J'ai un père super riche (1/2)[Terminé]

Chapitre 68

Ses deux amis acquiesçaient de suite à sa demande. Ils discutaient ensuite tous les trois jusqu'à assez tard, puis s'endormaient finalement.

Le réveil le lendemain était un peu dur pour eux, mais ils se rendaient normalement en cours ensemble.

Ethan avait déjà manqué quelques jours la semaine dernière avec tout ce qui lui était arrivé, notamment son hospitalisation. Et il avait beau s'être fait quelques alliées dans sa classe, il avait encore beaucoup d'ennemis, comme Chad ainsi que Nina et toute sa clique. À la fin de ses cours du matin, il se rendait directement dans son dortoir pour y récupérer la guitare. Il voulait absolument trouver Linda pour la lui offrir et essayer de discuter avec elle. Son idée première était de la chercher du côté de la salle de répétition.

Dans la salle en question, se trouvaient actuellement une douzaine de personnes, divisées en deux groupes. Dans l'un d'eux, Linda était assise en retrait, l'air solitaire. Parmi les personnes de l'autre groupe se trouvait Jennifer avec une fille en train de lui parler : "Jen', tu es la coresponsable. Tu ne peux pas trouver un moyen de la mettre dehors ? Elle n'est même pas ici pour répéter !"

Linda pouvait clairement les entendre. Mais il était vrai qu'elle ne pouvait pas répéter sans instrument, et entre la casse de la guitare de monsieur Price et sa propre guitare qui avait été démolie dans la cour, personne ne lui faisait confiance pour lui en prêter une autre. Elle ne pouvait rien faire d'autre que supporter pour le moment, mais elle aimait beaucoup trop la musique pour abandonner. Son aspiration était de devenir chanteuse un jour, elle devait donc rester dans le club pour acquérir plus d'expérience. Même si Jennifer se montrait absolument imbuvable, elle était déterminée à ne pas partir, ça faisait déjà longtemps qu'elle avait pris cette décision. Elle voulait tellement prendre sa revanche sur la vie, prouver à tout le monde qu'elle pouvait devenir quelqu'un, devenir connue, et faire regretter à son père la décision qu'il avait prise le jour où il les avait abandonnées, elle et sa mère. Elle se sentait capable d'endurer tout ce qui se mettrait en travers de sa route vers le succès, vers son rêve.

Jennifer se levait pour se diriger droit vers Linda et dire : "Qu'est-ce que tu fais encore là ? Tu n'arrives pas à l'heure, tu ne répètes pas. Il est grand temps de dégager !"

Linda ne l'avait pas du tout offensée et pourtant elle ne pouvait visiblement pas s'empêcher de lui rendre la vie dure. Elle retenait ses larmes parce que beaucoup de choses la tracassaient déjà : "Qu'est-ce que tu me veux ?" demandait-elle avec détermination.

Jennifer répondait avec arrogance, une main sur la hanche : "Je te demande si tu veux toujours rester dans le club ?"

"Évidemment." affirmait-elle en réponse : "Pourquoi je serais là, sinon ?"

Jennifer s'esclaffait : "Vraiment ? Pourquoi tu n'as pas l'air de vouloir rester, alors ? Tu viens sans guitare. Et où sont nos boissons ? Je t'ai dit que tu devais nous acheter des boissons chaque semaine. Tu as déjà oublié ?"

"Ma guitare est cassée. Tu le sais parfaitement !" se défendait Linda avec colère : "Et je ne suis pas votre esclave !"

"Je pense que si, t'es mauvaise au chant et t'as besoin de l'aide des autres, alors nous payer à boire c'est bien la moindre des choses." rétorquait Jennifer.

Linda serrait les dents. Ça faisait déjà un moment qu'elle subissait ce genre de brimade mais qu'on lui dise qu'elle était mauvaise au chant ? Sur ce sujet, Linda savait très bien qu'elle était l'une des meilleures. Et elle travaillait très dur pour ça, la majorité des réalisations du club étaient d'ailleurs dues à ses contributions. C'était plutôt Jennifer et certaines de ses amies qui comptaient un peu trop sur leurs familles riches. Elles ne prêtaient que très peu d'attention aux répétitions et les autres devaient compenser leurs mauvaises performances. C'était une sacrée blague de mauvais goût de dire que Linda dépendait des autres. Comment pourrait-elle accepter de payer des boissons pour des personnes qui la tyrannisaient ? En fait, au début d'année, elle leur en avait déjà payées car elle espérait sympathiser et se faire des amis, mais maintenant elle voyait les choses clairement. Pour leur faire plaisir, elle avait économisé sur l'argent de ses déjeuners et acheté une douzaine de canettes de soda, mais Jennifer s'était moquée ouvertement d'elle, disant qu'elle n'accepterait rien de plus qu'un jus de fruits frais. Les mots que cette fille avait eus pour elle ce jour-là l'avaient blessée profondément. Les gens de bonne famille comme elle étaient incapables de comprendre les difficultés financières, ni que Linda avait déjà eu bien du mal à acheter ces canettes. C'était de l'argent qu'elle n'avait pas. Et même si elle en avait eu, à présent, elle ne voulait surtout plus le gaspiller pour des personnes ingrates. Sa mère à l'hôpital était sa priorité. Alors, elle levait la tête pour jeter un regard noir à Jennifer.