« Mon Club, Mes couleurs, Ma famille ... »
DASH
C'est en apprenant ce genre de nouvelles que l'on se rappelle difficilement dans quel monde nous évoluons. Notre monde malgré tous le positif que l'on peut en tirer, ce n'est pas un monde de bisounours. Ce n'est pas une utopie, ce n'est pas un monde parfait. On est hors cadre, hors limite, hors la loi. Nous le savons, nos femmes le savent et nos enfants l'apprennent bien trop tôt. Nous sommes des cibles.
Chacun, dans la pièce dans laquelle je me trouve, le sait. Installé au bar, je regarde la vie se poursuivre, alors que je sais que d'ici à quelques heures, notre vie va changer du tout au tout. Dans le fond du bar, les filles sont installées et discutent entre elle. Aux milieux de tous nos cuirs et nos bottes, les gamins jouent. Preuve une fois de plus de leur innocence.
Et puis, il y a mes frères, certains sont perdus au fond de leur verre de sky' en attendant que le temps passe et que les décisions tombent, et puis il y a les autres qui profitent simplement du fait que nous sommes ensemble. Il profite des quelques secondes de bonheur, ou d'apaisement, parce que chacun d'entre nous, ici, nous savons que cela va s'arrêter.
Il m'est difficile de ne pas penser à Ugg et Crash, nos deux frères, qui ont péri.
C'est douloureux de se dire qu'ils n'ont même pas eu une chance. Ils nous ont pris en traite. Rien qu'à cette pensée mes points se serrent. Une main que je connais trop bien vient se poser sur la mienne. Je relève les yeux et tombe nez à nez avec le Démon. Ces yeux sont baignés d'une tendresse et d'une certaine tristesse. Je la connais par cœur, le démon à un instinct certain. Elle sait ce qu'il se passe. Elle n'a pas besoin de sous-titre. J'ouvre mes bras et délicatement, elle vient se glisser dedans. Je la sers contre moi quand sa petite voix résonne.
- On est dans la merde à quel point Dash ?
Je hausse les épaules, elle sait très bien qu'aucun des gars ne lui répondra. Ce qui nous attend n'est pas une promenade de santé, nous le savons et les régulières le savent.
Il suffit de regarder nos Prés' pour savoir comment cela va se passer. Pine a perdu son éclat d'humanité, il ne reste que son regard vide de toutes émotions. Léo contrairement à lui, il a ce, je ne sais quoi qui fait que les flammes de l'enfer dansent dans ses yeux. Les Russkoffs vont périr. C'est la seule chose qui doit se produire et c'est la seule chose qui va se produire. Je tiens toujours le démon contre moi quand je l'entends couiner.
J'ai peut-être un peu serré fort.
Je la libère délicatement. Elle me décoche un bisou sur la joue et fonce s'occuper des petits qui sont en train de se chipoter. Je l'observe du coin de l'oeil. Le démon aura déjouer tous les pronostics. Elle est devenue, une mère, une femme, une régulière parfaite. Finalement, c'est peut-être ça d'avoir trouvé sa place. Que ce soit Léa, Clélia ou moi, on été taillé pour ce monde là. C'est au sein de cette famille complètement dysfonctionnelle que nous avons trouver notre place.
Je suis sortie de mes pensées par un cris strident. J'ai à peine le temps de me retourner que je vois Léna s'effondrer au sol. Elle se tient le ventre. Immédiatement les idées se percutent dans ma tête. Je panique, voir ma première dame à terre, est un déchirement pour moi. Léa, Sandy et Doc sont déjà auprès d'elle. Les mecs se sont écartés rapidement. Le Prés' est auprès d'elle. Ils se tiennent la main comme si leur vie en dépendait, c'est une image qui est belle à voir. C'est dans ces moments là, que l'on se rend compte que notre humanité n'est pas si loin. Elle se cache derrière un masque que l'on porte bien trop souvent.
Léa me sort de ma torpeur en hurlant des ordres. J'ai a peine le temps de me retourner que des ambulanciers débarques aux milieux du StreetRide. Le premier se précipite auprès de Léna, le deuxième ravale sa salive dix fois avant de s'approcher.
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TOME 3 // Angels Of Hell : Monster
RomanceSur un fil, ils ont plongé pour se protéger, pour se protéger de leur perte. Ils ont laissé le monstre en eux sortir. Je n'ai jamais accepté ce que j'étais, à travers tous les mondes que j'ai visités, je n'ai jamais eu le droit d'assumer qui j'éta...