L'Oméga Divergent ~ HyunChan

Septième Nuit : Mon Ange

Voilà maintenant vingt-et-un jour que Chan apprenait à devenir un vrai Alpha, sous la tutelle d'Hanyul, le père d'Hyunjin. Alpha de renommé et très connu dans la Grande Meute comme étant le chef de la plus grande meute qui la constituait. La formation était rude, où il enchaînait entraînement physique et mentale, à toujours plus repousser ses limites et ses défenses pour un jour, être impénétrable.

« Tu n'as plus que quelques jours pour réussir notre tour. Concentre-toi un peu. »

Hanyul était dur. A vrai dire, cette formation leur prenait quatre-vingts pour-cent de leur temps, et les vingt restant ne servait qu'à les maintenir en vie. C'est à dire dormir et manger. La meute de Chan ne le voyait plus, et lisait la fatigue sur les poches violacées sous les yeux du brun. Han en était particulièrement touché, parce qu'il savait, que ce que qu'endurait l'Alpha, n'était pas en majeur partie pour lui et Hyunjin, mais aussi pour eux, pour être légitime parmi leur meute et enfin pouvoir les protéger.

L'australien passait ses deux derniers jours à maîtriser une technique de son don qui était particulièrement compliquée, mais dont le père de l'Oméga mettait un point d'honneur à ce qu'il y arrive avant le jour du châtiment. Pourquoi, il ne le savait pas, mais il sentait que ce n'était pas anodin, et qu'il avait à y gagner de le faire à temps. Il ressentait même l'urgence dans la manière désintéressé de son Maître de la lui apprendre. Chan y arrivait difficilement à assimiler cette partie de son don découverte trop récemment.

« Il faut que tu te projette en moi avant de puiser. Comme dans une pièce. Imagine mon esprit comme une salle, et que pour en sortir des choses, il faut d'abord que tu y entres. Tu as déjà réussi ça. »

Le brun entendait bien les conseils d'Hanyul, mais c'était beaucoup moins évident de le mettre en place.

« Mais pourquoi je n'y arrive que quand je vous touche ! »

« Parce que tu es déjà dans la pièce ! »

Lumière. Sa propre cage s'illuminait. Qu'il était bête. Il n'avait qu'à s'imaginer le toucher, une fois dans la pièce, tout serait plus simple !

« Aish ... Je n'y arrive pas ... » Avoua-t-il après un énième échec.

Il était déjà vingt-et-une heure trente. Il n'était pas encore rentré chez lui, et le lendemain, qui était un dimanche, il devait être à six heure devant le temple de son Maître pour prier ses Dieux. Il n'allait pas beaucoup dormir, pour ne pas changer, aux vues des cernes qu'il portait peu fièrement.

« Dors ici. » Lui fit le père de l'Oméga, alors que le plus jeune ramassait difficile ses affaires au sol.

« Mais ... Je ... »

« La chambre d'Hyunjin est vide, tu n'as qu'à y dormir. Nous mangerons les restes du repas, je pense que ma meute a déjà terminé de manger depuis longtemps. »

Les deux Alphas avaient appris à s'apprivoiser. L'un voyait l'autre de plus en plus comme un beau-père, et l'autre comprenait de jour en jour pourquoi son fils l'avait choisi lui. Même si leur relation restait Maître/Disciple, ils partageaient un sentiment en commun, envers un même être spécial.

Chan ne se fit donc pas plus prier, puis prit la suite du plus vieux. Ils affrontèrent la fraîcheur de la nuit, puis, avant de franchir le pas de la porte, Hanyul se retourna vers son apprenti.

« Tu ne peux pas te déroger à notre règlement intérieur. J'ai interdit à notre famille d'utiliser son téléphone à partir de vingt-et-une heure. Envoie un message à ton Alpha, puis dépose le dans la boîte à l'entrée du salon. »

Chan fit la moue mais ne s'interposa pas pour autant. Chaque famille a ses propres règles. Alors après un rapide SMS à Changbin, il s'exécuta sous les ordres du père d'Hyunjin. C'était une fois à l'intérieur, chaussons d'invités au pied, qu'il se familiarisa avec l'intérieur de cette maison qui a vu l'Oméga grandir en ses lieux. Il devinait parfaitement un petit Hyunjin courir partout dans le salon avec son visage solaire et son allure volatile. Il imaginait ce petit enfant aux longs cheveux se dresser fièrement sur la chaise de la table à manger, où ses pieds devaient pendouiller dans le vide de part sa petite taille, quémander une autre portion de riz. Tout était bon à composer ce garçon mystérieux qui a dû tout de même avoir une enfance heureuse.