Chapitre IX

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Kay leva les yeux

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Kay leva les yeux. Un scarabé le survolait et tournait autour de lui plusieurs fois avant de s'en aller embêter un autre elfe. La présence de cet insecte signifiait que la faune reprenait doucement sa place sur l'île. La nature reprenait le cours de sa vie. Aucun elfe, ni aucune autre créature sur cette planète ne pourra jamais aller contre ce phénomène. La nature est capable de se détruire, se bouleverser et de se décomposer, mais elle trouvera toujours un moyen d'y survivre. 

D'ailleurs, Ophara excelle en ces choses. L'anéantissement et la création sont ses domaines d'expertise. La balance parfaite entre le néant et le tout. L'équilibre nécessaire et ultime. 

Son professeur en nature élémentaire répétait ces mots quasiment à chaque cours. Il suivait cet enseignement lors de sa dernière année d'école avant d'envisager de s'inscrire à l'enseignement supérieur pour y étudier l'espionnage. Cependant, Ophara en a voulu autrement et il s'est rapidement retrouvé dans les rangs de l'armée sigtelienne. Le voici à présent capitaine et il n'aspire plus qu'à devenir de plus en plus puissant pour, un jour, être au sommet. 

Kay échangeait une dernière fois avec quelques soldats sur l'organisation de leur départ. Il avait décidé de déléguer certaines responsabilités aux guerriers qu'il jugeait les plus aptes à diriger. Le général avait reçu la lettre comme il était prévu. Ils n'avaient donc pas le choix de s'en aller dès aujourd'hui, et le plus rapidement possible. Néanmoins, une chose le rendait anxieux depuis plusieurs tours de sablier. Il n'avait pas eu le temps de revoir Asmaelle depuis leur altercation dans la forêt. Il n'avait aucune idée de sa décision finale. Si elle avait fait le choix de rester sur l'île, c'était dommage pour elle, mais c'était sa décision. En revanche, et c'était ce qui l'angoissait le plus, si elle avait fait le choix de partir avec lui, le risque de se faire prendre était grand. Vraiment très grand. 

Asmaelle savait où elle devait se rendre, mais ils n'avaient pas eu le temps de voir ensemble comment elle allait s'y prendre. La troupe allait se rendre au port d'ici très peu de temps. Cela voulait dire qu'Asmaelle devait partir tout de suite si elle voulait avoir le temps de marcher jusqu'au port, de monter à bord du navire et de se rendre dans la bonne cabine. Elle manquait d'informations cruciales pour faire toutes ces choses discrètement. Kay n'avait pas d'autres choix que de la retrouver. 

Une fois qu'il avait fini de donner les dernières indications, il se dirigea droit vers les champs d'algues. C'était là où la plupart des habitants se trouvaient. Malheureusement, il avait beau faire les champs de long en large, il n'y avait aucune trace d'Asmaelle. 

— Où est-ce que tu es ? marmonnait-il, impatient.

Il se précipita alors vers l'infirmerie. Même si la petite défunte ne s'y trouvait plus depuis quelques jours, Asmaelle était capable de montrer de la compassion pour plus d'une elfe. Il y fit le tour, bien que l'abondance de blessés n'avait pas diminué. On lui avait demandé plusieurs fois la raison de sa présence et lorsqu'il prononçait le nom d'Asmaelle, on lui répondait systématiquement qu'ils ne savaient pas où elle se trouvait. On lui conseillait alors d'aller voir dans les cuisines ou dans la cabane d'un certain Antë. Il décida de s'y rendre une fois avoir fouillé dans les cuisines. 

La Vengeance Des DéchusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant