Chapitre 25

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« Quand deux âmes résonnent ... »

Dash

Je suis suspendu aux lèvres de la première dame. Je n'imaginais pas la retrouver là, mais qu'elle arrive en défendant Pine, c'est encore autre chose. Elle laisse planer le suspense quand la porte du bureau s'enfonce violemment dans notre dos. Sans surprise, nous découvrons le Près', la mine complètement déconfite. Par ailleurs, il relève les yeux et tombe  sur Léna assise à sa place. Sa tête change littéralement, au regard qu'elle lui jette, il blêmit à vue d'œil. Si nous n'en étions pas à un moment aussi tendu, j'en aurais presque ri.
Le Prés' en train de se faire rabrouer d'un simple regard...
Il tente de lui parler, mais Léna l'arrête d'un simple geste de la main. Elle a toujours eu ce panache, cette aura, cette façon si particulière de nous faire comprendre les choses, que chacun se plie. La voix de Léna vient briser le silence dans lequel nous sommes plongés depuis tout à l'heure.
- Ferme la porte, Prés'.
Sans un mot, il s'exécute alors que l'on peut apercevoir que derrière la porte, notre famille commence à se regrouper. D'un geste de l'index, elle indique au Prés' de s'asseoir, sur une des chaises qu'il y a dans son bureau. J'imagine aisément qu'elle n'a pas envie qu'il fasse une syncope en découvrant son ventre arrondi. Elle croise les mains, sur le bureau et d'un air franchement déterminé, elle attaque son discours.
Clairement, vu l'air qu'elle prend, aucun de nous ne va l'interrompre.
- Bien. Maintenant que j'ai vu les garçons. Que l'on est d'accord sur le fait qu'ils ont changé, mais qu'ils s'aiment encore et qu'ils vont devoir s'apprivoiser de nouveau avant de pouvoir se retrouver.
Math à côté de moi s'agite mal à l'aise, néanmoins, la première dame claque un coup de langue. Ce dernier s'arrête net, s'enfonçant un peu plus dans le fauteuil.
- Je disais donc... reprend Léna. Que maintenant que nos garçons sont d'accord sur ça ! Il va être grand temps qu'ils soient d'accord avec l'explication de leur Prés'.
Pine lève un doigt, et prend une inspiration, mais une fois de plus la première dame, fait claquer sa langue.
Léna impose le respect, tout comme Pine, je comprends pourquoi ensemble, ils font des étincelles.
- Non Prés', je vais le faire et pour une fois, tu vas te taire. La première chose, c'est que ce qu'il a fait, c'était pour le club. Faire disparaître un de ces membres, pour pouvoir mieux espionner l'ennemi était quelque chose qu'il fallait faire, sinon nous n'aurions jamais pu graviter aussi près de leurs milieux. La deuxième chose, c'est que Dash avait besoin de temps.
Je bloque ma respiration, l'entendre parler de moi et de ce que j'ai traversé est un retour en arrière. Les souvenirs de ces longues nuits sans dormir parce que je sentais encore ma jambe, ou encore ces moments où je brisais chaque miroir qui m'entourait, parce que je ne supportais pas mon reflet. Je ravale difficilement les émotions qui sont en train de percer ma carapace. Léna me jette un regard lourd de sens. Elle va aller au bout.
- Dash avait besoin de temps, pour aller mieux, pour guérir, physiquement et psychologiquement. Ou tout du moins essayer. Votre Prés' en lui offrant cette mission, lui a offert ce temps-là. Et, puis avec Hanna, il était entre de bonnes mains.
Je repense, effectivement, à ces longues soirées ou Hanna respectait mon silence et mes humeurs moroses pour me laisser le temps de respirer. Je repense aussi à la première fois où elle m'a permis de me ressentir homme à nouveau. Une fois de plus l'émotion me prend par surprise. J'enfonce mes doigts dans l'accoudoir du fauteuil pour tenter de me contenir et de ne pas me laisser submerger. Léna continue sur sa lancée, je crois décidément que rien ne pourra l'arrêter.
- Votre Prés' a aussi offert la possibilité à Dash de rentrer dans le club par ce biais-là. Parce qu'il savait, Math, que tu refuserais qu'il le fasse. Parce qu'il savait que tu t'y opposerais, même si cela pouvait vous mettre en difficultés. Il vous a offert le droit de vous aimer comme Biker sous le toit de notre club. Alors Math, tu as le droit d'être en colère contre lui. En revanche, tout ce qu'il a fait, c'est pour vous, et uniquement pour vous.
Math pousse un long soupir, de même que le Prés'. Pour ma part, j'ai seulement besoin de prendre l'air. J'ai besoin de sortir de ce putain de bureau et d'aller m'aérer loin, très loin.
Entendre Léna énoncer toutes ses vérités à ranimer bien trop de sentiments chez moi. J'ai l'impression que mes murailles sont tombées et que tout ce qui était contenu derrière est en train de se répandre en moi.
D'un geste brusque, je me lève, percute Math et ouvre la porte en catastrophe.
Je me retrouve nez à nez avec la moitié de la famille. Je jette un regard désespéré à Léanna et Sandy qui sans un mot m'ouvre un passage au milieu de tout ce monde.
Il ne m'en faut pas plus pour sortir vers la cour du StreetRide, enfourchait ma moto.
Je fuis à toute allure, loin de cet endroit qui abrite les meilleurs et les pires souvenirs de mon existence. J'aimerais oublier le temps d'une soirée, j'ai besoin de rentrer chez moi, juste le temps d'un moment.
Il ne me faut pas plus de 10 minutes pour retrouver ma maison. Étrangement, je sens une montée d'inspiration. Je sors mon carnet à dessin et je commence à ébaucher les traits d'un tatouage. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu le geste aussi sûr. C'est réconfortant. Quelques heures plus tard, je peaufine ce dessin au feutre. Je prends de la hauteur et je suis percuté par l'émotion que j'ai mis dedans. Fière de mon œuvre , je m'affale dans le canapé en sirotant un whisky qui m'aidera probablement à fermer les yeux quelques heures.
- Dash, s'il te plait, Dash aide-moi
J'entends la voix d'Hanna résonner au loin. Dans un long couloir, où il y a des milliers de portes, je la cherche.
- Dash, j'ai besoin d'aide
J'entends l'angoisse dans sa voix, je suis capable de la sentir, si proche et si loin. Je cris
- Hanna !!! où es-tu ?
Ces hurlements s'intensifient, je n'entends plus de mots distincts. Ce sont justes des hurlements de douleur, d'agonie. Mon cœur s'accélère et ma respiration se saccade, je me sens partir en même temps qu'elle. Je n'arrive plus à respirer. Un poids se pose sur ma poitrine et c'est comme si je me sentais immobilisé.
Je tente de reprendre ma respiration et j'ouvre brusquement les yeux.
Je m'affole le temps de me reconnecter à la réalité quand je m'aperçois qu'un popotin a élu domicile sur moi. Je ne suis pas devin, mais je reconnais aisément ce popotin, charnu qui en ferait tourner la tête à plus d'un. Étrangement pas à moi, mais c'est parce que ça doit faire trop longtemps que je le connais.
Je grogne. Dans la seconde qui suit,  j'entends un rire provenant de la cuisine suivi d'une voix que je connais trop bien aussi.
- Je t'avais dit qu'il n'apprécierait pas que tu lui montes dessus.
Je grogne une nouvelle fois et cette fois-ci la voix de Léanna se fait entendre.
- Oui, il bougeait trop et maintenant il est devenu trop fort, donc pas le choix, j'ai fait fonctionner mon cul d'enfer.
Ok, cette fois-ci, j'ai les yeux bien ouverts.
D'un geste souple, j'attrape ma plus belle par les épaules et je la plaque contre mon torse, alors que j'attaque à coups de chatouilles. Elle se tortille sur moi, et éclate de rire. Elle tente de se retourner et dans un élan nous nous retrouvons tous les deux les fesses par terre à rire comme les gamins que nous sommes.
Le temps que nous retrouvions notre calme, Clélia nous surplombe de toute sa hauteur avec trois tasses de café dans les mains.
- C'est bon les enfants, on peut prendre le café maintenant ?
Elle esquisse un petit sourire narquois alors que je me relève avec difficultés. Ma prothèse me fait un mal de chien. Je ne l'ai pas enlevé depuis quelques jours. Léanna n'en manque pas une miette.
- Alors pour info Clélia est venue pour le moral, moi, je suis venue pour ton moignon. Dit elle en tapotant sa sacoche qui git sur le canapé.
Je grogne une nouvelle fois et Clélia exploser de rire, avant de m'assener une nouvelle remarque.
- On avait déjà une collection de Mr Grognon, mais tu viens d'allonger la liste.
Sur, c'est entre faits, je me recale dans le canapé. Un peu vaincu, je laisse Léanna s'occuper de ma jambe. Elle retire ma prothèse ainsi que le manchon avant de se plonger sur mon moignon. Elle grommelle quelques seconds et finit par relever la tête vers moi.
- Bon, tu as de la chance, c'est tout simplement rouge. Mais, Dash, il va falloir que tu te serves plus de ton fauteuil pour éviter les points d'appuis.
Elle sort une crème de sa sacoche et commence à s'approcher de mon moignon. Je frissonne et me tends instantanément quand je la vois s'approcher de moi. Elle me jette un regard entendu.
- Dash, tu veux le faire, je ne suis pas obligée d'y toucher.
Je jette un regard sur ma jambe absente, je ravale mes émotions beaucoup trop vives à mon goût.
- Non, non vas-y c'est juste que jusque-là, c'était Hanna qui le faisait.
Clélia et Léa se tendent, et elle s'adresse un regard entendu. Bien évidemment, évoquer ce prénom, nous rappelle qu'elle n'est toujours pas rentrée. Néanmoins, je crois qu'il faut que l'on continue d'avancer sans elle, mais surtout que l'on n'oublie pas de la chercher.
En un clin d'œil, la petite est devenue essentielle à chacun d'entre nous. J'ignore comment, néanmoins elle a gagné sa place.
Lea d'un geste tendre applique la crème sur mon moignon et la fait délicatement pénétrer. Quand elle a fini, elle repositionne délicatement mon manchon, un peu comme si elle avait peur qu'il se brise. Elle finit par reclipser ma prothèse. Lorsque tout cela est fait, c'est un peu comme si nous nous mettions à respirer. Clélia nous tend nos tasses de café et nous passons un moment à déblatérer sur nos vies, sur la vie du club et à refaire le monde comme avant.
Nos trois téléphones se mettent à sonner simultanément, pas besoin de regarder pour savoir qu'il est grand temps que nous nous mettions en route vers le club.
Nous sortons d'un même pas de la maison, Léanna et Clélia sont venues en pickup. Avant qu'elles ne montent toutes les deux dans le pickup, je les arrête.
J'ai un dernier arrêt à faire avant de rentrer.
- Les filles !
Elles se retournent d'un même bloc avec un sourire presque trop angélique.
- Je fais un dernier arrêt avant de rentrer.
Clélia fronce les sourcils, pas besoin de mot, je réponds à sa question silencieuse.
- Je m'arrête au salon de tatouage , il serait grand temps...
Elles hochent toutes les deux la tête, montent dans le pickup sans en demander plus.
Quelques minutes, plus tard, j'arrive devant le salon de tatouage. La devanture a été parfaitement entretenue, je me doute que Pine a du faire ce qu'il fallait. Je prends la clé, l'insert dans la serrure et je découvre derrière la porte mon salon parfaitement ranger. Seul trône le courrier sur le comptoir. Je prends le temps de me réapproprier les lieux. Rien à changer tout est resté comme je l'avais laissé. Lorsque j'ai fini le tour, je me retrouve au niveau du comptoir. Seul, les courriers qui mettaient personnellement adressé sont là. Je découvre en ouvrant les enveloppes des demandes pour des tatouages, pour la plupart. Des pubs pour d'autres. Quand j'arrive à la fin de la pile, je tombe sur une enveloppe matelassée, je l'ouvre et à l'intérieur, elle renferme une clé usb.
Très intrigué par son contenu, je l'insère dans mon ordi et lance l'unique fichier qu'il contient. Lorsque je vois les images qui défilent sous mes yeux, l'incendie que j'avais peiné tant à éteindre, se rallume. Une rage sourde m'anime et je ne contrôle plus rien. Tout ce qui passe sous mes doigts est détruit. Je suis incapable de me contrôler. Mon corps bout littéralement, la totalité de mes muscles ne me répond plus. Au bout d'un certain temps, je m'effondre au milieu du salon, je m'effondre au milieu des ruines de mon salon.

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Voici le chapitre pour ce soir ...
Qu'est ce que Dash a vu ?
A vos commentaires ...
A vos hypothèses...
Plein de bisous...
Bon Weekend...
Elliot.
🖤

TOME 3 // Angels Of Hell : MonsterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant