TOME 3 // Angels Of Hell : Monster

Chapitre 5

« Sauter, la seule solution... »

 Dash

Hanna était tellement défaite après la réaction de Math, que le Prés' l'a envoyé se coucher. Cela lui a couté, mais elle a accepté de lâcher prise, et elle a fini par aller se coucher. Nous aurons une discussion sur ce qu'il s'est passé, mais cela devra attendre.

Le Prés' à quitter la maison tard dans la nuit, nous avons essayé de travailler à la meilleure façon d'arracher le pansement et de transmettre l'info de mon retour en douceur.

Nous avons tourné et viré autour d'une solution qui, finalement, ne serait pas la solution miracle, mais la moins pire.

Je sais éperdument que personne ne me pardonnera, la décision que j'ai prise. Chacun voit par le trou de sa serrure.

Par ailleurs, nous avons convenu que le Prés' va organiser une messe extraordinaire, nous allons tenter de faire passer la nouvelle auprès des gars avec le plan que nous avons mis en place pour renverser les Russkoffs. Pour les filles, j'ai choisi d'assumer seul ma décision. Après tout, elles n'ont rien demandé. Elles vont m'en vouloir, voir même me détester. Néanmoins, je suis prêt à avoir le rôle du méchant.

Au fur et à mesure que nous déroulions la conversation avec Clay et le Prés', je n'avais en tête que Math. Mon homme. Celui qui faisait battre mon cœur. Je suis un monstre, je le sais, je l'assume. J'ai fait un choix, pour nous, pour lui, pour moi. C'est très égoïste. En revanche, notre famille était la priorité. Je sais parfaitement que ce n'est pas une excuse. Je n'ai pas d'excuse. Il fallait que je me sauve, il fallait que je me forge pour pouvoir assumer, le monstre que je suis devenu. Pour assumer, l'autre que je suis devenu. Au fond de moi, je suis toujours moi, pour rien au monde, je renierai ce qui m'a forgé. Néanmoins, ma jambe en moins, la colère qui me consume de l'intérieur et l'esprit de vengeance, qui ne me quitte pas, son devenu mes remparts contre tout autre sentiments qui pourrait m'animer.

Il y a quelque chose de très égoïste dans les décisions que nous prenons. Pourtant, chaque fois que nous prenons une décision, chaque fois que nous actions quelque chose, pour se sauver nous, pour se sauver soi-même, nous impactons les autres. Nous les percutons parfois tellement fort que la culpabilité de les laisser à terre peut nous submerger. Cette culpabilité, je la ressens chaque fois que j'imagine le retour de Math. Chaque fois que j'imagine, la douleur et la peine que je lui ai causée. J'ai oublié pendant mes trois mois d'absence, d'oublier cette sensation, ce sentiment désagréable qui vous sert le cœur et vous consomme à petit feu. Néanmoins, chaque fois que ma route croiser celle de Math, et que je le voyais raflé un Russkoffs, cela venait appuyer sur tous les boutons de mon humanité. Une fois de plus, la douleur me déchirer les tripes, mais il était hors de question que je devis de ma trajectoire. Les Russkoffs sont ma priorité, tant que je ne les aurais, tant que nous ne les aurons pas détruits, je continuerai de me battre.

Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, à l'heure actuel, j'ai encore le cul dans mon engin de malheur, en train de regarder la noirceur du café couler dans la tasse de café immaculée. Finalement, c'est une douce métaphore de ce que nous sommes devenus. La dernière goutte de mon café plonge dans la tasse, elle dépose sa marque sur la mousse du café. Instantanément, c'est comme si les souvenirs revenaient.

Cette maison aura abrité bien plus de bons moments que de mauvais moment. Les souvenirs du retour de Petit Cœur, les premiers moments entre elle et Sandy, nos premiers moments à nous. De temps en temps, je me demande comment nous avons pu en arriver là. J'oublie vite quand je repense au visage rayonnant de mon Petit Cœur quand elle a eu Elliot, ou encore à la bouille d'Ange de Joshua quand je lui ai dit qu'il avait le droit d'appeler Health, Papa.