CHAPITRE 33

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MILO

La lumière du jour me parvient jusqu'à ma rétine encore fermée et j'ouvre difficilement les yeux.

On n'a même pas prit la peine de fermer les volets hier soir.

Je crois que je n'ai jamais autant couché avec quelqu'un qu'hier soir.

Et je n'ai jamais autant aimé quelque chose que ça.

J'entends les draps se froisser, Léo s'est tourné, il dort comme un nouveau né. Je suis bien, apaisé.

Il m'apaise.

Jamais je ne l'aurait cru capable de ça.

Certainement pas à notre première rencontre.

« Putain mais regarde ou tu vas tocard. »

« Typiquement le genre de mec qui pourrait me faire changer de bord, je le déteste déjà. »

L'univers tu te fous vraiment de ma gueule.

Mais je te remercie.

Léo m'a apporté ce dont nous avions le plus besoin niveau matériel certes, mais il a aussi offert une nouvelle vie pour Cléa.

Et pour moi.

Un nouveau départ.

Une seconde chance.

Et de l'espoir.

L'espoir d'avoir un jour une fin heureuse, l'espoir d'avoir une belle vie.

Et je ne l'en remercierai jamais assez.

Un pincement au coeur me parvient quand je pense à ce que moi je lui ai apporté.

Des galères...

Je laisse mes doigts effleurer sa peau chaude, mon autre bras tenant ma tête.

Il avait une vie avant moi, une vrai, des amis, un putain d'avenir, et aucuns soucis.

Avec moi, en l'espace de neuf mois, il s'est retrouvé avec une enfant de sept ans qui a un lourd passif a gérer, il a tué quelqu'un, il nous a aidé pendant la désintox de ma mère, je l'ai rejeté, je suis parti en taule, il s'est retrouvé avec ma soeur sur les bras, il a perdu son meilleur ami d'enfance parce qu'il pensait pouvoir m'oublier, il est entré dans une maison en flamme et l'autre jour il s'est retrouvé avec une arme braquée sur lui...

« On a tous des moments d'absence, des moments de doutes, de peur, de joie, les étapes de la vie ce sont des chapitres d'un livre dont on ne connaît pas la fin. »

Il est devenu mon repère, mais moi ? Je suis quoi pour lui à part un désastre ambulant ?

Je me tourne et regarde le plafond, pensif.

« Il mérite mon amour. »

« Je mérite quelqu'un comme lui. »

Pourquoi ces phrases résonnent dans ma tête, si vraies, mais si fausses à la fois ?

Il mérite une personne comme Maëlle, beaucoup trop joyeuse pour moi, une personne qui lui fasse du bien, autant que moi je lui fait du mal.

Une personne qui l'aime autant que moi je l'aime, mais qui sera capable de le pousser vers le haut, sans l'attirer dans les profondeurs comme je le fais.

Une personne qui...

« Toi tu es en train de te prendre la tête.

La voix encore endormie du châtain parvient à mes oreilles, il est face à moi, la tête posée sur son bras.

LIGHT IN SHADOWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant