Chapitre 190

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Sebastian avait décrété que si Julian Martinez lui mettait de nouveau des bâtons dans les roues, il lui déclarerait la guerre, alors il avait donné des instructions à ses hommes en ce sens. Bien qu'il lui paraissait inutile de décharger sa colère contre Julian maintenant, au risque de ne s'attirer que des ennuis, il refusait que qui que ce soit s'oppose à lui de façon si évidente, alors il comptait bien le mettre en garde sévèrement si nécessaire. Il prenait une profonde inspiration en tournant ensuite les yeux vers le fleuve pour regarder les équipes de plongeurs qui étaient en train de ratisser le fond. Avec les informations qu'il avait d'ores et déjà recueillies, il estimait qu'il y avait une chance non négligeable pour que l'Hisanori repose actuellement au fond de l'eau. Il était pour le moment confortablement installé en attendant depuis des heures que des nouvelles viennent à lui, et il se redressait légèrement dans son siège lorsqu'il voyait l'un de ses hommes qui courait dans sa direction. Il interrogeait immédiatement : "Quoi ?"

L'homme expliquait nerveusement : "Monsieur Norman, les restrictions imposées dans Penrith et alentours par Julian Martinez ont été levées avant même que nous ne le menacions. Et nous avons beau fouiller chaque recoin de la ville et tout ratisser dans un rayon de cent kilomètres, pour l'instant, c'est sans succès... La cible semble s'être volatilisée."

"Pardon ?! Il est forcément quelque part ! Je vous paie pour quoi, putain !?" s'énervait Sebastian.

En repensant à son ancien chef, mort gratuitement sous ses yeux plus tôt dans la journée, l'homme argumentait avec une légère panique : "Monsieur, toutes les routes de la région sont sous surveillance h24, ainsi que toutes les gares et tous les aéroports ! Nous le recherchons également avec une technologie de reconnaissance faciale sur les caméras de surveillance. S'il est là, nous le retrouverons forcément..."

"C'est justement parce que tous ces dispositifs sont mis en place que c'est impossible qu'il soit passé sous les radars ! Il ne doit pas être loin, alors continuez de chercher !" ordonnait-il en criant avec colère et frustration. Puis il interrogeait rapidement après ça : "Et autour du manoir des Martinez ?"

"On continue de surveiller leurs allées et venues, mais il n'y a aucun mouvement suspect..." précisait l'homme de façon toujours nerveuse.

Sebastian souriait insidieusement en sentant sa mauvaise humeur grandir alors qu'il murmurait : "Je sens qu'une petite visite de courtoisie s'impose... Et s'ils le cachent..." Puis soudain, son expression changeait radicalement alors qu'il voyait un autre homme en tenue de plongée, sans matériel, qui s'approchait en tenant dans ses mains une tablette de pierre. Il se levait d'un bond de son siège en sentant l'euphorie l'envahir. Il n'en revenait pas, l'Hisanori était vraiment là ! Il allait à la rencontre de l'homme avec le cœur qui battait la chamade pour lui prendre la tablette de pierre légèrement translucide des mains avec un large sourire de satisfaction, qui semblait presque dément. Et alors qu'il la tenait entre ses mains, il commençait à être de plus en plus confus. Elle n'était pas telle qu'on la lui avait décrite : "Qu'est-ce que... ?" s'interrogeait-il à voix haute. Il continuait de passer les doigts sur la surface de la pierre avec perplexité. On lui avait toujours dit que l'Hisanori était un artefact vivant et lumineux qui affichait des symboles inconnus et réagissait au sang des Normans. Pourtant, ce qu'il voyait là semblait totalement inerte et comparable à n'importe quel morceau de pierre. Il levait la tête vers le plongeur en demandant avec incertitude : "Qu'est-ce que c'est ?"

Le plongeur était encore plus perplexe par la question et ne savait pas quoi répondre. L'objet qu'il avait remonté ressemblait à la description qu'il avait reçue, alors il essayait d'expliquer : "Eh bien... je pensais que c'était ce que vous cherchiez... Il reposait au fond du fleuve, à un km d'ici en amont..."

Sebastian regardait le plongeur avec confusion, la bouche légèrement ouverte, puis fixait de nouveau la tablette. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Est-ce que l'Hisanori ne réagissait pas à lui ? Et soudain, l'espace d'un instant, il s'interrogeait même sur sa propre ascendance : "Laissez-moi." ordonnait-il en retournant s'asseoir, complètement perdu.

J'ai un père super riche (1/2)[Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant