MILO
« Tu crois qu'ils vont arrêter de se disputer quand les parents ?
Cléa est couchée contre moi, elle tient ses deux mains collées contre ses oreilles pour se cacher des bruits qui résonnent dans notre taudis.
— Quand ils se seront mit d'accord. Finis-je par dire après un moment d'hésitation en caressant ses cheveux noirs de jais que je laissent glisser entre mes doigts. Bouches toi encore un peu les oreilles. Je reprend.
— Pourquoi il faut toujours qu'ils se disputent ? Me demande t'elle avec sa petite voix tremblante.
Cléa a beau avoir sept ans, elle comprend tout. Y compris le fait que nos parents se détestent au point de vouloir s'entretuer. Au sens propre du terme.
— Tu sais, commencé-je en collant ma tête contre elle, quand deux personnes ne s'aiment plus, il arrive parfois qu'elles aient du mal à se comprendre et le ton monte.
— Tu crois qu'ils vont divorcer ?
Entendre ma petite soeur prononcer ce mot en redressant sa tête pour me regarder me brise le coeur. Une boule dans ma gorge se forme quand je croise ses yeux brillant, j'ai du mal à articuler.
— Peut-importe ce que papa et maman décident de faire, une chose est sure, c'est que toi et moi on restera toujours ensemble. Lui promis-je.
— Promesse du petit doigt ? Me demande t'elle en levant son poing fermé, le petit doigt en l'air.
— Promesse du petit doigt. »
J'attrape son doigt fin avec le mien et dépose un baiser sur le front de Cléa qui finit par s'endormir dans mes bras au milieu des insultes qui continuent.
°°°
Je tourne et vire dans mon lit, Cléa dort à poings fermés, son doudou contre son coeur. Je n'arrive pas à dormir, je me lève et décide d'aller sur le toit. Je me faufile hors du lit, veillant bien à ne pas la réveiller, j'avance vers ma fenêtre, dépose ma main sur la poignée pour la lever délicatement. Une fois dehors je me hisse à l'aide du rebord de la fenêtre pour atterrir sur le toit de la maison, faisant attention à ne pas faire tomber des tuiles de la toiture qui tombent en ruine.
Je respire la douce fraîcheur du soir avant de déposer mon dos sur les ardoises gelées par le froid extérieur. Je ferme les yeux quelques secondes avant de les rouvrir et de découvrir un ciel dégagé, remplit d'étoiles parsemant le ciel de constellation.
J'habite en pleine campagne, dans une petite maison très vielle, où je partage ma chambre avec Cléa. Notre chambre est équipée de seulement deux matelas et une armoire qu'on se partage pour nos vêtements. On a pas d'argent, mes parents dorment dans le salon, mon père à des problèmes d'alcool et ma mère est une junkie, tout l'argent qu'ils gagnent part dans leurs consos perso.
Je travaille quelques heures par semaine pour pouvoir payer l'école de ma soeur, et le lycée au passage que je subis tous les jours. Mais si je veux offrir un avenir a cette petite, il faut que j'aille au bout de mes études, décrocher un diplôme et un job qui pourra rapporter assez pour qu'on puisse se tirer de cette baraque. Il me reste une année de lycée, c'est pas cher payé pour offrir à Cléa la vie qu'elle mérite...
Regarder les étoiles m'apaise, c'est le seul moment de ma journée ou je peux me vider la tête, être seul face à l'immensité de l'univers. Je suis les constellations visibles une à une, et finit calmé.
Je reste comme cela durant une heure, et le froid finit par me gagner, je décide alors de rentrer et je remarque que les tensions sont apaisées, il n'y a aucun bruit à l'horizon, mon père à dû sortir dans un bar et ma mère doit être en train de se défoncer en bas. Je soupire en pensant à la situation, et décide de me coucher sur le matelas de Cléa, visiblement elle dormait bien mieux sur le mien. Je n'arrive pas à fermer l'œil de la nuit, inquiet que mon père rentre complètement torché et ne vienne emmerde ma soeur, ça lui ai déjà arrivé et ça avait mal finit entre lui et moi. Mais cette nuit là il ne vient pas, c'est seulement vers cinq heure que je réussi à m'endormir, seulement une heure, ma nuit fut rattrapée par mon réveil.
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LIGHT IN SHADOW
Romansa« J'ai appris que, vivre, et exister étaient deux choses totalement différentes. Qu'il fallait nager au lieu de se noyer. J'ai appris que d'une tempête naissait un arc en ciel. » « Tu dois trouver ton arc-en-ciel. » « T'es vraiment trop con. T'as to...