LUST

CHAPITRE 4 : When the party's over.

LUNE

FLASHBACK - UN AN PLUS TÔT, OCTOBRE -DÉBUT D'ANNÉE TERMINALE

Lorsqu'il parlait de cadeau d'anniversaire, je dois avouer que je ne m'attendais pas à ça. Du tout.

Nous avons quitté la soirée, par la porte de derrière. Je l'ai prévenu que je ne voulais pas laisser Lana ici, il m'a répondu que nous reviendrions. Lorsque nous sommes sortis, il pleuvait des cordes, il a enlevé son sweat pour le mettre sur mes épaules couverte de ma seule robe. J'ai trouvé ça attentionné de sa part, je le lui ai dit mais il m'a seulement répondu « J'avais chaud et toi non », je n'ai pas insisté. Nous sommes par la suite monté dans une jeep noire et il m'a emmené dans un fast food parce qu'il a soi disant eu une envie de burger, mais je sais qu'il sait que je n'ai rien avalé de la soirée. Il pense sans doute que la nourriture épongera le peu d'alcool qui se trouve dans mon organisme.

Durant le trajet je lui ai posé quelques questions, il n'en a répondu à aucune bien évidemment, tout ce que j'ai pu savoir, c'est le nom du propriétaire de cette voiture qui est Kent. Je suis pas idiote j'ai bien compris que Kent, c'était son nom de famille.

Après avoir réceptionné nos commandes -qui me font saliver et qu'il a d'ailleurs tout payé- dans un drive, nous avons roulé jusqu'à un parking extérieur abandonné près de Sommet Humber. En temps normal je ne serais jamais venue ici toute seule mais faut croire que ce soir je me laisse guider. Nous nous sommes garés en face d'un grand lac illuminée par les lampadaires jaune de la ville. La pluie frappe toujours contre les vitres de sa voiture. Je n'ai même pas attendu que nous soyons garé pour me jeter sur les sacs de nourriture, au diable les bonnes manières, j'ai trop faim.

-Pourquoi tu m'as emmené ici ? Je lui demande la bouche pleine.

-Parce que j'aime bien cet endroit, me répond-il en se tournant vers moi pour me regarder me goinfrer. J'ai pris ta commande en double, j'ai pas oublié que t'avais un petit monstre dans le ventre à nourrir.

-Ohr ça va lâche le.

-Ah donc tu l'admets.

Je me tourne vers lui pour répondre mais je fais tomber des frites sur le levier de vitesse.

-Ser una veritable torpe, jure t-il dans sa barbe. (Elle est vraiment maladroite)

Je me stoppe un instant, persuadée d'avoir mal entendu. Je le regarde ramasser les frites et me les tendre les sourcils froncés.

-T'es italien ?

-Quoi ? Mais non. Contente toi de manger. Ou plutôt, contentez vous de manger, se corrige t-il en regardant mon ventre.

C'est plus fort que moi j'éclate de rire et lui mets un coup sur l'épaule, il rit lui aussi.

-Tu ne manges pas ? Je croyais que t'avais envie d'un burger, je lui demande en jouant des sourcils.

-Ça m'est passé.

Je décide de prendre mon téléphone pour chercher la traduction du seul mot que j'ai cru comprendre, torpe, je découvre que c'est en fait de l'espagnol et qu'en plus il m'a traité de maladroite. Une idée me vient soudain. Je recherche les mots dont j'ai besoin et m'exprime d'une voix mal assurée :

-Bésame el posterior.

Il me regarde avec surprise, fronce les sourcils, regarde l'appareil dans ma main, et se met soudain à rigoler.

-C'est bien t'apprends vite. Vas-y retourne toi.

-Quoi ?

-Bah retourne toi.