin de parler.

"Je pense qu'il est temps de partir." suggérait Ethan, à l'attention de Maggie et de Linda.

Elles acquiesçaient toutes les deux.

Après avoir donné quelques instructions à ses hommes, Maggie se mettait sur leurs talons.

Ethan regardait le foutoir causé par les véhicules noirs garés à la va-vite devant le restaurant. La circulation était complètement perturbée. Mais la Mercedes-Benz de Maggie n'était pas loin, et arrivés à côté, il réclamait : "Emmène-nous à l'hôpital, Maggie, s'il te plaît."

Le visage de la femme s'emplissait d'inquiétude alors qu'elle demandait : "Êtes-vous blessé, Monsieur ?"

"C'est pas pour moi." répondait-il, en s'installant à l'arrière de la voiture avec Linda. Sur le chemin, il la serrait contre lui. Il ne savait même pas quoi dire, mais cet incident lui donnait matière à réflexion. Ils avaient eu de la chance, si une petite chose s'était passée différemment, le résultat aurait pu être inimaginable. Et si Maggie n'avait pas été là, ça aurait été un désastre. En pensant à ça, il serrait les poings plus fort, s'en voulant d'être si faible. Comment pouvait-il la protéger s'il n'était même pas capable de gérer un seul type ? Peu importe sa richesse, ce problème était dû à ses propres compétences, ou plutôt, à son incompétence. Il désirait ardemment s'améliorer, et s'il pouvait ne serait-ce qu'acquérir la moitié de la force dont Maggie avait fait preuve plus tôt, cela changerait la donne et il serait enfin en mesure de protéger les gens qui lui étaient chers sans compter sur les autres. Comment une femme de la carrure de Maggie avait-elle pu envoyer voler un homme de plus de 80 kg ? Ce n'était pas qu'une question de sélection naturelle, c'était évident. Il y avait avant tout une histoire d'entraînement et de connaissance. Il était toujours aussi curieux vis-à-vis d'elle. Il jetait plusieurs regards à Maggie à travers le rétroviseur depuis le siège arrière avant de rassembler le courage de demander : "Maggie, ce que tu as fait tout à l'heure... Qu... Quel genre d'arts martiaux c'était ?"

J'ai un père super riche (1/2)[Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant