Chapitre 8

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« La noirceur de mon âme n'a d'égal que le noir de mon encre... »

 Math

Je ne suis clairement pas allé bien loin, le bar dans les quartiers nord de Rockland, m'a accueilli toute la semaine, sans mon cuir, je ne suis finalement qu'un homme. Je n'arrive pas à décolérer de ce qui s'est passé. Je n'arrive pas à croire que Pine nous ai fait cela, à nous, sa famille. Il savait que cela me détruirait, mais ils l'ont fait quand même, parce que l'autre n'est pas mieux.

Putain rien que de penser à lu, rien que d'entrapercevoir son visage, cela me fout en l'air et je bous de nouveau d'une rage intense.

J'attrape une nouvelle fois le verre de sky que me tend le barman. J'ignore quelle heure il est et en même temps, je m'en fous. Je porte mes lèvres au bord du verre et je me délecte une fois de plus de la sensation que me procure le doux liquide ambré. Je n'ai pas le temps de finir qu'un mouvement dans mon dos me fait poser mon verre. Je me retourne et je tombe nez à nez avec Clay et la petite prospect.

Je lève les yeux au ciel.

*Putain décidément personne ne veut me laisser tranquille.*

Je me retourne préférant les ignorés et ignorés le discours qu'ils vont me tenir. D'une traite, j'avale le reste du liquide ambré et en redemande un au barman. Il acquiesce à ma demande.

Dans mon dos, j'entends la voix de Clay résonné :

- Sergent

J'ai horreur que l'on m'appelle comme cela. Je suis peut-être le sergent d'armes du club, mais je n'ai aucunement une fonction hiérarchique. En plus, c'était le grade que j'avais à l'armée, rien de mieux pou raviver les vieux souvenirs. Rien qu'à cette idée, une bouffée de colère m'envahit, presque instinctivement, je plante mes doigts dans ma plaie pour calmer ma colère. Je grimace quelques secondes, mais la douleur me permet une nouvelle fois de me contrôler et de ne pas exploser. J'ai à peine le temps de prendre un ou deux respirations qu'un contact quelque peu familier me fait revenir sur terre. Deux petites mains se posent sur mes grandes paluches. Le contraste entre l'innocence et la douleur se lit dans nos mains. Les miennes sont crades abimées par les années, toutes mes phalanges sont abimées. À côté de cela, ces petites mains sont pures, pas une marque, pas une cicatrice, enfin presque des mains de chirurgienne. Je fais le trajet jusqu'à tomber dans le regard de la personne à qui appartient ces mains. Sans me manquer, je tombe dans le regard presque déstabilisant d'Hanna. Elle a ce je ne sais quoi que je n'arrive pas à lire et qui la rend si spéciale. Je pose mes yeux sur ses lèvres. Elles bougent, c'est certains, mais je ne sais pas si c'est l'alcool ou la douleur, je suis incapable d'entendre ce qu'elle me dit. Je dois me concentrer de toutes mes forces pour arriver à saisir les mots qui se dessinent sur ces lèvres.

Au bout de quelques minutes, j'arrive enfin à raccrocher les wagons :

- .... Math arrête ça, lâche ton bras s'il te plait.

Sa voix est d'une douceur extrême, le son est presque cristallin. Cela en est déroutant. Le contact de sa peau contre celle de mes mains agit comme un pansement. Doucement, elle me fait desserrer mes doigts. La douleur est encore vive et la chaleur qui dégouline sur mon bras, ne me font plus douter quant au fait que j'ai rouvert ma plaie.

- ... Math, on va te ramener avec Clay... Ok ?

Elle plonge de nouveau son regard dans le mien. Il est tellement déroutant, son regard. Il n'y a ni jugement, ni colère, ni reproche. Elle a une étincelle, qui lui est si particulière. Dans l'état actuel des choses, je serai bien incapable de la décrire. Une pression se fait sentir sur mon épaule, je sais que c'est Clay. Il m'aide à me relever et me dirige vers la sortie. Hanna me soutient pour me conduire, jusqu'à la sortie. Je tente de me diriger vers ma moto, mais doucement, elle me tire vers le Pick-up du Club.

TOME 3 // Angels Of Hell : MonsterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant