en cellule

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Une gifle réveilla Charlie qui poussa un cri de souffrance. Tout son corps lui faisait mal à tel point qu'il ne pouvait pas réellement bouger. Il réalisa qu'il était assis sur une chaise métallique, à laquelle ses poignets et ses chevilles étaient sanglés. Il se sentait sale, déboussolé et assoiffé. Ses paupières étaient lourdes, collantes et sa tête lui envoyait des décharges de douleur partant de la joue qui avait reçu la baffe.

"Oui, le réveil est difficile lorsqu'on décide de laisser trois étages d'une maison nous tomber dessus... pas que ce soit quelque chose que j'ai déjà expérimenté, mais j'imagine sans peine... surtout quand on voit ce que ça a fait à ta mère et à ta sœur."

Charlie ouvrit violemment les yeux pour fixer l'enfoiré qui osait parler de la mort des deux seules femmes de sa vie comme de la fin d'une corvée de dégnomage. Devant lui était assis sur une table Peerce Gestand. C'était un homme grand, musclé, un beau visage, mais des yeux méchants ! Vêtu d'un pantalon de costard et d'un t-shirt noir moulant, il semblait être dans son salon à attendre le café.

"Ne parle pas d'elles, articula difficilement Charlie avec colère.

- Oh content de voir que tu es capable de parler, il semblerait que les médicomages aient bien pris soin de toi !"

L'ironie de l'homme horripila Charlie qui, vu la migraine et les multiples douleurs qu'il ressentait, n'était pas en état de prendre sur lui et de mesurer ses paroles.

"Etant donné que j'ai l'impression d'avoir été piétiné par une horde de dragons, je pense que vous devriez faire réévaluer vos médicomages, ils ont dû rater quelques examens à l'école.

- Non, ils ont fait exactement ce que je leur ai demandé, répondit le premier ministre avec un sourire mauvais. Ils ont soigné tout ce qui était urgence vitale ou handicapante, mais pas le reste. Donc tous les petits morceaux de gravas, de bois ou de verres qui sont entrés dans ta peau y sont toujours, ainsi que tes multiples fractures au bras droit ou aux côtes. On a cependant réparé celle de ta mâchoire pour qu'on puisse discuter convenablement."

Charlie lui lança un regard noir, il se souvenait avoir voulu mourir lorsqu'il avait replié son bouclier. Visiblement il avait échoué.

"Alors Charlie, si tu me parlais de ton grand frère ou de Harry Potter.

- Je ne sais pas où ils sont. Harry a disparu depuis des mois, je n'ai pas plus de nouvelles que ce qu'on dit dans les journaux.

- C'est faux Charlie et nous le savons tous les deux, mais je comprends. Tu veux les protéger, c'est brave, mais tu vas parler. Alors avant de t'y contraindre, je te donne une dernière chance : où est Harry Potter ?

- Je n'en sais rien !"

Le dragonnier avait peur de ce qui allait lui arriver, il avait peur de les mener tout droit à Harry et à sa famille, de causer leur perte.

"Faites-moi ce que vous voulez, je n'ai rien à vous dire, ajouta-t-il.

- Oh, mais j'y compte bien mon cher ! Henri, s'il te plaît."

Charlie commença à lutter contre ses liens en sentant l'homme se rapprocher de lui dans son dos, mais c'était parfaitement inutile. Une main se saisit de sa mâchoire pour ouvrir sa bouche de force, lui arrachant un gémissement de douleur et une autre vint déposer trois gouttes d'une potion sur sa langue. Un verre d'eau se posa ensuite sur ses lèvres, faisant couler le liquide dans sa bouche et l'obligeant à boire. La main le relâcha alors qu'il s'étouffait à moitié. Il toussa pour dégager l'eau de ses voies respiratoires, se déclenchant de grosses douleurs dans les côtes qui lui mirent les larmes aux yeux. Il se sentit partir loin de lui-même, devenir un pantin docile. Il se concentra pour lutter contre la potion.

Sorciers en sécuritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant