CHAPITRE 29 : Cauchemars et réconfort.

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ISAAC

New-york, Philadelphie, 23H18.

Un tonerre d'applaudissement retentit lorsque les deux candidats terminent leurs discours. C'est tellement ennuyeux j'ai envie de m'arracher les yeux. Et les oreilles.

C'est seulement après une rapide recherche sur internet, que j'ai pu voir à quoi ressemblait Georges Keller, celui que nous sommes sensé soutenir.

Je me fatigue pas à applaudir ou à aller lui parler. Ma présence suffit déjà amplement.

J'avale une bonne gorgé de mon whysky en la regardant discuter avec divers politiciens. Elle rigole et balance sa tête en arrière, comme si elle passait le meilleur moment de sa vie, moi je sais que c'est faux. C'est que de la comédie.

Mais le chanceux qui se laisse envouter par ses charmes n'a l'air d'y voir que du feu.

Ce petit merdeux en profite même, en plongeant une fois ou deux son regard dans son décolleté.

Je sais pas ce qui m'empêche d'aller la chercher pour foutre le camp d'ici.

L'ambiance dans la voiture sur le chemin pour venir jusqu'ici, était plus que glaciale. Elle m'a même pas accordé un regard. Cette putain de situation me frustre. J'ai envie d'arranger les choses avec elle mais... je sais pas comment faire.

Il faudrait déjà que j'identifie exactement le problème. J'avais déduis qu'elle me remettait les actes de ma famille sur le dos mais maintenant j'ai l'impression que c'est plus que ça.

Les musiciens montent sur scène et se mettent à jouer du violon me sortant de ma transe. Les notes résonnent dans cette grande salle de réception grossièrement décorée aux couleurs de l'Amérique.

Les grandes fenêtres aux rebords dorés et les tables rondes ornés de drapeaux bleu blanc rouge, disposées tout autour d'une grande piste de danse me rappellent la salle dans laquelle Sophie avait organisé nos fiançailles. Dire que c'était qu'il y a quelques semaines. Je me souviens encore de la manière dont Lune et les jumeaux avaient interrompu cette fête, en fusillant tout ce qui bouge.

Je m'étais jamais rendu compte de l'importance de cet acte. Elle doit vraiment avoir la haine et une rancœur démesurée pour avoir pris le risque de tuer des innocents sur son passage.

Mais encore une fois, elle, qui l'a épargnée ? Qui a pris un moment pour se demander "Et si Lune ?"

Je la comprends. Vraiment. Et je la juge pas. Jamais.

Pourtant cet idée de vengeance me gêne de jour en jour, qu'est-ce qu'il restera d'elle après tout ça ? Vengeance n'est pas égale à paix ou redemption.

J'ai l'impression que jour après jour elle se perds dans des ténèbres qu'elle n'arrive pas à contrôler. Elle se maltraite. Elle mange pas. Elle enlève rarement ses lentilles jusqu'à en avoir les yeux rouges, quand ses racines blondes repoussent elle les re-colore immédiatement par ce noir. Mis à part ce soir, la plupart du temps elle cache ses tâches du mieux qu'elle peut sous du maquillage ou des vêtements.

C'est pas celle que je connais, elle joue un rôle qui va finir par la tuer.

Et je suis pas prêt à faire face à sa mort.

Je dois faire quelque chose. Un truc... qui pourrait l'aider à retrouver le chemin de la lumière. Qui pourrait lui montrer que sa vie n'est pas finie.

D'un trait je finis mon verre, le pose sur le plateau du premier serveur qui passe par là et file droit vers elle avant qu'elle recommence une énième discussion.

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