"Quand tout part en vrille .."
Math
Ça y est, nous avons ramené les Russkoffs. Dead et moi avons établi un plan quant à notre conduite à tenir. Leur descente en enfer sera longue et douloureuse.
Elle a commencé tout à l'heure lorsque nous les avons ramenés. Nous les avons fait entrer en période de privation sensorielle. Seuls des hurlements viendront couper le silence.
Nous sommes installés au bar avec Dash, Rage, Skull et Speedy. Nous attendons le retour de la seconde équipe. Pour eux, les choses étaient plus faciles, il s'agissait de faire péter le Calypso. Nous savons que ça a été fait puisque Léo a communiqué sur notre messagerie sécurisée.
D'ici à une heure, ils vont franchir ses portes et quelque part, nous aurons gagné notre victoire sur les Russkoffs.
Les minutes passent, je vois Léo et Pine se féliciter au bout du comptoir. L'espace de quelques secondes, je pose le regard sur mon homme, installé aux milieux de nos neveux. Il rayonne d'un nouvel éclat. Je savais que le fait de mettre fin à cette guerre avec les Russkoffs, nous apporterais un nouveau souffle. Pourtant, je peux encore apercevoir cette étincelle si caractéristique, celle qui me fait dire que Stranger est là. Il est là, cacher derrière le masque de Dash. Prêt à faire feu dès que l'occasion se présentera.
Je sais éperdument que dès que Dead et moi, on le laissera approcher des Russkoffs, Stranger reprendra sa place et son masque tombera. Je sais éperdument que l'espace de quelques heures, de quelques jours, je reperdrais l'homme de ma vie. Je sais éperdument qu'il va vriller, que l'espace de quelques jours, il va retourner dans ses vieux travers et qu'il va se laisser envahir par ses pires démons.
Néanmoins, je sais aussi que je serai là, je serai là, pour le rattraper lorsque la chute arrivera, parce que c'est terminé de le laisser tomber. C'est surtout terminé de tenter de le protéger. J'ai compris que parfois, on protège les gens malgré eux et que ce n'est pas forcément la meilleure solution.
Dash relève la tête vers moi, et m'adresse un petit sourire. Auquel, je réponds sans peine. Là, ici, l'espace de ces quelques heures, j'ai envie que ma vie, que notre vie à tous reprennent un cours normal. C'est accompagné par cette pensée que j'entends la porte du StreetRide derrière moi, s'ouvrir derrière moi. Je me retourne, pensant découvrir les mecs, mais c'est Léa qui passe la porte.
Je l'observe traverser le StreetRide d'un pas décidé. Sans même jeter un coup d'œil aux enfants, elle s'approche de Pine et Léo. Elle se cale entre les deux et commence à parler à leur oreille.
De ce que je peux lire sur ses lèvres, elle parle de la petite et de Léna. Au vu de l'expression qui se dessine sur son visage, les nouvelles sont mitigées. Je n'ai pas le temps de détourner le regard qu'elle plante son regard dans le mien. Léa m'adresse un petit sourire forcé dont elle a le secret. Vous savez, c'est le genre de sourire qui vous dit Ne t'inquiète pas, je gère. alors que je sais qu'au fond d'elle-même tout est en train de partir en vrille. Dans cette histoire, nous y aurons laissé des plumes, tous autant que nous sommes. Chacun avec nos histoires et la façon de les gérer, pour beaucoup d'entre nous, nos histoires sont les démons que nous portons sous notre cuir. Parfois, il suffit d'une simple fissure pour que nos démons se réveillent. Et, avec les Russkoffs, c'est ce qu'il s'est produit. C'était d'abord le démon, Health, et puis Dash, moi et la petite. Mais, finalement, la famille que nous formons, le lien indescriptible qui nous unit fait que nous allons tous en faire les frais.
Léa finit sa conversation en décochant un bisou sur la joue de Pine et de Léo, avant d'aller sauter dans les bras de son meilleur ami. Une fois de plus Dash refait surface. L'espace d'un instant, je vois l'amour inconditionnel qui les unit.
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TOME 3 // Angels Of Hell : Monster
RomanceSur un fil, ils ont plongé pour se protéger, pour se protéger de leur perte. Ils ont laissé le monstre en eux sortir. Je n'ai jamais accepté ce que j'étais, à travers tous les mondes que j'ai visités, je n'ai jamais eu le droit d'assumer qui j'éta...