Chapitre 148

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Eric savait que l'histoire derrière la fracture de leur famille faisait partie des choses sur lesquelles Ethan devait légitimement s'interroger. Il souriait en racontant : "J'attendais de te revoir depuis si longtemps, mon fils. Mais certaines choses se sont imposées d'elle-même, y compris notre séparation. Mais je veux que tu saches ceci : le jour viendra ou toi et moi nous serons à l'abri des ennuis. Et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour te protéger toi et ta mère. J'aimerais sincèrement qu'on se retrouvent, tout les trois, et qu'on ne soient plus jamais séparés."

En écoutant son père parler à cœur ouvert, Ethan avait l'impression de se sentir un peu plus proche de lui. Il avait rêvé d'innombrables fois d'une vie normale et heureuse avec ses deux parents, même si à l'époque ses rêves n'impliquaient pas que son père soit l'un des hommes les plus riches au monde. La réalité était que son père n'était pas un homme ordinaire et qu'il ne le serait plus jamais lui-même, désormais. Il était accablé par le poids d'années de souffrances réprimées, et bien que ça pouvait le faire craquer et pleurer à tout instant, il ne voulait pas que son père assiste à ça et continuait de prendre sur lui : "Vous pensez que c'est ce qu'elle veut aussi ? Ma mère ?" interrogeait-il en prenant une bouffée d'air.

"Ethan... J'aimerais... que tu me tutoie, si possible. Et pour ta mère... Si je survis après l'avoir revue, ce sera déjà bon signe." plaisantait Eric.

Ethan riait doucement. Après avoir entendu sa mère, il ne pensait pas qu'elle détestait Eric, mais savait mieux que personne que ça n'avait pas été facile pour elle durant tout ce temps. Néanmoins, il se sentait vraiment plein d'espoir en les imaginant réunis comme une vraie famille : "Tu... euh..." commençait Ethan en s'étranglant à cause de sa gorge nouée.

Eric prenait spontanément Ethan dans ses bras, alors que ce dernier craquait pour de bon en pleurant le trop-plein d'émotion refoulées.

Maggie connaissait sa place, et en voyant ça elle sortait précipitamment du bureau en refermant la porte derrière elle. Elle se sentait vraiment heureuse pour eux néanmoins. Et savait que si Eric était la, c'était qu'il avait voyager toute la nuit, alors il devait forcément être fatigué. Elle contactait donc Pablo pour lui demander de préparer son hébergement.

Eric pourtant, maintenant qu'il avait son fils avec lui, ne se sentait plus du tout fatigué mais plein d'énergie à la place. Il continuait de serré Ethan contre lui alors que celui-ci semblait se laissé aller. Le voir pleurer n'aurait pas du lui faire plaisir, et pourtant, il se sentait plutôt reconnaissant qu'il le laisse entrevoir ses faiblesses, et plutôt heureux de pouvoir se rapproché enfin de lui. La pire chose possible à ses yeux aurait sans doute été une indifférence totale de sa part.

Ethan avait la tête appuyé sur l'épaule de son père, et après une minute à lâcher prise, il se sentait finalement un peu plus léger. Mais de l'agacement commençait vite à prendre le dessus sur le reste. Comment pouvait-il craquer si lamentablement ? Ce serait donc le premier souvenir que son père aurait de lui ? Il n'était pourtant pas du genre à fondre en larmes comme ça : "Merde... putain..." rageait-il pour lui même en s'écartant d'Eric. Il se frottait les yeux et se sentait mal à l'aise. Mais son expression se transformait en choc lorsqu'il constatait que des larmes avaient aussi couler sur les joues de son père.

Eric passait la manche sur son visage puis choisissait d'en plaisanter : "On a l'air fin, comme ça !"

Ethan éclatait de rire subitement. S'étonnant lui-même du nombre d'émotions différentes qu'il avait ressenties en un si court laps de temps.

Eric souriait en voyant Ethan rire et poursuivait : "Il est beau Eric Norman... Je pense qu'on devrait garder ça pour nous... Qu'est-ce-que t'en pense ?"

J'ai un père super riche (1/2)[Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant