CHAPITRE 7

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MILO

« Ma vie avant était plutôt pas mal, ouais, en fait j'avais une vie plutôt normale. Mon père travaillait en tant qu'ouvrier sur des chantiers et ma mère travaillait comme caissière au supermarché. On avait pas énormément d'argent, mais ça suffisait. Mon père a commencé à avoir des problèmes d'alcool, il n'a jamais été violent, non, il râlait souvent à cause de son boulot, mais sans plus. J'ai découvert que ma mère trompait mon père depuis quelques temps, je surprenais souvent ce mec dans le salon ou dans la cuisine mais elle m'avait fait promettre de ne pas en parler à mon père. Un jour il a eu des soupçons et ma mère ne l'a plus revu. Un soir quand j'avais neuf ans, mon père est rentré furax de sa journée de travail. Il venait de se faire licencier pour état d'ivresse. Il était complètement bourré et ma mère lui a fait une remarque. Ils se sont engueulés et mon père à frappé ma mère. Elle lui a dit que c'était la dernière fois qu'il l'a toucherait et elle est sortit. Ce soir là elle est repartie voir ce mec, ou un autre, pendant trois jours je suis resté seul avec Hervé, attendant le retour de ma mère, ça lui avait suffit pour se mettre minable et il avait emprunté de la drogue à un de ses potes. Pendant trois jours je n'ai pas mangé, pendant trois jours je n'ai pas été à l'école, pendant trois jours il m'a traité comme un moins que rien, pendant trois jours je n'étais qu'un meuble. Elle a finit par rentrer, belle erreur. En rentrant mon père l'a rouée de coups, il disait que c'était qu'une traînée, qu'une grosse pute, il avait compris que ma mère avait passé trois jours chez un mec. D'ailleurs, elle a toujours pensé que c'était moi qui avait craché le morceau. Deux mois plus tard ma mère à fait un test de grossesse. Je me souviens, c'était le jour de mon anniversaire et personne ne me l'a souhaité. Mon père l'a tabassé et lui a ordonné de faire un test de paternité. Quand il s'est avéré incompatible, mon père à prit des seringues qu'il a injecté dans les veines de ma mère dans l'espoir de tuer le bébé. Il lui a forcé à prendre toutes sorte de drogue et d'alcool, ce soir là ma mère à frôlé l'overdose, elle hurlait, elle pleurait et lui suppliait d'arrêter. C'est un miracle que Cléa ait survécu à ça... Pendant toute sa grossesse il lui a fait vivre un cauchemars éveillé. Je l'ai supplié tant de fois pour qu'on s'en aille, mais depuis ce jour ma mère me déteste, pour elle, je suis la cause de son malheur, pour elle tout est de ma faute. Je n'ai jamais cherché à me défendre, pendant un temps, j'ai vraiment pensé que c'était de ma faute. Et quand Cléa est née, ce mec passait toujours ses nerfs sur elle, ma mère en avait rien à faire elle pouvait la laisser au lit dans sa couche sale toute la journée si il fallait. C'était à moi de la changer, à moi de la nourrir, je me levais la nuit pour la prendre avec moi. Mes parents passaient leurs journées à se défoncer le museau. Certains jours on avaient qu'un repas, d'autre des restes, et parfois rien du tout. Quand Cléa à eu cinq ans, je suis sortie lui acheter un petit cadeau avec les sous que j'avais gagné en tondant les pelouses ou en faisant les courses des voisins. Je suis partit à la supérette du coin acheter une peluche à Cléa. En payant j'ai croisé une ancienne collègue à ma mère qui me demandait de ses nouvelles, j'ai du lui dire qu'elle allait bien et qu'elle était trop occupé à son métier de maman. En rentrant j'ai entendue ma soeur hurler et trouvé ma mère en train de sniffer de la coke et hurlant à mon père de la faire taire. Elle s'était coupée en essayant de couper une part du gâteau que je lui avait fait et Hervé était en train de la défoncer en lui demandant d'arrêter de pleurer. « Espèce de petite batarde, tu vas arrêter de chialer ? On a autre chose à faire que de supporter tes couinements ! » et il l'a tapait, encore et encore. J'étais tétanisé, incapable de faire quoi que ce soit. Je serrais le doudou si fort en priant qu'il arrête. Ce soir là je n'ai rien fais, rien du tout. Je l'ai regardé éclater Cléa sans rien pouvoir faire. Une fois fini, il est repartit dans le canapé, et a allumé la télé, comme si de rien n'était. J'ai emmené Cléa à l'étage pour la soigner et c'est à ce moment là qu'elle m'a dit cette phrase, cette phrase qui restera encrée à jamais dans ma tête : « Il a recommencé Milo, mais ce soir il n'a pas enlevé son pantalon. » j'ai eu envie de le tuer, je lui ai alors tendue Monsieur Nounours et je me suis promis que quoi qu'il arrive, je la protègerai. Quoi qu'il m'en coûte. J'ai pris ce job au café, je me suis arrangé pour que Cléa ne soit jamais seule à la maison, on a inventé des bobards aux mamans de ses copines pour qu'elles la gardent le soir, et depuis, tous les jours, tous les soirs, à chaque, heures, chaque secondes qui passent, je fais tout mon possible pour la protéger. Le peu d'argent que je gagnais, je m'en servais pour lui faire plaisir, lui acheter à manger. Le peu de bouffe qu'on avait chez nous je lui laissais. Le peu d'eau chaude, le peu de lumière... Je lui bouchais les oreilles à chaque disputes, je prenais tous les coups à sa place et... Parfois plus... je pourrais mourir pour elle, pour la savoir en sécurité. Puis j'ai rencontré Emmy, qui connaît quelques bribes de notre histoire. Et... La vérité, c'est que j'admire ma soeur, je l'envie même... Elle n'a que sept ans, et elle arrive à garder cette innocence d'enfant. Elle est tellement forte, elle souffre beaucoup j'en suis conscient, mais elle arrive à ne garder que les bons moments. On a tous nos démons, mais elle, elle arrive à les mettre dans un coin de sa petite tête et vivre. Et je l'admire pour ça. Elle a du grandir trop tôt, la seule chose qu'il la raccroche à sa vie de petite fille, c'est ses poupées, et Monsieur Nounours. Elle a perdue son innocence de petite fille beaucoup trop tôt, elle a dû apprendre à vivre trop tôt, elle a dû survivre. Et j'arrête pas de me dire, tous les jours, à chaque instant qui passe, que j'ai été incapable de la protéger de tout ça.

LIGHT IN SHADOWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant