LIGHT IN SHADOW

CHAPITRE 28

MILO

Le silence est super pesant, presque angoissant.

Depuis la bombe que m'a lâché Léo ce matin, je suis incapable de lui parler, incapable de le regarder dans les yeux.

J'ai pas assuré hier, vraiment pas. J'ai paniqué, j'ai tellement paniqué quand je lui ai dit avoir été prêt.

J'ai cette constante impression de ne pas être assez bien pour lui, de ne pas pouvoir lui apporter ce dont il a besoin. Mais c'est plus fort que moi dès qu'il est là. Quand il m'a dit ne plus être avec ce connard de Joe, j'ai saisi ma chance, sans même me demander si j'en valais vraiment la peine.

Est ce que je mérite d'être aimé ?

Est ce que je mérite d'aimer quelqu'un ? Les seules personnes que j'aime sur cette terre, c'est ma soeur, Emmy, et... Ma mère. L'une d'un amour inconditionnel, parce que c'est ma soeur, Emmy est mon amie et l'autre d'un amour toxique et à sens unique. Comment est ce que je peux aimer quelqu'un d'un amour simple et sincère ?

Je sais même pas comment on fait.

Je t'aime Léo, j'en suis certain, mais je sais pas comment faire, je veux que tu me guides...

— Et hum...

Il essaie d'engager la conversation, aller Milo, te défile pas encore une fois.

— Concernant hier soir !

Je le coupe dans sa phrase, c'est maintenant ou jamais.

Il a l'air surpris, ça y est j'ai toute son attention.

— Oui ?

Je m'arrête et me tourne vers lui, ce dernier plante ses yeux dans les miens, mais je baisse le regard. Mon coeur bat si fort qu'il m'empêche de respirer correctement.

Lâche.

— C'était pas... C'était pas une erreur pour moi.

Le silence.

Je relève mon regard, il cligne plusieurs fois des yeux pour probablement assimiler ce que je viens de dire.

— C'est juste que... Je sais pas trop comment on fait, tu sais... Pour être un arc-en-ciel. Parce que j'ai toujours préféré les tempêtes.

Là tu racontes de la merde, arrête toi là c'est mieux.

Ta gueule.

— Alors, j'aimerai que tu me montre comment on fait... Parce que... Jamais personne ne m'a aidé autant que toi... Et jamais personne n'a été là pour moi...

Il ne répond pas, il a la bouche entrouverte, comme s'il voulait hurler ses mots, mais qu'aucun son n'en sortait.

— Je sais que j'ai déconné, beaucoup de fois même, que j'ai pu dire des choses blessantes, et qu'aucune excuse n'effacera tout ce que j'ai pu dire ou faire...

Je sens son corps se rapprocher du mien, mais il reste à une distance raisonnable.

— Tu sais, certaines étoiles brillent plus que d'autre...

Je vois le coin de ses lèvres s'incurver en un sourire, mon coeur s'affole.

— J'aimerai que tu deviennes mon étoile filante, Léo... Mais... J'ai besoin de ton aide pour ça...

— LÉO !! EST CE QUE TU PEUX MONTER AVEC MOI DANS LA COCCINELLE ?

Cléa surgit de nulle part et tire le châtain avant même qu'il ait eu le temps de me répondre. Je reste planté là, pendant que les autres s'éloignent vers la file d'attente.