Chapitre XV (partie 2)

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Le soir même, Kay décida de retourner chez Elyndra. Tant pis s'il y restait après les fermetures des portes de la base militaire. Il venait de terminer son entraînement d'endurance. Son corps était exténué. Il pensait qu'un peu d'exercice physique pourrait éclaircir ses pensées et l'aider à faire son choix mais il avait tort. Il n'avait plus d'énergie pour réfléchir, il voulait seulement boire.

A son arrivée, la porte de l'auberge était fermée. Les bougies étaient éteintes et il n'entendait pas le groupe de musique jouer leurs chansons.

— C'est fermé ? J'y crois pas...

Il n'avait pas l'intention de faire demi-tour pour retourner à la caserne.

— Il doit bien y avoir quelqu'un là dedans.

Kay se mit à frapper avec énergie sur la porte sans s'arrêter.

— Il y a quelqu'un ? s'exclama-t-il à travers la porte en bois. Elyndra ? Asma ? C'est Kay.

Il frappait ses poings de plus en plus fort et de plus en plus vite.

— Il y a quelqu'un ? hurla-t-il encore plus fort.

Il entendit un bruit métallique et le grincement d'une clé qui tournait dans dans une serrure. La porte s'ouvrit brutalement. Le visage d'Asmaelle inquiète se présenta à lui.

— Qu'est-ce qui t'arrive, Kay ? Pourquoi tu tapais à la porte comme un fou, ça ne va pas ?

— Vous êtes fermés ?

— Oui, Elyndra est à Brindor pour la journée.

— Je peux entrer ?

— Ça ne va pas causer d'ennuis si tu entres et qu'Elyndra nous découvre ?

— Je partirai par la fenêtre de ta chambre s'il le faut.

Asmaelle se mit à rire et ouvrit plus grand la porte pour le laisser entrer. Comme s'il était chez lui, Kay se dirigea vers la bar pour prendre deux pintes et se servir en bière.

— Si Elyndra l'apprend...

Kay posa un doigt sur sa bouche.

— Elle n'a pas besoin de le savoir, répondit-il.

— Je trouve ça facile à dire quand on ne travaille pas pour elle.

— Allez viens là et bois, ça va te détendre.

Asmaelle s'assit sur le tabouret face à lui et prit dans ses mains la pinte fraîche qui l'attendait.

— Je ne suis pas certaine que c'est moi qui ait besoin de me détendre, mais merci.

Ils trinquèrent et burent une gorgée.

— Je suis contente que tu sois revenu, commença Asmaelle.

— Je t'ai manqué ?

Kay lui offrit un clin d'œil malicieux et Asmaelle lui répondit par un faux sourire.

— Je voulais te dire quelque chose d'assez important... Oh mais attend, ce n'est pas aujourd'hui que tu devais prendre une décision pour ton avenir ? s'exclama-t-elle.

Kay but deux autres gorgées à suivre.

— Le colonel m'a laissé une journée de plus.

— Et alors ?

— Alors rien, soupira-t-il. Raconte-moi plutôt ce que tu voulais me dire.

Asmaelle tentait tant bien que mal de camoufler son excitation.

— Je sais ce que je veux faire.

Le rictus d'Asmaelle était grand. Kay n'avait pas pour habitude de le voir dessiné sur son visage.

La Vengeance Des DéchusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant