CHAPITRE 30

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MILO

« T'y as pas été de main morte.

Appuyé contre le lavabo de la salle de bain d'Emmy, j'applique de l'alcool et nettoie le sang avec compresses.

Pardon... Mais j'ai vu rouge. Marmonne t'il en regardant ses phalanges abîmées.

Je me repasse en boucle ce moment dans ma tête, Léo, qui se lève d'une traite pour foutre un pain à ce connard de Joe.

« Milo est mille fois plus méritant que toi, il mérite mon amour, contrairement à toi, alors si, je mérite quelqu'un comme lui. »

Cette phrase résonne dans ma tête comme un écho, elle ne veut pas partir.

« Il mérite mon amour. »

« Je mérite quelqu'un comme lui. »

Tu... Tu pensais vraiment ce que tu disais ?

Mon coeur est sur le point de tomber au sol au moment où ces mots sont sortis de ma bouche.

Oui... je le pense vraiment. Tu mérites d'être aimé, Milo.

Je relève mon regard, sa main blessée est toujours posée dans la mienne et du pouce je caresse son index.

Alors... Ça veut dire... Que tu m'aimes ?

Je déglutit et ses iris grises se posent sur mes lèvres, puis remonte sur mes yeux.

Si je te dis que oui tu vas partir en courant ?

Je réprime un sourire, au début oui, j'aurai même quitté la maison comme la première fois, mais aujourd'hui j'en suis sur, la prison m'a mit du plomb dans la tête, ne plus le voir m'a fait prendre conscience de mes sentiments, alors non, je ne partirai pas en courant.

Non. Répond-je alors.

Alors oui, Milo, je t'aime.

Mon coeur explose, un bonheur intense envahit tout mon corps et mes joues chauffent.

Je ne peux plus contrôler mon sourire qui est à présent plaqué sur mon visage et je lui saute au cou pour l'embrasser.

Ce baiser à une autre saveur, il est plus ardent, plus vif.

Plus simple.

Mon téléphone vibre dans ma poche et je le sors, c'est la voisine de ma mère, la femme chez qui je me réfugiais parfois le soir pour échapper aux disputes de mes parents.

Je fronce les sourcils et réponds aussitôt.

Pam ?

Je regarde l'heure, il est trois heures du matin.

MILO !

Elle est complètement affolée, sa voix tremble.

Mon coeur s'affole mais cette fois d'une manière horrible, comme si quelqu'un allait me l'arracher à vif.

C'EST TA MAMAN ! Y'A LE FEU CHEZ TOI ET...

Je n'ai même pas la force de tenir mon téléphone et le laisse s'écraser contre le carrelage.

Sans même prendre le temps de le ramasser je pars en courant de chez Emmy, la maison est à dix minutes à pieds, cinq en courant alors je me bouge.

Léo ne comprend pas mais me suit quand même.

LIGHT IN SHADOWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant