CHAPITRE 9

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MILO

J'entends mon réveil qui sonne et Cléa qui grogne. Elle n'est pas du matin. Je sens quelque chose de moelleux entre mes bras. J'ai dormi avec Monsieur Nounours toute la nuit, dégueu.

Je jette alors le doudou dans la gueule de ma soeur qui grogne de plus belle.

« MIMI ! Encore cinq minutes...

Cette dernière se retourne en veillant à plaquer sa peluche contre elle, qui soit-dit-en-passant n'a jamais été lavée.

Je lui soulève alors la couette et elle se met à hurler.

Ça y est, j'ai attiré les foudres de ma petite soeur.

Tu m'énerve ! Parfois j'aimerai que tu sois pas mon frère !

J'arque un sourcil.

Et toi j'aimerai que tu sois pas ma soeur mais je dois faire avec.

Je me jette alors sur cette dernière qui se met à hurler sous mes chatouilles.

Une fois l'envie meurtrière de ma soeur finit, elle fonce dans sa chambre pour se changer et les souvenirs de la veille me reviennent en tête et j'ai à nouveau envie de creuser ma tombe.

Léo et moi on s'est embrassés.

Oh putain.

J'enfile un jogging, un tee shirt et un sweat.

Arrivé devant la porte, j'inspire profondément et décide de descendre le coeur battant. Je donnerai tout pour enterrer cette soirée.

— Salut.

Mon corps se crispe.

Mes jambes m'ont emmené dans la cuisine sans même que je m'en aperçoive. Le châtain est là, à table, il déjeune.

Salut. Dis-je en fuyant le plus possible son regard.

Cléa a réussi à s'endormir ? Me demande t'il en buvant son jus d'orange.

Ouais. Réponds-je en m'asseyant pour remplir mon bol de céréales.

Elle dort chez une copine ce soir non ?

Ouais.

Je suis pas disposé à parler, je me contente de déjeuner en priant pour que cette journée se finisse.

Cette journée, ainsi que les suivantes.

Je suis là ! S'écrit Cléa en arrivant en trombe dans la cuisine.

°°°

« Jeudi 23 février.

Aujourd'hui était la journée la plus bizarre que j'ai pu passer dernièrement.  Le médecin m'a dit de t'écrire tous les jours, un peu comme à un journal intime. De toute façon, tu ne me liras probablement pas, alors autant que ça me serve de journal intime. J'ai l'impression d'être un ado de douze ans et non un mec de dix-sept ans. J'essaie de me convaincre en disant que c'est pour la thérapie. Hier, Léo et moi nous nous sommes embrassés. Ni lui ni moi ne s'y attendions je crois. Je serais incapable de dire comment c'était mais bref, Cléa est entrée il est parti et là aujourd'hui il a fait comme si de rien était. Il m'a parlé normalement il s'est comporté normalement et au fond, ça m'arrange. Ça m'arrange tellement, moins on en parlera et plus vite ce sera oublié. Et c'est mieux comme ça. C'est mon ami. Et les amis s'embrassent pas. Et ça me va. On va enterrer ce qu'il s'est passé et tout redeviendra comme avant. J'ai eu ton médecin au téléphone aussi, il m'a dit que tes résultats étaient très encourageants et que tu pourras bientôt rentrer à la maison. Avec Léo on a prévu de passer à la maison pour tout nettoyer. Cléa va bien, elle est partie dormir chez une copine à elle, Margot, sa mère lui a préparé des crêpes.

LIGHT IN SHADOWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant