TOME 3 // Angels Of Hell : Monster

Chapitre 32

Il n'y a nul secret, quand la raison n'est plus là, les tourments du coeur se déchaînent

Math

Une fois de plus j'ai repoussé mes limites. Une fois de plus, j'ai tout fait pour me détruire. C'était insupportable pour moi de me dire que Dash avait trouvé ce fameux dossier. J'ignore ce qu'il y a vu dedans, j'ignore comment il a interprété Néanmoins, la seule chose dont je suis sure, c'est que je ne passerai pas au travers de la discussion que nous allons avoir. Finalement, on s'est déjà dit beaucoup de choses, mais la seule chose qu'il ne sait pas se trouve dans ce dossier.
Après avoir passé des heures à regarder les photos d'Hanna encore et encore, c'était devenu insoutenable pour moi. La pression de ce dossier, les pistes que nous devions absolument trouver, et le regard sur moi en permanence de Dash c'était trop dur je pouvais plus supporter il fallait que j'aille m'aérer, il fallait que j'oublie, il fallait que je tente de dissimuler ce que je pouvais. J'ai passé une heure à rouler sans but dans tous Rockland. Une fois de plus ma moto m'a ramener au début. Au début de notre relation avec Dash où on était pas trop sûre de la où ça allait nous conduire. J'étais timide de m'exposer ainsi et en même temps il était tellement beau et tellement fragile. Mais il avait aussi cette espèce de force un peu surréaliste qui faisait que je n'ai pas pu résister. C'est homme était magique. Néanmoins Assumer le faite que j'aime les hommes, dans le monde dans le quel j'ai voulu, c'était compliqué. Nous nous retrouvions, un peu comme des adolescents, et nous profitons de ces moments. Ces moments avec vous dans cette maison, cette maison abriter nos premières parties de jambes en l'air, nos premiers et moi et finalement elle abrite les meilleurs souvenirs que nous avons pu partager.
Je suis là planté devant la maison en ayant fui mon club et la seule chose dont j'ai envie c'est de m'enivrer de m'enivrer et de revivre tous ses meilleurs souvenirs. Tous ces moments qui nous appartiennent, tous ces moments qui fait que aujourd'hui malgré tout on s'aime encore. Sans même réfléchir, mais puis me conduisent à l'intérieur de la maison. J'ai franchi la porte et je détecte sans aucun problème l'odeur des feutres de Dash. Il a dessiné, j'en suis certain. Je me précipite vers son bureau et je tombe nez à nez avec son dessin. Quand mes yeux se passe sur ce dessin, l'émotion qui vient de percuter est indescriptible. J'ai l'impression que le monde s'est arrêté de tourner, mon cœur se serre et la boule qui traînait dans mon estomac fait une remontée fulgurante dans ma gorge je tente de me retenir mais instinctivement mais yeux pleurent. Ce dessin c'est nous, c'est elle, c'est un bon résumé de ce que nous sommes tous.
De rage, j'y suis mes larmes d'un revers de manche. Je me précipite vers le bar il me sert un verre de liquide ambrée. Celui qui sait particulier qui m'aide à oublier, qui m'aide à oublier que nous ne serons plus jamais les mêmes qui m'aide à oublier que la vie est une pute qui m'aide à oublier que ma petite Hanna est toujours coincé aux mains de ces salauds. Sans réfléchir je descends mon premier verre, mon deuxième verre et puis rapidement un troisième arrive. C'est plus fort, que moi, je pousse mon vice jusqu'au bout, je sors un joint, je l'allume et me pose au bureau devant ce dessin si parfait. Ce dessin qui nous représente tellement bien. Pourtant, je suis persuadé d'une chose c'est qu'il l'a dessiné en pensant à la petite. A celle qui nous occupe depuis si longtemps. A ce petit bout de bonne femme, qui en quelque temps a su percer tout nos secrets. On a beau essayer d'être des bonhommes, elle nous a mis à genoux.
Installé sur la chaise devant le bureau, je laisse l'effet de l'alcool et des drogues m'embué le cerveau. Les souvenirs s'impriment, les uns derrières les autres. Aussi difficile que ce soit de les revivre, je me laisse imprégner par la douceur de ses images, l'espace de quelques minutes.
Je n'ai pas le temps de me laisser envahir plus par les souvenirs que le son de deux motos viennent résonner à mes oreilles. Je me doutais qu'à un moment, il me retrouverai.
Je replonge l'espace de quelque secondes dans son dessin. Les traits sont fin et précis, le tracé est pur. Chaque lignes donnerai presque l'impression que son dessin est vivant.
Le bruit de la porte résonne. Je n'ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qu'il s'agit de Dash. Son aura inonde la pièce, la résonance de nos âmes est tellement parfaite que cela en est déroutant. Il se plante à quelque centimètre de moi. Je ne relève pas les yeux pour autant. L'alcool, les stups m'aide facilement à délier ma langue. Une fois de plus je crache mon venin. Les mots sortent de ma bouche presque automatiquement. Dash ne réagit pas comme s'il savait que ce que je lui disait n'attendais pas de réponse de sa part. Je poursuis mon monologue, sans réellement prêter attention à la présence de Dash. Jusqu'au moment ou arrive la question qui me brule les lèvres.
- Tu l'as fait pour elle Dash ?
Un léger frémissement parcours le corps de Dash. Je ne peux que le remarquer,  cette réaction, me fait sortir de mes gonds. Je me lève d'un bond et réduit dangereusement la distance qui nous séparer. Je suis à proximité de son visage, je peux sentir son souffle prendre un rythme erratique. Je pourrais même entendre son coeur battre. Je n'ai pas le temps d'esquiver qu'il se jette sur moi. Ses bras devenus bien trop fort pour moi m'enserrent. Je me débats quelque secondes, et puis la pression de son corps sur le miens me fait lâcher prise. Je me fond contre lui, nos deux corps retrouvent l'espace de quelques secondes leur harmonie. L'harmonie si parfaite qui nous liés avant.
Cet instant est de courte durée quand la porte s'ouvre dans un fracas de tous les dieux.
Dash et moi, nous retournons et nous tombons nez à nez avec Sandy. Légèrement gêné, il se dandine d'un pied sur l'autre. Immédiatement la voix de Dash résonne.
-  Qu'est ce que tu veux Sandy ?
Il se racle la gorge et nous tends son téléphone. Pas besoin de traducteur pour savoir que Pine a envoyé un message.
- Harmony va pas tarder, il faut qu'on rentre.
Sans plus de cérémonie, nous faisons chacun nos affaires et remontons sur nos motos.
Je n'ai pas eu plus le temps de penser à ce qui c'était passer. Léo et Harmony sont en chemin et concrètement, Dash et moi ne sommes plus une priorité.
Le retour au club se fait en quelque minutes.
Lorsque nous franchissons les portes du StreetRide, l'ambiance est totalement différente. Nous sommes à nouveau tendu comme des cordes, tout le monde est rassemblé.
Le double S sort de son bureau, au moment où nous nous avançons vers le Pub. Speedy s'arrête quelque secondes et nous salue d'un hochement de tête.
Skull prend le relais, sa voix rauque résonne dans le couloir :
-  On passe en confinement ...
Dash, Sandy et moi haussons les épaules. Nous sommes habitué au confinement. Ce n'est pas le premier, et ça ne sera pas le dernier. La seule chose qui compte c'est que finalement nous retrouvions Hanna.
Nous avançons vers le bar, quand une cacophonie de moteur de moto se fait entendre. Pas de doute ce sont toutes des Harley. Harmony débarque.
Léo en-tête de cortège, suivi par Rage, Dead et les autres leurs bottes claque, le plancher du StreetRide, leur pas est déterminé il n'y a plus aucun doute nous sommes en guerre.
Léo s'avance pour être étreindre Pine. Les deux hommes adresse quelques mots, puis se tourne vers nous. Leur visage est fermé et marquée par la fatigue. Léo se racle la gorge et comme dans un élan, pour le soutenir, Pine pose une main sur l'épaule et prend le relais , il s'éclaircit la voix, et sa voix rauque tonne  à travers le StreetRide :
- Biker ! Vous n'êtes pas sans savoir que nous sommes en guerre contre les Ruskoffs. Ils nous ont pris l'une des nôtres. Au vu de la dangerosité de cette période, nous avons déclaré avec Léo un confinement. Pour le moment, tous le monde sera confiné au StreetRide.
Un léger grondement monte de notre assemblée. Léo les fait taire d'un regard et poursuit :
- Je sais qu'être tous ici vas être compliqué à gérer. Je vous demande donc que chacun fasse de son mieux pour que tout se passe bien. N'oubliez notre principal objectif, détruire les Ruskoffs.
L'assemblée commence à hurler, quand Rage rajoute :
- Et récupérer la notre !
Léo et Pine lève leur bière avant de réciter la devise de notre club  que nous reprenons tous ensemble :
- Même aux portes de l'enfer Les Angels feront face pour leur famille.
Chacun d'entre nous, sait que c'est probablement notre dernière soirée de tranquillité. Pour ma part, je ne peux rester au milieux de cette ambiance. Le monde c'est beaucoup trop pour moi.
Je traverse rapidement le StreetRide pour me diriger vers mon bureau. Je n'ai pas le temps d'atteindre la porte qu'une petit main m'attrape le bras, je me retourne vivement et je tombe nez à nez avec Joshua. Il sort sont téléphone magique et me le tends. Sans réserve je lit ce qu'il y a écrit.
Tonton , on va sauvé Hanna ?
Dans ma tête, un million d'hypothèse se dessinent. Que te répondre mon petit Jojo ?
Je peux difficilement mentir, Joshua lit sur les visages comme personne. Une fois de plus, je choisis de lui dire la vérité, enfin celle qui me parait la plus vraie.
Tout en signant, je lui réponds :
- Tu vois tout ces bikers, ils sont là pour elle. Alors on va faire tout ce que l'on peut !
Joshua hoche la tête et prends les escaliers qui conduisent aux chambres. Je le regarde s'éloigner avant de reprendre le chemin de mon bureau. Je franchis la porte de mon bureau et je découvre le dossier, de rage, je le jette à terre. Tout à coup, c'est comme si, il n'y avait plus rien d'autre que la colère, la haine et la rage qui m'animent. Mes nerfs me lâchent les uns aprés les autres et je commence à tout ravager dans mon bureau. Les verres s'éclatent au sol, mes papiers s'étalent et éponge mon  whisky . Je suis comme dans le noir. La totalité de mes muscles est tendus et j'ai l'impression que je n'arriverai jamais à sortir de là.
Dans ces moments là, il n'y a qu'une seule chose qui peut me calmer. J'attrape mon couteau dans mon étui. Je serre tellement fort ma lame que mes doigts blanchissent. Je tente de lutter encore un peu, mais mes dernières barrières cèdent quand le visage de Dash s'imprime dans mon esprit. Ma lame rentre doucement dans ma peau, je sens l'odeur ferreuse caractéristique du sang. Je peux sentir sa chaleur se répandre sur mon bras. Je n'ai pas le temps d'atteindre le point de non retour, qu'une main ferme se pose sur mon bras. Je lutte, mais il est plus fort.
Je relève lentement les yeux quand je tombe nez à nez avec Rage. Son regard me fait retourner à la réalité. L'horreur se mêle à l'incompréhension.
J'ai la sensation que le temps passe au ralenti, je vois Rage défaire son bandana de son poignet pour le passer autour de mon bras. D'un léger coup d'épaule, il me fait lâcher mon couteau. Son regard froid comme le nord, plonge dans le miens. Je peux aisément y lire les questions qui se profilent. Mon bureau est plongé dans un silence bien trop bruyant. Rage se met doucement à resserrer sa main autour de mon bras. Le douleur me scie les trippes, pourtant ça à le don de me faire reprendre pied avec la réalité. La voix de Rage tonne dans mon bureau :
- Est ce que tu vas me dire ce qu'il se passe ici ?